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 What the eye doesn't see...

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Mugen Shôryû
Personnage décédé
Mugen Shôryû

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MessageSujet: What the eye doesn't see...   What the eye doesn't see... I_icon_minitimeDim 6 Juin - 8:34

... the sharp mind does.

Vous l'aurez compris, ce qui va suivre est la biographie de Mugen, que j'avais posté dans sa fiche. Ca peut être intéressant pour certaines personnes de la connaître, alors je la mets ici. De toute façon elle est déjà publiée sur mon blog alors bon, ça de plus ou de moins :p


Les Yeux se Posent sur le Monde, seul le Cœur le Voit.

Chapitre I

Les feuilles de bambous deviennent jaunes à l’ombre


Un cri dans la nuit. C’est tout ce qu’il était à cette époque. Un innocent petit être, entouré d’une foule de gens qu’il appellerait dans quelques années ‘papa’, ‘maman’, ‘oncle’ ou ‘tante’. Il ouvrit ses yeux embrumés sur le monde qui l’entourait, le monde auquel il appartenait.
‘Il est si mignon…’ murmura une femme au visage doux et délicat, et aux grands yeux verts. Chô, sa mère. L’homme près d’elle, à l’allure fière et sévère, laissa un sourire éclairer ses traits durs, et caressa la tête du petit. ‘Appelons le Mugen.’ Tatsuya, le chef de famille, avait parlé.
‘Bonjour Mugen…’

La villa des Shôryû était spacieuse, peut-être même un peu trop. C’était sans doute pour cela que les parents de Mugen engageaient plus de domestiques qu’il n’en fallait, comme pour remplir un espace vide, créé par leur richesse trop importante. Les Shôryû n’étaient pas une famille de nobles. Ils ne faisaient pas non plus spécialement partie de l’élite mondiale. Mais ils étaient une famille depuis longtemps réputée pour la pureté et la puissance de ses magiciens. Tous les Shôryû développaient une capacité à manier la magie quasiment hors du commun, souvent liée de près ou de loin au sens visuel. Tatsuya était un spécialiste de la détection des mouvements, Chô s’était révélée être dotée d’une vue très étendue et précise, et le reste de la famille suivait la même ‘mode’.

Alors, quand Mugen ne développa pas son pouvoir, les Shôryû se firent inquiets, mais lui laissèrent le temps. ‘Il est encore petit, tu comprends, la magie ne s’est pas encore manifesté pour lui, mais ça viendra, faut attendre encore un peu, il est petit.’ Et pendant quelques années, la vie de la famille continua tranquillement, balancée entre les progrès des derniers Shôryû, cousins et cousines de Mugen, et la vente d’accessoires magiques directement inspirés de leurs pouvoirs. Voilà la source du patrimoine impressionnant de la famille. Ou du clan, car ça y ressemblait vraiment.

Le temps passait lentement pour Chô, qui regardait son aîné jouer avec sa petite sœur. Mugen avait désormais cinq ans, contre trois pour Nozomi, et ils s’entendaient plutôt bien. Dans cet immense jardin, leurs rires faisaient écho aux lamentations des adolescents de la famille qui peinaient encore à maîtriser leur don.
‘Soit plus concentré Kaoru !!! Tu fais n’importe quoi !’
La voix de Tatsuya tonnait, et même de l’autre bout du grand parc, Mugen était capable de l’entendre distinctement. Mais pour lui, cette voix résonnait d’une façon différente.
‘Grand frère… Grand frère !’
Mugen eut un temps d’absence, et tourna vers Nozomi un visage qu’il voulait souriant et détendu. Chô, qui les surveillait, n’y vit que de la crainte et de la tristesse.
Comme les autres cousins et parents éloignés de Mugen, Kaoru vivait sur le domaine des Shôryû, portant lui aussi ce nom synonyme d’excellence dans la magie. Agé d’environ douze ans, ses attitudes laissaient déjà transparaître l’homme qu’il sera : fier et indomptable tel un lion. Il suffisait de voir toute sa détermination dans ses yeux bleus, toute sa noblesse dans son maintien, et toute son élégance dans sa façon de parler, pour deviner qu’il deviendrait le plus grand Shôryû de sa génération. Mugen le regardait avec admiration, espérant seulement pouvoir un jour lui arriver à la cheville.

