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 Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]

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Hansel Tansky
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MessageSujet: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeLun 31 Déc - 10:36

    D’habitude, Lyndon était l’un des rares à soutenir le regard d’Hansel. Non pas que ce dernier était particulièrement intimidant, bien au contraire, il n’avait pas cette carrure marquée qu’avait les autres Despranon ; mais tout le monde connaissait la contrariété qu’était pour lui de se rendre dans le Quartier Général au milieu du ghetto moduléen, et tout le monde savait que ses accès d’humeur, quoique très rares, pouvaient vous enlever votre travail dans un claquement de doigts. Pas qu’il l’ait déjà fait - personne ne connaissait les éliminations minutieuses au sein du projet Thanatos -, mais une étoile au col de votre veste fait courir bien des rumeurs. Lyndon, au contraire, aimait bien le Gamma ; issu du même parcours précaire pour se retrouver dans la mécanique, ils trouvaient de nombreux sujets de discussion qui distrayaient le jeune technicien sur sa table de travail, autour d’un bon café - noir pour l’un, trois sucres pour l’autre.

    D’habitude, étant le mot-clé. L’œil solide de Lyndon rencontra l’air apathique, les cernes mauves que même la monture de lunettes n’arrivait plus à cacher, et retomba aussitôt sur la commande. Le rifle avait mit du temps à être réparé, du fait de l’ancienneté du modèle du Despranon, un brin matérialiste, qui tenait à ce numéro cent-onze ; le technicien l’avait soigneusement emballé dans un étui bien trop grand et le lui tendait comme s’il était de porcelaine. Hansel força un sourire - ce n’est pas de sa faute, se martelait-il, il n’avait pas à subir sa mauvaise humeur - et emprunta le pistolet. Qu’est-ce qui avait réussi à fendre le masque bienheureux du Gamma ? En premier lieu, la fatigue, bien sûr. Il dansait entre les dossiers, les nouvelles demandes de budgets de la part des entreprises technologiques florissantes, et le projet Thanatos en sous-effectif qui tenait un de ses pieds dans un boulet. Un défilé presque permanent de bureaux et de murs gris ; il semblait être imbibé de caféine.

    En second lieu, l’incident à Epic Jail, qui avait coûté la vie à Mugen Shôryû. Dieu merci, Hansel n’y était pas, Dieu merci ! Les échos de la catastrophe lui suffisaient largement. Moment de nostalgie. Feu l’Alpha était, dans l’attitude, son contraire total ; mettait les pieds sur la table, tutoyait à tout va, habillé dans le cuir et le clinquant, là où le Gamma était trop ... classique, presqu’un stéréotype de fonctionnaire préposé à l’économie. Mais ils avaient une entente cordiale, dans le sens où ils acceptaient de partager l’air de la même pièce - Gabriel Silantis, ex-Oméga, l’aîné, ne pouvait pas s’en vanter ! Et de déjeuner ensemble sans trop de blancs. Certes, il n’avait pas aussi affecté que son chien de garde orphelin - Asch Raizer, il n’était pas dupe, était anéanti -, mais tout de même. Une petite cérémonie privée avait eue lieu, et Hansel, avec les réminiscences d’enterrements passés, avait simplement serré les dents. Il n’avait pas revu non plus l’Oméga Raizer, occupé à la nomination du successeur légitime, mais avec toutes les joutes verbales entre les deux, il doutait que sa présence sur son épaule le réconforte.

    L’incident avait amené, en troisième lieu, la nouvelle Alpha. Nyx - le Gamma avait étudié en diagonale et remarqué qu’il s’agissait d’une influente famille dans la Division Armée - Alexandra. Bien sûr qu’il avait accepté son nom. Non, il n’avait pas de problème avec le fait qu’elle soit une femme. Non, il ne relevait pas davantage ses accusations envers le reste des Despranon - il avait des comptes très clairs, il fallait juste les lire, chose dont il doutait parfois qu’ils soient capables. Laissez un peu de crédit à Tansky ! Mais sa personnalité le dérangeait davantage. Une réminiscence de Gabriel Silantis. Il se souvenait de leur courte incartade à la dernière réunion exceptionnelle du Gouvernement - lorsqu’Oozora menaçait de nouveau la paix publique. S’il ne s’était pas acharné sur le compte de Qyeman, et objectivement, c’était un acharnement personnel, peut-être qu’ils auraient pu coincer Aoki Kazuya, la tête de l’opération. Mais non ! Et Hansel craignait de tels accrochages entre lui, l’intelligence, et elle, la puissance. Des accrochages qui étaient loin d’être désirables à ce moment où leur autorité avait été ébranlée par cette attaque rebelle - voir second lieu.

    C’était une position bizarre, parce qu’en plus, avec le décès de l’Alpha, c’était lui - Hansel Tansky, parcours de Division Scientifique, ministère des finances - qui avait l’avantage de l’ancienneté. L’Ombre d’une ombre, successeur d’Aleniel Eleniel, était parvenu à être le Despranon resté en fonction ces deux dernières années. Bizarre, et effrayant. N’importe qui deviendrait un peu paranoïaque.

    Mais le lecteur s’en fiche. Hansel ressortit du Quartier Général sans lever le regard de ses pieds - magnifiques chaussures datées et cornées -, et se trouva face au ghetto de la zone Est de Modula. Le brouhaha d’argot, les masses noires le long de la chaussée, les volées, ce qu’il détestait cette ville ! Mais pour une raison ou une autre, elle se présentait aujourd’hui comme le changement d’air dont il avait besoin. A l’opposé de la station privée, il s’enfonça dans le confus des habitants et le nouveau monde. In a cold an’ gray Chicago morn’, another lil’ babe is born in the ghetto ... Il évita bien sûr de passer connu - c’était un réflexe pour lui, surtout dans une ville comme ... vous connaissez la chanson. Il passa sa veste sous son bras droit laissé à l’air libre, quoique dépareillé avec son gant unique et sa manche moulante. Et avec les cheveux détachés à hauteur de ses épaules, la branche des lunettes glissée à son cou, son physique peu marqué, sa figure ovale, auraient pu le faire passer pour un mal avisé à sa jumelle. Pas l’effet recherché, mais au moins, on ne reconnaissait pas le Despranon Gamma.