‘ Keiko a décidément de la chance d’avoir mis au monde un garçon aussi talentueux que Kaoru !’ Chô discutait avec son époux, dans un kiosque un peu à l’écart du reste du parc. Cachés par l’abondance des arbres et des bambous, ils aimaient s’y retrouver pour discuter tranquillement, à l’abri des oreilles indiscrètes.
‘Tu exagères, il n’est pas si doué… il a juste un pouvoir plutôt inhabituel. Mais ça peut aussi devenir dangereux…’
‘Oui mais au moins il a un pouvoir !’
Tatsuya ne répondit rien. Que pouvait-il dire ? Mugen avait désormais huit ans, et n’avait encore rien fait de très magique. Ce n’était pas normal, et tout le monde le savait. Néanmoins, par égards pour ses parents, personne ne disait rien. Alors quand on parlait des enfants de Chô, c’était Nozomi et son pouvoir de voir dans l’obscurité complète qui était au centre des conversations.
‘… Est-ce que… tu crois… qu’il n’en a pas ?’ La voix de Chô tremblotait, redoutant la réaction de Tatsuya. Ce dernier soupira, à la fois de déception et de colère.
‘C’est un fait rarissime… mais ça peut arriver. Fait chier.’
Dans le vert tendre des bambous printaniers, Mugen commença à pleurer.
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Mugen Shôryû
Personnage décédé
Mugen Shôryû

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MessageSujet: Re: What the eye doesn't see...   What the eye doesn't see... I_icon_minitimeDim 6 Juin - 8:36

Chapitre II

Les crocs sous la solitude du rocher

L’école était grande, flambant neuve, et pleine d’élèves bruyants, joyeux et insouciants. Ils piétinaient sur place, trépignaient d’impatience, n’en pouvant plus de ne pas pouvoir entrer dans le bâtiment qui était encore fermé à cette heure matinale. Un jour de rentrée comme un autre dans cette grande école privée réputée. Mugen, jeune collégien, était planqué dans un coin d’ombre, sous un arbre, et semblait se demandait en boucle : ‘Mais qu’est-ce que j’fous là !?’

‘Hé ! Toi là-bas !’
Mugen se tourna vers le garçon qui l’avait appelé, mais il n’avait pas besoin de le voir pour le reconnaître. Hikaru, le petit frère de Kaoru, qui avait à peu près le même âge que Mugen, était scolarisé dans ce même collège prestigieux. Tête haute, yeux méprisants émettant une faible lumière, il s’avança vers le pauvre petit brun sans talent, qu’il toisa avec dédain.
‘Qu’est-ce que tu fous là ? T’as pas besoin d’être ici !’
Mugen était tout à fait d’accord. S’il avait pu choisir, il se serait barré vite fait de cette école qui lui pesait sur le cœur, et auquel il ne se sentait pas appartenir. Par réflexe, ou par soumission, il baissa les yeux, les gardant fixés sur le sol. Ces yeux qui n’avaient pour lui aucun pouvoir, qui ne lui servaient strictement à rien.
‘Tu sais à qui on enseigne ici ? Hein, tu le sais ?’
Mugen hocha la tête.
‘Aux gens qui ont des pouvoirs ! Pas aux bons à rien comme toi ! Dégage de là !!!’
Mugen baissa encore la tête, si c’était possible. Hikaru pouffa avec mépris, et s’éloigna, non sans décocher un coup de poing à son cousin.

Ce n’était que le jour de la rentrée, et ça devrait se prolonger ainsi toute une année, puis encore une autre, et encore une autre… Mugen finit par s’y habituer, à vrai dire. Chez lui, il n’avait pourtant aucun soutien. Il ne parlait de ça à personne, mais quand Nozomi fut elle aussi collégienne, elle comprit bien vite quel genre de relations ses cousins et son frère entretenaient. Gênée face au regard à la fois fier et penaud de son frère, elle n’en parlait pas. Alors, elle fit comme si tout ça n’existait pas.

Mugen se fit de plus en plus renfermé. Il ne sortait quasiment plus, sachant que sa vue était source de honte pour ses parents, et sachant aussi que dans le domaine paradaient Kaoru, Hikaru et leur frère Susumu, fiers de leurs pouvoirs, fiers de ce qu’ils étaient, et de ce que Mugen n’était pas. Du haut de sa chambre, à travers la fenêtre, voir Nozomi rire et s’amuser avec eux acheva son frère aîné. Aîné ? Non mais vraiment… Il n’était même pas digne d’être un frère pour Nozomi, il ne pouvait pas la protéger, ni la guider… il était lui-même incapable de se protéger et de se guider tout seul !

‘Père…’ La voix de Mugen était faible, et son regard était rivé sur ses pieds.
‘Hmm ?’ Tatsuya ne décolla même pas ses yeux de son journal, trop occupé à lire les dernières nouvelles en direct sur la page spéciale du quotidien.
‘Est-ce que je peux faire du kendô… s’il-te-plaît… ?’
Il y avait un bug dans la vidéo, où avait-il mal entendu ? Tatsuya se tourna vers ce qu’il ne considérait presque plus comme son fils, et agita vaguement la main :
‘Le dôjô est loin. Débrouille-toi !’
Mugen partit, un petit sourire sur le visage. Tatsuya n’avait pas dit non. C’était une victoire.

On lui indiqua le chemin, et il partit seul dans la ville, à la recherche de l’un des dôjô les plus réputés du monde. Bien sûr il ne valait pas celui de Shangyu, mais pour ce qui était du kendô ce dôjô était vraiment un des meilleurs. Du moins c’était ce que Mugen avait lu quelque part. Et il marcha, longtemps, se demandant même plusieurs fois s’il ne s’était pas perdu. Au détour d’une rue, enfin, il le vit. Un grand bâtiment d’inspiration vaguement asiatique, qui lui rappelait le domaine des Shôryû, s’élevait devant lui, imposant et majestueux. Mugen hésita, et finalement entra.
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Mugen Shôryû
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Mugen Shôryû

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MessageSujet: Re: What the eye doesn't see...   What the eye doesn't see... I_icon_minitimeDim 6 Juin - 8:37

Chapitre III

Un mètre d’eau pure pour deux mètres de vase

Le kendô sembla aider Mugen à supporter les pressions qu’on lui faisait subir au collège. Bien sûr, Hikaru et Susumu ne le lâchaient pas une seconde, et sa sœur faisait comme si de rien n’était. Sans oublier que ces abrutis de cousins s’étaient fait une belle bande de potes au sein du collège, dont notamment Jen, la petite-amie de Hikaru. Et toute cette joyeuse petite clique se faisait une joie de martyriser Mugen, qui lui restait toujours sans ami, même alors que le collège touchait à sa fin pour lui.

Le lycée commença donc, toujours de la même façon pour le jeune garçon, qui préférait se lancer corps et âme dans le kendô plutôt que d’essayer de se sociabiliser. A quoi ça servirait de toute façon ? Sa famille se foutait de lui, et même ses parents l’ignoraient royalement. Quant à sa sœur, elle trouvait sûrement ça plus commode de jouer les autruches. Il était assez grand pour s’en rendre compte désormais : il était seul. Seul, avec son sabre.

De temps en temps, il demandait de l’argent à ses parents, de façon plus ou moins détournée, mais toujours un peu plus franchement. Ca commençait à gaver l’adolescent qu’il était, ce genre d’attitude, simplement parce qu’il n’avait pas les pouvoirs qu’ils pensaient qu’il aurait. A quoi se résumait donc son existence ? Ces foutus pouvoirs ? C’était vraiment du n’importe quoi… Mais si telle était la façon de penser de ses parents : soit ! Personne ne l’aimait ? Soit ! De toute façon, quand il entra au lycée, il avait déjà fait quelques pas dans la crise d’adolescence, période d’affirmation de soi et de troubles s’il en est…

Son look changea alors du tout au tout. Le jeune collégien passe-partout qu’il avait été céda à un lycéen aux cheveux beaucoup plus longs, beaucoup moins coiffés, et aux fringues un peu plus négligées. Tout dans sa façon d’être s’était durci, comme caché par une coquille, un masque blanc cachant un vide intérieur qui ne cessait de le ronger. Autant le dire directement, il faisait peur, et c’était bien le but. A force d’être rejeté par le monde, on finissait par le rejeter. Et paradoxalement, c’est à ce moment que les gens commencèrent à s’intéresser à lui, ‘celui qui ne venait pas aux cours de maîtrise magique’ ‘le sans-pouvoir’ ‘l’Intrus’ ‘le Phénomène’… Et ça ne lui faisait ni chaud ni froid, même quand il s’agissait d’Erik, le frère de Jen, l’un des rares à oser l’approcher.

‘Retourne avec ta sœur.’ C’était les premières paroles que décrocha Mugen à Erik, alors qu’il venait juste de lui dire bonjour. La cour était bondée, mais Mugen avait quand même réussi à trouver un coin d’ombre, où il restait assis, sans vraiment faire quelque chose. Il ne regardait même pas les gens… il était juste là, les bras croisés, son sabre en bois dormant à ses côtés, enveloppé dans sa housse.
‘Tu as cours de kendô aujourd’hui ?’
‘Qu’est-ce que ça peut te foutre ?’
Erik fut un temps perplexe, et finit par sourire et s’asseoir près de Mugen. Ils ne dirent rien de plus ce jour-là, mais la nouvelle se répandit rapidement dans le lycée : ‘Mugen et Erik s’entendent bien.’