    Il se balada dans les rues du marché aux puces. Un marché tout à fait légal, son œil entraîné lui disait. Des hommes âgés, en majorité, ou des tables laissées à des enfants indifférents au passage des acheteurs, vendant des souvenirs d’une vie passée. Il croisa une incartade en plein milieu de la rue - oui, il se souvenait de ces maquettes de 3900 dont son père avait fait la collection. Ca le mettait de meilleure humeur, de voir des visages et des couleurs nouvelles ; jusqu’à ce qu’il réalise assez sottement qu’il avait réussi à se perdre dans les rues d’une ville inconnue. Bien joué, Hans. Les panneaux retournant vers le centre de la ville - et le Quartier Général, et le Xpress Train, et n’importe quelle issue de la ville enclavée dans le continent-désert - étaient noyés dans le monde. Le Gamma repéra une buvette, où il se dit qu’il pourrait avoir une main pour lui indiquer la sortie. Et pour boire un verre ou deux. Juste pour oublier un moment qui il était. Mauvaise idée, Hans.

    Et donc voilà Hansel Tansky qui accosta quelqu’un au hasard sur le bar octogonal. Un salut d’une main franche, et un rictus qui l’était beaucoup moins, tendu sur des joues dégonflées.

    « Une bière brune, s’il-vous-plait ! » héla-t-il au barman. Puis, à son voisin : « Désolé de prendre la place. Je peux vous demander un renseignement ? »


Dernière édition par Hansel Tansky le Lun 31 Déc - 11:39, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeJeu 3 Jan - 16:33

Affaires à Sérégon, puis à Islantis. Puis de nouveau Sérégon, puis retour à Islantis -un diplomate avait oublié de lui communiquer quelques dossiers qui selon lui étaient d'une importance capitale-, retour à Sérégon, capitale qui commençait à lui sortir par les yeux, et enfin, un arrêt à Modula, la ville de toutes ses craintes. Après tout, c'était ici que se trouvait la zone de non-droit la plus dangereuse -ou presque- de Mycra. Elle omettait volontairement Mala Muerte, ou les soldats du Gouvernement étaient presque abattus à vue s'ils osaient pointer leur nez là bas. Mais ici, on savait -oui on savait, mais on ne pouvait rien faire- que des rebelles dangereux se cachaient, mais il semblait aussi que les systèmes informatiques étaient eux-mêmes hostiles à la présence gouvernementale, ce qui les rendait encore plus difficile à tracer. Voire impossible. Alexandra ressentait de la compassion pour l'Oméga, qui devait s'arracher les cheveux sur cette partie de la ville, quand il n'arrachait pas ceux de ses hommes. Mais que pouvait-il faire de mieux ? Solliciter le Quatrième Escadron ? Aucun bain de sang n'était prévu dans les prochaines semaines, mieux valait éviter de raser la ville sous prétexte de soupçons plus ou moins fondés. Actuellement... Faire remonter la côte de popularité du Gouvernement était une priorité absolue. A défaut de faire sortir les rebelles hors de leurs trous, ça ferait peut-être baisser l'envie des civils de leur prêter main forte à leur façon, et d'entraver les projets Gouvernementaux. Oui, on adore se battre avec des phrases au conditionnel et des peut-être, au Gouvernement, c'est un art martial unique.

Pour commencer, il fallait qu'elle se rende au centre-ville. Tarek Ngaresh demeurait introuvable, de même que sa commandante, Janis Wing, et aucun des autres officiers de son Escadron n'osait pénétrer dans son bureau pour lui fournir ce dont elle avait besoin. En défoncer la porte ne lui aurait pris qu'une seconde et un bon coup de pied, mais elle était certaine de se le mettre à dos ensuite, ce qui aurait mis un de ses projets en déroute. A savoir, souder un peu plus les Despranòn. Pas leur demander d'être une grande famille heureuse qui sacrifierait un membre pour son prochain, mais simplement une entente un peu plus chaleureuse que la coopération strictement professionnelle requise au sein des bureaux. Techniquement c'était le minimum syndical, mais en apprenant un peu plus à connaître les autres, on y gagnait et en anticipation, et en compréhension, ce qui ne pouvait qu'apporter de bonnes choses au régime actuel. Elle était peut-être un peu utopiste là. Mais c'était une des obligations de son travail estimait-elle, et tant pis si cela se révélait être un échec, au moins elle pourrait se dire qu'elle aurait essayé.

Quelques dix minutes après l'atterrissage de sa navette, elle fut escortée (euphémisme au vu de l'armada qui la protégeait) jusqu'au centre Gouvernemental local. Après la profusion de formalités qui s'imposait, elle put enfin poser les questions qu'elle voulait, à savoir si quelqu'un avait vu ce (fichu) Omicron Despranòn. Oui qu'on lui dit, il était venu voilà quelques jours pour régler quelques affaires en ville, avant d'embarquer sur Varkë. Génial. Le vaisseau se trouvait actuellement de l'autre côté du globe. Autant dire qu'une fois qu'elle lui aurait mis la main dessus, elle ne le lâcherait pas facilement. Mais encore fallait-il réussir à attraper cette ombre insaisissable, quels que fussent ses efforts. D'après les échos qu'elle avait eu quand elle était officier du Premier Escadron, et même après avoir été nommée Alpha, le point remarquable était la réputation abominable de cet homme. Glacial, taciturne, désagréable, certes compétent -le minimum requis en tant que Despranòn et de surcroît en charge des forces Aéronavales du Gouvernement- mais très mal vu par ses hommes, qui lui obéissaient plus par crainte que par loyauté absolue. Un point qui l'ennuyait au plus haut point soit dit en passant. Elle qui s'était battue pour la loyauté et le respect de ses hommes, elle avait du mal à encadrer le fait qu'on puisse agir ainsi avec ses subordonnés, surtout quand leur devoir leur dictait de sacrifier leur vie au profit de celles de leurs supérieurs. Avec un tel privilège entre les mains, le mauvais usage qu'on pouvait en faire rendait Alexandra assez furieuse contre Tarek, sans l'avoir jamais rencontré. S'ajoutait à ça le léger agacement qui avait suivi sa nomination, présidée par Asch Raizer et son commandant uniquement. Pas l'ombre d'un Gamma ou d'un Omicron, les deux seuls autres en poste. Elle n'en voulait pas à Mr Tansky, pas du tout même, qui avait très certainement énormément de choses à faire comme toujours, mais le fait que Tarek s'en aille à l'autre bout du monde juste après la mort de l'Alpha, sans même assister à son enterrement et prendre de nouvelles de la nouvelle Despranòn, ajouté aux éléments négatifs qui constituaient le tableau superficiel qui lui avait été peint, provoquait une certaine amertume quand Alexandra pensait à cet homme.