‘Il parait que t’as pas de pouvoirs… c’est vrai ?’ Erik pouvait vraiment être curieux desfois. Même trois mois après leur première ‘conversation’, il ne cessait de revenir à la charge, pas vexé pour un sou, et toujours avide d’en savoir plus sur Mugen. Ce dernier, quant à lui, semblait supporter avec un agacement feint la présence du frère de Jen. Sûrement parce que ça la faisait chier, elle et le reste de sa bande, notamment cet enfoiré d’Hikaru. Et via Hikaru… ça devait aussi faire chier Kaoru. Vengeance.
Mais la vérité était qu’Erik était un brave type, qui ne méritait sûrement pas de traîner avec les abrutis amis de sa sœur. Au moins, quand il était avec Mugen, il était peinard, surtout qu’il avait le même genre de problèmes que lui. Non pas qu’il se faisait maltraiter autant que lui au collège, mais qu’on se moquait de lui à propos de ses pouvoirs. Oh, il en avait, fallait pas croire ! Seulement il les maîtrisait encore très mal, et il était devenu la risée de sa classe, car il se blessait souvent tout seul.
‘Dis, tu pourrais m’apprendre à m’en servir ?’
Mugen arqua un sourcil. De quoi lui parlait-il, cet abruti ? Pourquoi lui plus qu’un autre ?
‘T’as des profs pour ça non ?’
‘… Ils sont aussi cons que les élèves. Toi au moins tu peux comprendre.’
‘Pourquoi j’irais aider un mec avec des pouvoirs alors qu’on me fait chier parce que j’en ai pas ?’
Erik sourit, et regarda ailleurs. ‘T’as raison…’ Il soupira, déçu mais quand même compréhensif, et ajouta seulement ‘Alors c’est vrai…’
Mugen détourna la tête.

‘Aïe !!!’ Erik se tenait la main, pendant que Mugen soupirait en lui jetant un mouchoir humide, plein de soude.
‘Faut vraiment que tu te contrôles… C’est pas n’importe quoi, ce que tu lances, arrange-toi pour pas te faire toucher !’
‘Comme si je le savais pas !’
‘Hmpf ! Recommence !’
Erik s’entraînait à projeter son jet d’acide sur une cible, dessinée sur un mur d’un immeuble désaffecté. Le coin était désert, et les deux garçons ne risquaient vraiment pas d’être dérangés. Mais voilà, peu importe les efforts qu’il faisait, Erik était toujours incapable d’utiliser sa magie sans se faire mal. Pour ça que Mugen avait pris avec lui des chiffons et de la soude : l’eau ne servirait à rien contre son acide. Il le savait maintenant, depuis le temps qu’il fréquentait Erik – ou plutôt que l’autre le suivait partout comme un chien. Deux ans s’étaient déjà écoulés, à la vitesse de l’éclair, au rythme des combats de kendô de Mugen, auxquels assistait d’ailleurs toujours Erik.

Erik recommença donc, visant la cible. Sauf que rien ne sortit de sa paume. ‘Merde ça va plus…’ Et il se mit à secouer sa main.
‘Noooooon !!!’
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Mugen Shôryû
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Mugen Shôryû

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MessageSujet: Re: What the eye doesn't see...   What the eye doesn't see... I_icon_minitimeDim 6 Juin - 8:38

Chapitre IV

A défaut de voir son reflet, il voit la Lune

‘Je suis désolé… désolé…’
Erik répétait ça en boucle depuis une bonne demi-heure, avant même que Mugen ne se réveille. Quand il l’entendit, il essaya d’ouvrir les yeux, mais quelque chose l’en empêchait. Alors, il leva la main droite de façon brusque, et dit seulement : ‘Tais-toi.’
‘Tu es…’
‘Ouais j’suis réveillé. Ta faute. C’est quoi ce truc ?’
Il leva la main jusqu’à son visage et sentit un pansement sur toute la largeur de son visage, au niveau de ses yeux. En appuyant un peu, il ressentit la douleur, sourde mais présente, qui devait être atténuée par les soins qu’on lui prodiguait.
‘J’suis à l’hôpital ?’
‘Oui.’
Ces enfoirés n’avaient même pas pris la peine de le faire hospitaliser à domicile ! Mugen détestait les lieux publics, mais bon… il devrait faire avec ! Il allait parler, ayant reposé son bras le long de son corps, quand il entendit des bruits de pas. Quelqu’un entra. Le médecin.

‘On peut vous greffer des yeux artificiels mais les risques sont non négligeables…’
‘Et sinon ?’
‘… Vous resterez aveugle.’
Quelle ironie. Un aveugle sans pouvoirs dans une famille de magiciens réputés pour leurs pouvoirs oculaires. De quoi en faire mourir de rire plus d’un. Mais Mugen resta impassible, et ne répondit rien. Le médecin finit par s’en aller, tout comme Erik, qui devait avoir affaire ailleurs. Et Mugen resta seul, comme il l’avait toujours été, depuis longtemps.

Mugen se réveilla en un instant. Il avait eu comme un pressentiment, et savait que sa famille n’allait pas tarder à débarquer. Ce n’était pas un rêve, ni même une vraie intuition, il sentait vraiment leur présence.
‘Qu’est-ce que vous faites là ?’
Ils étaient là, alors qu’ils ne venaient jamais le voir, depuis l’incident d’il y a une semaine.
‘Faites pas semblant d’être surpris, je sais que vous êtes là.’
Il sentait leurs respirations… il distinguait même leur position, et savait de qui il s’agissait précisément. Tatsuya. Keiko. Kaoru. Nozomi. Et c’est elle qui parla en premier.
‘C…comment ? Tu ne t’es pas réveillé avant… ?’
‘Je dormais comme une souche.’
‘Mais on était là et…’
Il tourna sa tête vers Kaoru et lui sourit de façon dédaigneuse, comme l’autre avait l’habitude de lui en faire.
‘Alors, t’es content ? Ca te plaît de me voir dans cet état !?’
‘Mugen !’ intervint Tatsuya, mais c’est Nozomi qui cette fois, coupa la parole de son père.
‘Mugen… tu sais où on se trouve ? Tu… nous… vois ?’
‘Pas vraiment.’
‘Combien de doigts je montre là ?’ Mugen soupira et se rallongea, ‘yeux’ rivés sur le plafond.
‘Deux.’
Bonne réponse. Nozomi entrouvrit la bouche, avant de sourire de joie, tandis que Kaoru arbora un autre de ces petits sourires. Il s’apprêtait à dire quelque chose quand Mugen le coupa :
‘Kaoru : ta gueule. Dégage. Même de la façon dont je vois, j’veux pas voir ta tronche de cake. Vire de ma chambre.’
‘Mugen !!! Tu dépasses les bornes !!!’ hurla Tatsuya.
‘Rien à foutre.’
Son père le gifla, sous les cris de sa sœur qui essaya de l’en empêcher. Quant à Kaoru et sa mère, ils en rajoutèrent une couche, et bientôt la chambre sombra dans divers hurlements impossibles à identifier. Une infirmière intervint au bout de quelques minutes, et clôt les visites à Mugen pour la journée. Enfin au calme ! Il en profita pour dormir, et pour réfléchir à ce qu’il se passait dans son cerveau. Etait-ce… de la magie ?

Quand il se réveilla, quelques heures plus tard, et sentit que quelque chose n’allait pas. Si c’était de la magie, il pouvait se concentrer pour savoir ce qu’il se passait exactement. Le lit semblait plus ou moins le même mais… le décor était différent. Il n’y avait personne alentour. C’est alors qu’il vit sa bibliothèque sur le côté, et son bureau en face. Il était dans sa chambre ? Ses parents l’avaient ‘rapatrié’ ? Pour qui ils se prenaient ceux-là ? Fou de rage, Mugen se leva, et alla jusqu’au jardin, sans aucun problème. On aurait pu dire que c’était à cause du fait qu’il connaissait la villa comme sa poche, mais le fait est qu’il voyait.

C’était encore faible, mais il percevait le monde qui l’entourait, par images floues, successions de nuances de gris et de bleu. Ce n’était pas ses yeux qui voyaient, c’était impossible. Physiquement déjà, et parce que le point de vue était légèrement supérieur à son crâne. Avec de l’entraînement, il pourrait peut-être même se voir lui-même. Ou voir derrière lui. Après tout, la mère de Kaoru, Keiko, voyait à 360°, pourquoi pas lui ? Il entra dans le jardin, et l’atmosphère devint jaune. Une tache rouge se déplaçait dans le fond, et il en prit la direction, s’apercevant en l’approchant qu’il s’agissait de Chô, sa mère.

‘Qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas te lever !’
‘Je fais ce que j’veux. Qu’est-ce que je fais là ? J’aimerais savoir ! Pourquoi j’suis plus à l’hôpital ?’
‘Ton père a décidé de te ramener ici quand il a compris que tu avais développé des pouvoirs.’
‘… Bande de…’
‘Comprends-nous, ça faisait tellement longtemps qu’on espérait…’
‘Je m’en fous !!! Vous croyez vraiment pouvoir me virer et me faire revenir comme et quand vous voulez en prenant toujours mes pouvoirs comme prétexte ?’
‘Tu baisses d’un ton Mugen ! Tu te prends pour qui pour hurler comme ça sur ta mère ?’
Mugen fut un moment sous le choc, et finit par murmurer en s’en allant : ‘Crevez tous ça me fera des vacances !’
‘Mugen !!!’
Mais il était déjà parti.