Mais trêve de pensées frustrantes. Après avoir réglé ce qui était réglable à Modula, elle pensait prendre un peu de temps avant de rentrer à la capitale, où une montagne (littéralement) de dossiers l'attendait sur son bureau... Et sa petite maison, entourée par des gardes qui refusaient systématiquement de rentrer chez eux quand elle le leur demandait. Qu'on s'étonne ensuite qu'elle détestât cette ville, elle était une des dirigeantes du monde actuel, et pourtant, avait l'impression d'être enchaînée telle une esclave à son travail. Mais cela restait et resterait un honneur pour elle de travailler à ce poste, tout comme ça avait été un honneur d'être Officier au premier Escadron.

Une petite virée en ville pendant quelques heures, et elle prenait un vol -après tout, la navette n'attendait qu'elle- pour Sérégon. Elle était curieuse de voir ce que donnait la Zone Est de Modula, tiens... Elle n'avait aucun habit officiel qui la distinguait clairement des autres, mais passer inaperçu aurait été impossible. Sa démarche fière et son port royal aurait suffit à la faire remarquer même si elle avait porté des haillons.

Ceci étant dit, arrivée dans le ghetto... Elle se rendit compte qu'il y avait des gens qui avaient suffisamment de manières étranges pour qu'elle passe relativement inaperçue. Après tout, ses vêtements étaient assez classiques, et très sobres. Comme toujours elle portait un haut blanc immaculé, en toile simple et nullement luxueux, avec un décolleté bien taillé, mais pas provoquant du tout. En guise de pantalon, elle portait également du blanc, qui contrastait avec ses bottes de cuir noir, renforcées d'acier, seule touche un peu excentrique sur sa tenue. Et pour finir, son éternel manteau noir au col si haut, pas attaché, mais qu'elle portait malgré la chaleur ambiante. Afin de paraître moins officielle, elle avait laissé sa crinière blanche libre de toute entrave. C'est ainsi accoutrée qu'elle prit une voiture en libre service pour quitter le centre ville, et se rendre aux abords du ghetto. Malgré leurs tendances anti-gouvernementales et la crainte que pouvait inspirer cette zone aux soldats, les habitants vivaient très bien, dans une espèce de joie de vivre qui contrastait violemment avec l'ambiance agitée mais formelle qui régnait au Panthéon, où elle passait forcément le plus clair de son temps.

Elle déambula pendant quelques dizaines de minutes dans ce qui ressemblait à un marché, où les vendeurs exposaient leurs produits, les marchandaient, et où les clients observaient d'un oeil critique ou bien envieux les marchandises qu'on leur proposait, à des prix plus ou moins abordables. En bref, une scène de vie dans une ville qui avait tout l'air d'être on ne peut plus normale. C'était cette normalité qui justement faisait légèrement sourire Alexandra quand elle les regardait, et qui le maintint sur ses lèvres lorsqu'elle alla s'asseoir à une buvette pour se rafraîchir. Décidément, l'été n'était pas une partie de plaisir permanente sur Mycra.


"Barman, un verre d'eau fraîche avec des glaçons, et un petit verre de whisky, s'il vous plaît."

Autour d'elle, tous les gens étaient... normaux, peu soucieux de savoir qui elle était. Certains hommes la fixaient avec insistance, ce qui, en regardant le physique de l'Alpha, était loin d'être étonnant. Et ses cheveux d'un blanc de neige, alors qu'elle avait seulement trente ans, devait jouer aussi. Ou peut-être l'arbalète fixée à son poignet... Il y avait beaucoup de raisons pour qu'on la remarque, finalement. Mais là au moins, pas de salut solennel, pas de déférence exagérée, pas de regard jaloux. Un instant de paix savoureux.
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeJeu 3 Jan - 18:00

    Pendant que son voisin lui dressait un plan mental des plus confus de la zone Est de Modula, Hansel se laissa servir et joua avec le bord de son verre avec indécision, laissant la mousse retomber dans le fond brun. Le parfum exotique de fruits secs et de coriandre, lui était totalement inconnu - son régime à lui aurait donné à n’importe qui d’autre le diabète. Et les années lui avaient durement appris qu’il ne fallait pas trop expérimenter avec son propre corps, le mutant encore davantage que l’humain. L’homme désigna derrière le barman une rue étroite, et il avala cul-sec. Une bouffée de chaleur éphémère le prit, et sa manche sale glissa machinalement sur sa tempe. Le secret de l’expérience, c’est un chercheur si vous le dit, c’est de ne pas trop réfléchir aux conséquences. Le voisin, avec l’instinct de l’alcoolique, leva le bras à sa place à l’adresse du barman. Il n’avait toujours pas la moindre idée de comment retourner au centre-ville. Bon.

    Hansel n’aperçut la nouvelle venue - une femme qui boit, ça brise un peu le mythe - que lorsqu’elle rejoignit la buvette, et que son œil myope s’adapta à sa vue. Il ne la reconnut pas au début, et baissa timidement la tête pour ne pas paraître impoli ; mais c’était difficile de ne pas être intrigué par une femme avec un profil assez juvénile arborer une crinière blanche, oserait-il même dire, une traîne. L’image tourna, pour une certaine raison, en boucle dans sa tête, et il hasarda des regards en biais pour la voir, le barman l’abordant sans le moindre intérêt perceptible. Ca lui vint si brusquement en tête qu’un sursaut d’épaules fit gémir son ami d’un instant, à côté, la main serrée sur une plus large chope. Bien sûr ! La photographie granuleuse, un portrait arrêté aux épaules, sur son padle, n’aurait su traduire les traits de la réalité. Alexandra Nyx se vit recevoir sa boisson d’un barman abruti.

    Bien oui, elle était belle, la nouvelle Despranon, et le Gamma avait une affection particulière pour les femmes. Elle était une femme, au moins une enfant. Et ça changeait d’un Asch Raizer qui n’aurait pu cacher ses sentiments particuliers pour feu Mugen même pour sauver sa propre vie, ou d’un Tarek Ngaresh qui, pour se qu’il en savait, n’aurait pu exprimer des émotions pour sa vieille mère. Que faisait-elle ici, dans le bien-nommé ghetto moduléen ? Elle n’avait pas l’air d’être venue le chercher - c’était encore pour lui la puissance du nouveau Gouvernement amorcé, entre les lignes de son dossier - - non pas qu’il ait quelque chose à se reprocher ; il est venu récupérer personnellement son arme de service pour éviter de mettre plus d’une Tête dans les jardins funéraires par semaine -, elle n’avait en fait pas l’air de l’avoir remarqué tout de go. Elle devait être là pour affaires alors, mais lesquelles ? Il ne suivait pas comme elle le mouvement de l’Omicron, et il ne pouvait moins s’en préoccuper, l’homme ne lui était pas sympathique. Il faudrait lui demander, mais il n’allait pas non plus arriver à son côté comme une fleur - bonjour, Despranon Gamma Hansel Tansky, on ne se connait pas encore mais je me demandais ce qui amenait notre nouvelle perle, clin d’œil, dans cette triste ville - quand il avait fait des efforts pour être discret.

    Il trempa distraitement sa lèvre dans le second verre de bière brune, un autre coup de chaleur quand la mousse fraîche s’y glissa ; et il s’écarta vers un des autres côtés du bar, avec une tape maladroite sur l’épaule de son voisin. Une ou deux bousculades pour que les groupes agglutinés se défassent, et son coude tapa sans gêne près d’Alexandra - son coude « malade », réalisa-t-il. Un sourire artificiel qui ne devait tromper personne sur sa fatigue. Il en profitera pour lui demander son chemin.

    « Je vois que vous êtes venus faire affaire en ville. » Un regard sur les stands derrière lui. Les mêmes échanges imperturbables, les mêmes disputes, les mêmes bousculades sans pardons, et il précisa : « Je n’ai personnellement rien trouvé d’intéressant. J’espérais trouver une ou deux encyclopédies d’entomologie. » Mensonge. Il croulait déjà sous de telles encyclopédies, dont il avait lui-même écrit certains passages. Et il n’espérait pas grand-chose, en ce moment. « Pas une telle chance ! » Un rire faux qui le fit rapidement changer de sujet. Au moins, si le terroriste qui lui était destiné le désarmait, il avait peut-être une chance de le déséquilibrer avec des mots.

    « Je suis désolé de ne pas avoir pu assister à votre ... » Hansel chercha un mot passe-partout. Nomination ? Nouvelle affectation ? « Promotion. C’est une période difficile pour tout le monde, même si nos raisons ne sont pas les mêmes. » Et comme d’habitude, il s’égara - peut-être dans une forêt de pensées plus profonde, mais il avait été conditionné pendant ces dernières années à être assez cryptique dans ce jeu de paroles à deux joueurs et plus. « Le boss est toujours en arrêt maladie, et Aiden a décidé de faire son complexe de roi. Ca s’ajoute au reste. Il a de la chance d’être celui qui dort. Je ne dis pas que ce qui est arrivé est bien ... Je suis sûr que vous comprenez. »

    Si elle était en tout cas la remplaçante spirituelle de ce Silantis, il y avait des chances que non, elle ne comprenne pas, entravée dans sa propre visière ; mais il avait, cette fois, le couvert du regard public. Ce sera un combat par intermédiaires ! Ou ce ne sera pas un combat du tout. Il arrêta un instant de gratter contre la toile avec une considération égoïste. Il héla le barman, et il revint dans sa ronde, amenant en même temps le verre à peine entamé qui encombrait les ruines des bouteilles vides.

    « Je peux vous demander la quantité de fruits secs dans votre bière ?
    - Nan. » Le type renifla avec arrogance. « Même pas un pourcent. Des allergies ?
    - Je survivrais » plaisanta-t-il. Ca faisait combien de céréales, ça ? Le barman n’insista pas et retourna à sa préoccupation première. Dans tous les univers fictifs de sa connaissance, les barmans ne savaient faire qu’une seule et même chose quand les protagonistes ne le sollicitaient pas : essuyer un verre. Un unique verre, en boucle, sans parvenir pourtant à l’éroder. Hansel se retourna vers Alexandra, sa main gauche agrippant la bière brune sans intention de boire.

    « Puis-je savoir ce qui vous amène exactement ? »
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeJeu 3 Jan - 19:42

Elle but le verre d'eau glacée d'une traite, se maudissant pour sa rapidité peu de temps après quand un marteau vint frapper sans cérémonie sa tempe droite, lui signifiant que la fraîcheur, même agréable, n'était pas bonne en aussi grande quantité. Le temps de la masser et de boire une gorgée de son whisky, un nouveau voisin était présent. Il semblait la connaître. Tant mieux pour lui. S'il n'avait pas été aussi frêle, elle l'aurait sûrement envoyé promener d'un coup renforcé dans l'abdomen. Femme oui, mais qui ne se laisse pas facilement aborder. Cependant, son discours lui fit immédiatement regretter ses pensées violentes. Elle ne mit pas longtemps à comprendre ce qu'il entendait, et de la même façon, qui il était. Pas n'importe qui, et lui donner un coup pour prévenir un éventuel harcèlement aurait été le plus malavisé des comportements... Du moins, ça l'était toujours quand c'était à un collègue que c'était adressé...

"Oh. Je constate amèrement que les projets n'ont de cesse d'être entravés ces temps-ci. L'été est là, et pourtant, les évènements nous apportent la froideur d'une chambre mortuaire."

Elle soupira, et but une autre gorgée de whisky pour se donner contenance. Des quatre Despranòn en service, il était le plus ancien, désormais. Et cette ancienneté lui octroyait par défaut un certain respect d'Alexandra. On le disait particulier, mais il avait l'expérience qui lui manquait, et les conseils avisés d'un homme de son intelligence ne pourraient lui être qu'utiles et bénéfiques. Du reste, ses lacunes en terme de savoir militaire étaient parfaitement compensées par sa propre expérience martiale, qui en comparaison étaient magistrales. Mais à chacun son domaine, le Gouvernement se serait effondré depuis longtemps et aurait perdu une source quasiment inépuisable de financement sans le Second Escadron, engloutis qu'ils auraient été sous les profits des entreprises privées qui se seraient du coup vues attribuées le monopole de cette partie du marché, extrêmement rentable.

"Et je vois que pour vous aussi, la vie n'est pas tout à fait facile. Ça se voit à votre visage d'ailleurs, vous devriez songer à prendre un peu de repos -je sais que la situation ne s'y prête guère avec tout ce qu'il se passe - je n'aimerais pas vous voir me claquer entre les doigts. Pour ce qui est de ma promotion, ne vous en faites pas. J'ai été simplement promue, pas divinisée. Des devoirs ne peuvent tous être repoussés, je vous comprends tout à fait."