Les jours qui suivirent furent pénibles pour toute la famille. Mugen ne pensait qu’à une chose : se barrer d’ici, mais Tatsuya insistait pour qu’il reste, et Chô appuyait l’avis de son mari. Nozomi s’était soudain aperçu qu’il existait une fois qu’il avait révélé son pouvoir, et Kaoru commençait à en être jaloux, comme le reste de sa fratrie. Il régnait dans le domaine Shôryû une atmosphère de guerre froide, comme si tout pouvait péter à tout moment. Erik fut le détonateur.

Il passa un jour pour rendre visite à Mugen, qui restait malgré tout son ami. A son réveil, il ne l’avait pas engueulé et n’avait même jamais montré aucun signe de rancœur à son encontre. Mugen pouvant désormais se déplacer librement dans la maison, son pouvoir s’aiguisant rapidement puisqu’il était ‘allumé’ quasiment tout le temps, alla lui ouvrir. C’était étrange de se rendre compte, à cette occasion, qu’il pouvait avec suffisamment de concentration, voir à travers la porte. Il l’ouvrit et balança directement un ‘Salut Erik’, avant même que ce dernier ne puisse parler. Preuve qu’il savait avant même d’ouvrir de qui il s’agissait.

Il le laissa entrer, et ils allèrent discuter dans le parc. Les fleurs pouvaient être belles, Mugen ne pouvait en distinguer les couleurs. Il l’avait compris maintenant, les dégradés de bleu et de rouge n’étaient que sa vision thermographique. Peut-être qu’en se concentrant un peu plus, ou à force d’utiliser son pouvoir, il pourrait voir les couleurs du monde qui l’entourait. Mais pour l’instant, c’était hors de sa portée.
‘Tu ne m’en veux pas ?’
‘Pourquoi je t’en voudrais ? J’ai gagné quelque chose qu’ils n’auront jamais…’
‘Tu les déteste à ce point ?’
‘Je les hais.’
Erik se tut, ne sachant quoi répondre à une sentence si absolue et définitive. Ils continuèrent alors de marcher, jusqu’à ce que Mugen reprit la parole.
‘Susumu arrive, par là.’
Il fit un mouvement de tête, et Erik vit en effet Susumu venir. Il semblait étonné de voir Erik ici, et arqua un sourcil. ‘Ton père sait qu’il est là ?’ demanda-t-il à Mugen.
‘Pourquoi devrait-il être au courant ? J’fais ce que j’veux.’
‘Il va être furieux !’ Et Susumu partit, un sourire aux lèvres.
‘Non mais quel con…’
Erik n’osa toujours rien dire, pas même quand Tatsuya débarqua de nulle part, l’air en effet… furieux.
‘Toi !? Ici ? Rentre chez toi !!! Je veux pas te voir dans notre maison !!!’
‘Hého, tu te calmes toi, c’est un ami, il peut rester !!!’ répliqua Mugen.
‘Non, il ne peut pas ! Débarrasse le plancher !’ Le visage de Tatsuya virait au rouge, tout comme celui d’Erik, qui ne savait plus où se mettre. Il allait marmonner quelque chose comme ‘C’est pas grave je m’en vais’ mais Mugen le coupa pour hausser encore la voix, hurlant véritablement dans le jardin, de sorte que tout le monde pouvait l’entendre.
‘C’est toi qui devrais te barrer !!! Tu te prends pour qui, enfoiré !? Combien de temps encore tu vas me dire quoi faire, et qui voir !? T’en avais rien à foutre de moi y’a un mois et là tu fais style de me protéger et de prendre soin de moi ? Tu te fous de ma gueule !? J’ai pas besoin de votre aide de merde, je peux plus sentir cette baraque, ni ses habitants, ces petits merdeux qui pensent être au-dessus du reste du monde simplement parce qu’ils ont des ‘pouvoirs trop bien de la mort qui tue’…’
‘Mugen !!!’
‘Ta gueule ! Laisse-moi finir ! Vos pouvoirs, c’est de la merde à côté des miens, et ça vous le savez !!! C’est pour ça que vous essayez de me couver, comme si les années de merde passées à me faire tabasser n’avaient jamais existé !!! Mais allez tous vous faire foutre !!!’
‘Mugen ! Si tu continues, je te mets dehors !’
‘Fais donc ça ! Ce sera la seule chose de bien que t’auras fait dans ta vie, connard de mafieux de merde !’
‘Quoi !? Qu’est-ce que tu as dit ?!?’
‘T’as bien entendu ! Planque mieux tes documents la prochaine fois, ‘Papa’ !!! Allez viens Erik, on s’casse !’