Elle tourna pour la première fois les yeux directement vers ceux du Gamma, qu'elle observait plutôt à la dérobée, en parlant d'une voix une demi-octave sous celle qu'elle jouait d'habitude. De toute façon personne ne semblait les écouter, et le brouhaha incessant des commerçants était aussi le centre de l'attention principale, mais ici, au milieu d'un quartier réputé pour ses idées anti-gouvernementales, sans garde, et pratiquement invisibles aux yeux d'un potentiel allié, ils auraient tout aussi bien pu se prendre une balle dans le crâne en énonçant leurs postes respectifs clairement. Mieux valait éviter, on cumulait un peu trop les cadavres ces temps-ci. Et pas les moindres, malheureusement.

"Je suis désolée que vous n'ayez su trouver votre bonheur ici, peut-être devriez vous essayer la Bibliothèque d'Islantis, il me semble qu'ils ont d'excellents ouvrages là bas. Je pense m'y rendre aussi d'ailleurs, je ne suis pas une férue de lecture -quoi que le soir devant un bon verre de whisky, c'est royal- mais la ville est magnifique. Mais avant, je dois retrouver une Ombre qui semble-t-il, a décidé de s'envoler pour que je ne la retrouve pas. Chasser les fantômes n'est pas mon loisir favori et je commence à perdre patience."

Elle lui adressa néanmoins un sourire sincère. La colère et le ressentiment ne viendraient pas entâcher une journée certes épuisante mais agréable, et il lui restait du temps avant de pouvoir rentrer à Sérégon. Pour préparer un embarquement sur Varkë, en priant très fort pour que bizarrement, il ne décide pas de se rentre dans un autre lieu. Là par contre, elle risquerait de dépasser le stade de l'agacement gentillet, pour passer à celui de fureur noire. Blanche si elle arrivait à se contrôler, ce qui dans ce genre de cas, relever du miracle pur et simple.


"D'ailleurs vous qui vous intéressez à l'entomologie avez peut-être entendu parler de ce drôle d'insecte ? Ca fait un petit moment que je lui cours après, mais pas moyen de mettre la main dessus ! A croire que me faire enrager est un plaisir... ce qui ne m'étonnerait guère de sa part, vu ce que j'ai entendu avant ma promotion et même après. Et si je peux vous être utile à quoi que ce soit, n'hésitez surtout pas, actuellement je ne fais que prendre une pause que j'estime méritée, je ne reprends la chasse que demain."
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeVen 4 Jan - 9:21

    A sa grande surprise - qu’il ne manifesta pas, mais son visage crispé par les à-priori sembla se radoucir, rendant au moins le sourire plus facile -, Alexandra Nyx ne semblait pas être autant le fantôme de Silantis que ce qu’il avait pu craindre en lisant son dossier à la dérobée. Elle avait cette prestance et noblesse naturelle dans la voix, nulle d’une quelconque empreinte d’agressivité et de recherche de dominance qu’il avait entendu dans celle de l’ex-Oméga. Un intéressant nouveau spécimen dans la ruche du Panthéon, alors. Intéressant. Alors qu’elle s’arrêta pour reprendre une gorgée de son verre, il jeta un œil paresseux vers le sien - la bière brune continuait de buller. Ce n’était pas raisonnable ; il tenait si peu l’alcool, un second verre sans réserve l’enverrait certainement dormir sur le pavé chaud aussi sec. Un petit rire contenu lorsqu’elle lui parla d’un peu de repos. S’il pouvait seulement ! Il dormirait ... comme une tombe, sans mauvaise blague.

    « Je crains que ce ne soit pas la période idéale pour me le permettre. Ne vous en faites pas, je suis plus solide que j’en ai l’air ! »

    Nerveusement, en tout cas. Son corps lui donnerait tort bien plus tôt que son esprit. Enfin, elle daigna lui adresser un regard, et il put voir ce qu’une photographie granuleuse ne montrait pas : de vifs yeux émeraude, qu’on aurait pu croire peints sur elle, tant ils ressortaient du noir et blanc inaltéré du reste de sa personne. Un tel regard semblait incroyable, et pour une fois, il ne pouvait pas excuser sa vue. Peut-être avait-elle volé ces fameux yeux ? Il l’écouta attentivement, la soutenant du regard, et se remit à jouer avec le bord de son verre. Phénomène, vous sentez la soif quand d’autres arrivent à boire à côté de vous.

    « J’ai pu me rendre à la bibliothèque d’Islantis à de nombreux reprises. Une très grande collection, en effet. Mais je pourrais m’offrir le plaisir d’y retourner, voir leurs nouveaux arrivages. De vous à moi, je ne m’attendais pas à vous savoir être une lectrice avide. »

    Ce n’était pas le moindre début d’une attaque. Les personnes préférant la lecture étaient devenues elles-mêmes une denrée rare, à l’époque du livre électronique, et que le monde oubliait la charmante odeur du vieux grimoire plié dans les coins. Islantis était en fait la plus grande bibliothèque sur le globe, et c’était une chance qu’elle leur soit aussi accessible - Siirastan-accessible. Et puis bon, les militaires n’avaient pas la réputation de lire quelques pages de Bel-Ami entre deux tirs.

    « De très beaux musées aussi. Le musée d’histoire est particulièrement impressionnant. Je me suis découvert une certaine affection pour l’Egypte antique. C’est de la mémoire de notre monde qui se perd. »

    Hansel s’arrêta. Chasser les fantômes ? Les siens ne devaient pas être les mêmes que ce qu’elle entendait, et elle précisa. Ce drôle d’insecte-là ne faisait pas partie des favoris de cet entomologiste, madame. Disons qu’il y a des mites qui ne dévorent que des sucres ; et il y a des mites qui dévorent des poutres. Son sourire à lui était plus contrit, mais pas moins poli.

    « Je connais cet insecte-là ! Mais cela fait un moment que je ne l’ai pas vu. Et pour être tout à fait franc ... Moins je le vois, et mieux je me porte. »

    Il se décida enfin à entamer sa bière brune. Il y trempa les lèvres, fronça les sourcils, abandonna ; elle avait pris la chaleur. Quoi qu’en dise sa bonne humeur perpétuelle, le Gamma avait ses préférences. Même si, c’est triste à dire, son panel se réduisait de mois en mois, de six à trois, à quatre, jusqu’à ce qu’il devienne l’aîné d’une institution à laquelle il n’était, pour ainsi dire, pas taillé. Mais ses différends avec ledit insecte étaient tout à fait personnels. Il faisait son travail, et il avait été là sur Epic Jail sans se laisser ébranler. Si elle pouvait lui être utile à quoi que ce soit ...

    « En fait, oui, si vous pouviez seulement me raccompagner au centre-ville. Je n’ai pas l’habitude de me promener à Modula, je me suis perdu. »

    Un rire nerveux. Hansel pensait pourtant que chaque ville avait son charme, c’était même tout l’intérêt de donner des noms et surnoms à des morceaux de terre habités. Sérégon était ... Sérégon. La ville de son passé et de son présent, avec sa charmante architecture anarchique dont il ne pourrait jamais se fatiguer - allez, par rapport à Alexandra, tu as encore deux ans pour t’en lasser. Islantis était un bouillon de culture, tout ce dont il avait besoin pour se sentir bien - exercer sa tête à de nouveaux apprentissages. Shangyu était une ville exotique, pleine de traditions d’un autre temps, de souvenirs aussi. Et il n’avait jamais visité Babylon, mais elle avait aussi ce charme qu’avaient les cartes postales. Mais Modula ... Modula était couverte d’un smog invisible qu’Hansel évitait de respirer au possible, dans les termes les plus aimables. Ce n’est pas le marché « blanc » qui allait enlever d’autres images moins flatteuses de la technopolis.

    « Je prévois de rentrer à Sérégon dans la nuit. J’aimerais quand même pouvoir récupérer quelques heures de sommeil avant de retourner au travail. Enfin ... Je sais que vous avez vous-même du travail, alors je ne vais pas vous déranger davantage. »

    Et la pile de travail qui l’attendait ! L’homme qui voulait faire tomber des montagnes n’attendait pas la neige de ses sommets. Le Gamma réalisa vite son manque d’attention envers l’Alpha ; il détourna le regard avec gêne, puis décida de changer de sujet. Il était justement resté dans les parages pour oublier Sérégon et ses vallées de documents à remplir, pas vrai ?

    « Vous lisez, alors ? Je peux vous demander vos préférences ? J’ai une petite bibliothèque personnelle, si cela vous intéresse. Beaucoup de livres d’étude, mais je possède quelques romans d’ science-fiction ... » Ou, si les livres parus dans le second millénaire étaient à croire pour le présent, les romans vrais dans le futur.
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeVen 4 Jan - 11:35

Ce n'était pas ici qu'elle trouverait des renseignements sur Tarek Ngaresh, ça au moins c'était sûr. De ce fait, autant l'oublier pour le moment et profiter de cette dernière journée de repos. Il hantait ses pensées depuis suffisamment longtemps comme ça, hors de question qu'il vienne en plus gâcher son petit moment de détente. Qui plus est, même le Gamma, qui par son parcours et son expérience, aurait pu paraître moins extrême et prompt au jugement hâtif que la grande majorité de ses collègues -elle n'avait absolument rien contre l'Oméga, mais il était impulsif par nature, on n'y pouvait rien, et ça ne le rendait pas moins efficace- ne semblait pas l'aimer du tout. Ca la confortait un peu plus dans son idée. L'Omicron était diablement compétent -il suffisait de voir la précision de ses rapports sur l'incident lunaire-, mais en communauté, il ne valait pas un clou rouillé et était éventuellement un danger pour celle-ci. Soit...

"Hum, je vous ramènerai en centre ville, aucun problème. J'ai récupéré une voiture de fonction au quartier général avant de venir ici, et je connais plutôt bien la ville."

C'était peu de le dire. Ses missions se déroulaient, dans le passé, principalement à Modula, et aux abords de la Zone Est, qui rassemblait un nombre insoupçonné de malfrats. Avec le temps, elle avait appris à connaître ses moindres recoins, pour pouvoir se positionner au mieux, selon les exigences de ses supérieurs.


Et oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, elle lisait. Enfin ces temps-ci n'étaient pas propices à la détente, mais elle n'était pas du genre à sortir tous les soirs avec des amis, même si les hommes de son unité lui manquaient cruellement. Elle ne pouvait pas se le permettre. Despranon était un métier, et aussi malheureux que ça puisse être, une image et une réputation. Elle ne pouvait pas s'autoriser à sortir boire des verres avec des subordonnés, pas pour l'instant. Ni même après. Si des banquets ou des soirées étaient organisées au sein du Panthéon, elle pouvait se permettre de discuter avec eux, mais pas au delà. Son propre métier était un gouffre qui avait bien malgré elle rompu nombre de liens qu'elle entretenait auparavant avec ferveur.

"Eh bien... Ces temps-ci, je n'ai pas trop le temps, comme vous vous en doutez. Il faut que j'apprenne le métier le plus vite possibe, ce qui ne laisse pas beaucoup le temps pour les loisirs, aussi calmes et peu encombrants soient-ils. Mais pour ce qui est de ma propre bibliothèque, elle contient surtout des manuels techniques et mécaniques, concernant l'énergie cinétique et ses propriétés avancées. Pas terrible comme livre de chevet, mais... J'ai beaucoup d'affinité avec cette énergie. Et pour la détente, je m'intéresse beaucoup aux sciences comportementales. Pas d'un niveau avancé, évidemment. Mes études sont loin d'être aussi brillantes que les votres, je serais un peu prétentieuse à vouloir lire des manuels de niveau avancé. Et quelques livres de "Fantasy", comme ils disent. Je trouve agréable de plonger dans un autre monde que celui-ci, peu importe l'époque, et d'y découvrir de nouvelles merveilles."

Elle lui adressa un sourire chaleureux, puis finit son verre d'une traite. Ca serait très certainement un des très rares verres d'alcool de la semaine. Alexandra faisait très, très attention à son physique. Pas par coquetterie, la sobriété étant sa règle d'or, mais plutôt parce que son pouvoir, qui comme énoncé plus tôt, concernait l'énergie cinétique et sa manipulation, avait des effets dévastateurs sur son propre corps, quand elle n'y prenait pas garde. Prendre le risque, même infime, de le dégrader par une source autre que les blessures de guerre ou la vieillesse, était absolument hors de question.