C’est ainsi que Mugen fit ses valises et quitta le domicile parental, alors qu’il avait à peine 17 ans. Il fut hébergé quelques temps chez Erik, avant de se trouver un appartement. Evidemment, il était hors de question de compter sur l’argent de sa famille, surtout maintenant qu’il savait qu’ils tiraient pas mal de leur richesse des trafics qu’ils effectuaient avec la Yukora, une mafia de moyenne envergure, opérant surtout à Séregon. Il lui avait suffit de se concentrer pour voir à travers le bureau de son père, fermé à clé. Bien sûr, il avait du faire un effort surhumain, et avait eu une sacrée migraine, mais ça en valait la peine !

Alors, par pur esprit de contradiction, quand il dut se trouver un boulot, il entra dans les rangs du gouvernement. Ses talents au sabre, loin de s’être émoussés avec la perte de sa vue, étaient au contraire renforcés par son pouvoir nouvellement acquis. Il s’était même amusé, au grand damn des autres élèves du dôjô, à manier d’autres armes, telles le naginata, le batôn, l’arc, mais il était définitivement plus doué avec un autre genre d’armes. Le zanbatô, cette énorme lame anti-cavalerie, dont le but est de décapiter et le cavalier et sa monture. Ce fut plus que suffisant pour entrer dans les forces armées du gouvernement. Et oui, il avait le but sournois mais définitif d’éradiquer cette famille pourrie qu’étaient les Shôryû.
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Mugen Shôryû
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Mugen Shôryû

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MessageSujet: Re: What the eye doesn't see...   What the eye doesn't see... I_icon_minitimeDim 6 Juin - 8:43

Chapitre V

Le singe danse en riant et abat une montagne

‘Vos états de service sont excellents, Shôryû.’
‘Appelez-moi Mugen…’
‘… Hmpf’ L’officier Loktar sourit. ‘J’ai une mission pour toi, gamin.’ Il avait décidé d’abandonner le côté trop formel de l’entretien. Après tout, ils n’étaient pas du genre à s’encombrer de formalités. Mugen haussa les épaules, demandant clairement à Lee de s’activer et de cracher le morceau.
‘On a besoin de toi pour couper la tête du gang Yukora, basé à Nimla.’
Nimla, ville de province non loin de Séregon. Nimla, ville natale de Mugen. Ca sentait mauvais cette histoire…
‘Tu sais de qui il s’agit : des Shôryû. Notamment Tatsuya et Kaoru.’ Le parrain et son héritier.
‘Hmpf.’ Il s’y attendait à celle-là. ‘C’est ma famille, vous n’avez pas peur que j’vous tire dans les pattes ?’
‘Je crois pas non. Primo, tu les détestes et ça tout le monde le sait. Deuxio, ça te permettra de convaincre le reste du Gouvernement que tu n’as strictement rien à voir avec le gang de ton père.’
Mugen sourit doucement. ‘Vous êtes drôlement malins.’
‘On n’serait pas au Gouvernement sinon !’

Il frappa à la porte, se demandant vaguement quelle tête ferait celui qui lui ouvrira. Nozomi hésiterait entre sourire et hurler, Chô le prendrait dans ses bras, Kaoru se jetterait dessus pour lui péter la gueule et Tatsuya le giflerait avant de refermer la porte. Mugen pouvait donc s’estimer chanceux de voir Susumu derrière la porte. Logique, pour quelqu’un qui voit à travers les objets !
‘Mugen… ? Qu’est-ce que tu viens faire ici !?’
Il haussa les épaules, et répondit d’un ton indifférent :
‘J’ai pensé que ce n’était pas une mauvaise idée de rendre visite à la famille…’

Commencèrent alors trois ans d’une longue infiltration. Loktar était le seul à savoir que Mugen faisait encore partie des forces armées du gouvernement, et chaque semaine, l’aveugle lui transmettait son rapport. C’était dur pour Mugen, de devoir mettre sa fierté de côté, mais il savait qu’à la fin, tout ça paierait, et qu’il aurait la peau de ses parents et de ses cousins. Finalement, Tatsuya avait accepté de le mettre au parfum de certaines informations relatives à la Yukora. Le bon côté de cette infiltration était qu’il pouvait continuer à voir Erik, bien qu’il n’ait pas été mis au courant de la véritable mission de Mugen. Mais au moins ne partait-il plus en mission à l’improviste ! Le jeu de cache-cache dura donc trois ans, jusqu’à ce que Mugen y mette fin. Il n’avait pas spécialement prévu de le faire ainsi, mais il n’avait pas le choix.

‘Je suis attaqué. Je demande la levée du secret.’
‘Accordée.’
Lee faisait confiance à Mugen pour que tout se termine bien. Néanmoins, il ne put s’empêcher d’envoyer quelques hommes en soutien au cas où.

Quelques minutes plus tôt…

Mugen était dans sa chambre, dans la villa Shôryû, à faire semblant de bosser pour son père. C’est alors que quelqu’un avait frappé à la porte. S’y déplaçant rapidement, Mugen avait pu ouvrir à temps pour faire entrer Erik, dont le rouge perdait peu à peu de sa vivacité.
‘Tu as froid ? Entre !’
‘Je suis désolé…’
‘Hein !?’
Rapidement, Mugen fit entrer Erik. Quelque chose n’allait pas… Quelque chose… dans sa main… collant et poisseux… il n’en distinguait pas la couleur mais… du sang ?
Il vit alors un poignard, fin trait bleu, planté dans le dos d’Erik. Furieux, il se tourna vers l’extérieur, et distingua une tache rougeâtre bougeant avec rapidité. Toujours sans avoir besoin de se retourner, il comprit que pour Erik, il était déjà trop tard. Ni une ni deux, il chercha la trace de l’agresseur, qui étrangement était toujours là. C’était Mugen la vraie cible ? Il allait douiller pour croire qu’il pouvait le tuer ! Il emporta son énorme lame, Odosaru, d’environ trois mètres – dont deux mètres de lame, large d’environ quinze centimètres – et se lança à la poursuite de l’inconnu, comme si son arme ne pesait pas plus que quelques grammes.

Le trouver ne fut pas difficile pour quelqu’un avec une vision thermographique, même si elle commençait à devenir floue sous la fureur. Ce n’est que quand il abattit la lame sur le corps de l’assassin qu’il se rendit compte qu’il s’agissait de Nozomi.
‘Prêt à tuer ta propre sœur pour un inconnu ? Et tu voulais continuer à espionner longtemps pour le compte du gouvernement ?’
Tatsuya était derrière lui, tout comme la grande majorité de la famille Shôryû, tous mouillés jusqu’au cou dans les activités illégales de la Yukora. Mugen frappa de l’index la branche droite de ses lunettes, activant ainsi le comlink.
‘Je suis attaqué. Je demande la levée du secret.’

Il roulait comme un dératé, escorté par des véhicules des forces armées gouvernementales, Odosaru rangé le long de sa moto. Il avait été sauvé in extremis, sa famille ne connaissant que trop bien les faiblesses de son pouvoir. Néanmoins, pour le Shôryû, ç’avait été un massacre.
Nozomi était morte, tout comme Susumu. Chô et Keiko s’était suicidées pour ne pas finir à Epic Jail, mais Tatsuya n’en avait pas eu le temps. Voyageant dans des véhicules différents, lui, Kaoru et Hikaru cheminaient vers Séregon.

‘Excellent travail, gamin. Ca mérite une promotion.’
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Mugen Shôryû
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Mugen Shôryû

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MessageSujet: Re: What the eye doesn't see...   What the eye doesn't see... I_icon_minitimeDim 6 Juin - 8:46

Chapitre VI – Epilogue

Crocs, Griffes et Fourrure

Depuis ce temps, Mugen resta dans les rangs du gouvernement, grimpant lentement mais sûrement les échelons, jusqu’à devenir Despranon, à l’âge relativement précoce de 28 ans. Cela fait désormais quatre ans qu’il occupe ce poste, et malgré son côté taciturne et sa mauvaise humeur récurrente, il est considéré comme l’un des meilleurs éléments du gouvernement mondial.

Shôryu Tatsuya, Kaoru et Hikaru sont toujours emprisonnés à Epic Jail, après avoir été jugés coupables, et condamnés à la perpétuité. La Yukora a quant à elle été totalement dissoute, suite à ces condamnations. La villa Shôryû a été rasée, et Mugen a fait construire sur ce terrain sa propre demeure, inspirée de l’architecture shangyienne. Le premier bâtiment est un dôjô ouvert à tous, disposant de quelques chambres pour ceux qui le désirent. Il a décidé d’employer Jen, la sœur d’Erik, pour gérer la partie public de son domaine. Quant à lui, il occupe les trois autres bâtiments, disposés aux points cardinaux. Au centre se dresse un stax géant, sur un îlot au milieu d’un vivier.

Les cendres d’Erik ont été dispersées dans la rivière bordant Nimla.
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