Elle finit par se lever et lâcha un billet sur le comptoir, qu'elle coinça sous son verre. Elle indiqua au barman abruti qu'elle payait aussi la consommation du Gamma incognito. Elle lissa quelques unes de ses longues mèches de cheveux, ajusta un peu le col de son manteau, et lâcha un soupir de contentement. Ce genre de journée faisait un bien fou, sinon satisfaisant, assez pour permettre une reprise du travail efficace, motivée par la perspective d'une possible journée similaire dans l'avenir. Et au bout du compte, elle se rendit compte que bien qu'elle ait eu vent de tensions personnelles entre Despranon, des deux qu'elle avait rencontré, aucun ne lui déplaisait, au contraire. L'un était certes anéanti par la perte d'un proche, et l'autre semblait pouvoir s'écrouler à tout moment, mais elle était loin des dirigeants formels et étroits d'esprit qu'elle craignait de rencontrer lorsqu'elle n'était qu'un officier au sein du Premier Escadron. De facto, elle était encore plus heureuse d'avoir eu l'opportunité -funeste, certes- d'accéder à un tel poste. "Madame, vous oubliez vot' monnaie !"
Elle tourna vers l'intéressé un visage éclairé par un sourire sardonique et une lueur d'amusement clair et net pétillant dans les yeux, et lui fit une moue presque charmeuse.
"Gardez là, c'est votre argent qui paie mon salaire."
Elle se retourna ensuite sans un mot, doutant que le barman n'ait compris un traître mot de la révélation voilée qu'elle venait de lui faire, et invita le Gamma à venir avec elle jusqu'au véhicule garé non loin d'ici. Avant d'ouvrir la voiture, elle rattacha ses cheveux avec l'anneau de métal modulable qu'elle conservait, seule attache capable de maintenir une telle quantité de cheveux en place, et s'assit à la place conducteur. Ne pas mélanger travail et plaisir était une leçon qu'elle avait appris durement, à un prix qu'elle estimerait toujours bien trop élevé, et de retour au quartier général, ne serait plus Alexandra Nyx, femme à bien des égards charmante et ouverte, mais l'Alpha Despranòn, la Reine comme disait ses hommes, sèche, brutale, exigeante et surtout, dévouée à son travail.

"Oh au fait... Plutôt que de partir cette nuit, pourquoi ne partirions nous pas ensemble demain, j'ai prévu le vol pour la première heure ? Et dînons ensemble ce soir, nous pourrons discuter sans détours inutiles -quoi qu'amusants- de ce que nous voulons, et j'ai personnellement quelques questions d'ordre officiel à vous poser, si ça ne vous ennuie pas. Histoire de nous préparer au retour, qui risque de me faire regretter amèrement cette journée... Bref. Ça vous tente ?"
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeVen 4 Jan - 19:15

    Sa remarque sur ses études brillantes le fit doucement sourire. D’une, parce qu’il était rare qu’on le complimente sur son niveau d’érudition, et encore moins dans le cercle des Six qui, c’était un non-dit, se réservait à l’élite de la Division Armée ; et de deux, parce qu’il avait plus d’expérience pratique que théorique. Son père, aussi peu probable que ça pouvait être en voyant l’homme d’aujourd’hui, le destinait à devenir militaire - il avait en quelque sorte volé le rêve à sa sœur, et avait appris en grande partie sur le tas. Et il venait d’une famille qui avait une petite histoire dans les lignes adverses au Gouvernement, que monsieur Tansky s’était fait un devoir d’effacer en injectant ses doctrines dans ses enfants ; le contraire de la prestigieuse famille Nyx. Il se contenta d’accepter le compliment d’un hochement de tête alors qu’elle poursuivait. Hansel n’était pas spécialement dans les livres de fantasy, trop irréalistes. Il en avait lu quelques-uns qui tenaient davantage du mythe perdu, mais qui n’avaient pas su laisser une trace dans sa mémoire moderne. Et ça venait du type qui vivait avec une mite dans le corps.

    « Vous vous intéressez aux sciences comportementales, alors ? Si vous désirez approfondir votre ... niveau, je dois encore avoir certains de mes manuels. Bien plus spécifiques, par ailleurs. Et en très bon état, malgré mes pattes de mouche dedans. »

    C’était bien une des seules fois où il avait une conversation des plus cordiales avec un autre Despranon. La dernière fois, c’était à l’occasion de l’intronisation de l’actuel Oméga, un repas en périphérie qui avait tourné à l’attaque terroriste ; et il avait découvert son incapacité à rallumer les braises de dialogue entre ses collègues. Elle se leva, et il abandonna son verre de bière chaude sur le comptoir pour la suivre de près dans les rues bondées, saluant le barman dans ses visières d’un salut de main. C’est votre argent qui paie mon salaire, il aurait aimé avoir pensé à celle-là ! Sur le chemin, il renfila sa veste noire - prenant un grand soin à garder des doigts traîtres sur la broche à son col, on ne pouvait pas être trop prudent dans ce genre de quartiers - et glissa son bras malade dans la bande de son dos. Et arrivé à la voiture, il se glissa sans demander sur le siège du passager avant - une place qui, décidément, sied au Gamma.

    Elle commença à parler, et déjà Hansel s’attendait à la nouvelle le mettant dans l’embarras. Et ça ne manquait pas. Ca ne plaisait pas davantage au Despranon de rester dans la ville de Modula le temps d’une nuit supplémentaire, et encore moins dans les locaux prestigieux d’un quartier général de centre-ville, à quelques pieds du sol ; mais il ne pouvait pas décemment refuser, d’autant plus qu’il avait un devoir tut d’être utile à la benjamine des Têtes comme elle lui était présentement utile, les deux mains sur le volant. Et pourquoi n’y avait-il jamais un conducteur un peu bête pour lui servir d’échappatoire ? Enfin, il lui résuma sa pensée avec franchise.

    « La ville ne m’est pas vraiment agréable, mais puisque vous m’invitez, je suis à vous. Par contre, je ne peux consommer que des aliments avec des taux élevés en sucre, en saccharine. Juste pour ne pas me retrouver dans je-ne-sais quel restaurant grill. Ca vous dérange, si j’ouvre la fenêtre ? » Il n’attendit pas sa réponse, évidemment, ce serait contraire à son code moral d’enquiquineur ; son bras gauche laissé orphelin passa en travers de son corps et chercha le bouton d’abaissement de la vitre. « On peut y aller. »

    Une maigre brise bienvenue lui parvint. Pendant que la voiture se glissa un chemin dans les rues asymétriques, Hansel finit de se remettre dans une tenue respectable, nouant ses cheveux trop longs sur le côté de sa tête, et remettant les lunettes qui lui avait tant manqué. Et avec sa vue retrouvée, il jeta un nouveau coup d’œil poli sur Alexandra - ses courbes félines qui combinaient sans paradoxe la rigidité attendue d’une militaire, et les courbes d’une femme gâtée. Le vent, et le fond d’alcool avalé dans sa bière, l’engourdissait ; il se sentit obligé, pour se tenir éveillé, de faire la conversation.

    « Je peux savoir ce qui vous a fait choisir la Division Armée ? Je veux dire, je connais la réputation de la famille Nyx, mais n’avez-vous jamais souhaité faire autre chose que choisir ce qu’on vous imposait ? » Il secoua la tête. « Je ne dis pas que vous n’avez pas le droit, c’est stupide, mais c’est tout de même inhabituel pour une femme, non ? Dans ma modeste famille, c’était ma sœur qu’on voulait envoyer à la Division Scientifique. J’ai pris sa chance, parce que je n’aurais pas fait long feu ... »

    Ah, il fallait qu’il fasse la revue mentale des Despranon qui lui serviront de compagnons de route ? Bon. Asch était Asch : un brin impulsif et pas très ouvert question humeur, mais indéniablement compétent, qui avait largement fait ses preuves depuis l’incident d’Epic Jail. Tarek était du même acabit, mais était encore moins à cheval sur le relationnel, et disparaissait au hasard de ses visites dans d’autres lieux comme si ça ne regardait personne - l’inquiétude de la nouvelle Alpha était compréhensible, même si Hansel n’en tenait plus rigueur, à force. Toujours à des moments-clés, d’ailleurs. N’avait-il pas quitté le bateau pendant le conflit contre le fantôme d’Oozora ? Inquiétude éphémère. Quand à Alexandra, elle avait l’air sur ce plan d’une femme agréable, avec un certain caractère mais autrement franche et maraude, ce qui lui allait bien ; pour ce qui était du travail, il verrait bien ce soir ses exigences ...

    Il secoua de nouveau la tête, pour lui cette fois, pour se sortir des vapes. Il n’y avait rien de plus assoupissant qu’une balade en voiture avec la caresse du bras du vent. A part, évidemment, un vrai lit. Son bras passa contre sa joue pour enlever le sable du marchand. Mais il devait admettre qu’il était à court de sujets de conversation, et de toute façon, il n’était pas recommandé de parler de façon intempestive au conducteur du véhicule. Alors il renonça à lutter contre la somnolence, et souleva ses épaules dans le siège pour se mettre dans un certain confort ; il avait déjà les yeux qui tombaient.
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeVen 4 Jan - 21:09

Alexandra prit quelques minutes, tout de même, pour réfléchir à tous les propos d'Hansel. Elle conduisait sans vraiment faire attention à l'endroit où elle allait, ni aux routes qu'elle prenait. Les voies quasi aériennes de Modula menaient toutes au même endroit de toute façon : le centre ville. Pas la peine d'avoir une attention concentrée sur sa destination pour la rallier. Elle réfléchissait réellement à des questions qu'on lui posait. D'habitude, les réponses lui venaient instinctivement, car elle n'était pas loin d'être génétiquement programmée pour y répondre. Et aussi parce que ces questions ne la concernaient jamais de près, consistant la majorité du temps en des interrogations d'ordre professionnel. Pas besoin de réfléchir pour ça. C'était même à vrai dire déconseillé. L'indécision était inconnue de son vocabulaire. Là en revanche... Voulant être entièrement honnête, elle devait forcément prendre un petit peu de temps pour réfléchir.

"Je prendrai avec joie quelques uns de vos manuels une fois que la pression actuelle sera retombée. Et quand je me serai bien mise dans le bain, surtout. Diriger un ministère et superviser un Escadron sont deux choses différentes, mais chacune réclame ma plus grande attention. Et je suis seule décisionnaire dans bien des cas, alors qu'auparavant je ne faisais que suivre des ordres. Sur le terrain j'étais la reine, mais tout en les donnant, je gardais mes directives à l'esprit. Là, il n'y a personne au dessus de moi pour m'orienter, et c'est extrêmement déstabilisant. Notez que je ne peux pas le montrer à mes hommes, je risquerais de perdre leur confiance... Enfin, je parle de choses que vous connaissez déjà."


Elle esquissa un faible sourire, et ouvrit elle aussi sa fenêtre, peu de temps après le Gamma, d'ailleurs. C'est une bonne idée qu'il avait eu là. Même si l'air Moduléen était chargé de substances plus ou moins nocives et que la voiture possédait son propre système de refroidissement, la brise sur son visage n'était en aucun cas comparable à un système de climatisation, on était d'accord là dessus. Elle prit à un carrefour, et s'engagea dans la dernière ligne droite, longue d'un kilomètre environ, qui les conduirait au Quartier Général local. Elle n'avait pas davantage envie d'y rester qu'Hansel, mais préférait prendre sa nuit de repos avant de quitter la ville, sachant pertinemment que si elle rentrait avant, elle ne pourrait résister à l'envie de se remettre directement au travail sans passer par la case "lit".


"J'ai eu vent de vos habitudes alimentaires et je vous proposais ce dîner en connaissance de cause. Nous mangerons dans la chambre qui m'est allouée pour l'occasion, si ça ne vous dérange pas. Nous ne serons pas obligés de baisser le ton ou de changer de sujet à chaque arrivée de serveur ou entrée/sortie de clients, et les gardes du quartier général seront un peu plus détendus en nous sachant sous leur protection. Le dernier dîner informel a mal tourné, si mes souvenirs sont bons. Depuis, je suis épiée et suivie en permanence pour éviter une nouvelle catastrophe. A défaut de bénéficier d'une ambiance luxueuse ou au moins naturelle, nous serons au calme, et les soldats se plieront en quatre pour vous apporter ce dont vous avez besoin."


Feu rouge. Parfait pour réfléchir à la plus personnelle des questions posées par le Gamma jusqu'à présent. Elle n'avait pas grand chose à cacher, mais il faut dire qu'elle-même n'avait pas vraiment réfléchi à ça, depuis qu'elle était entrée officiellement dans l'armée. Et la réponse était à la fois simple et complexe. Fronçant légèrement les sourcils, signe évident de réflexion, ses yeux se perdirent brièvement dans le vague, puis elle redressa la tête brusquement et redémarra quand le feu passa au vert.

"Je ne sais pas trop quoi dire. Pourquoi l'armée ? Le conditionnement doit beaucoup jouer là-dedans, c'est certain. Quand votre famille fait partie de l'armée depuis des générations, en servant le même Escadron qui plus est, vous avez tendance à vouloir vous montrer à la hauteur, et prendre le même chemin que tous les autres. Je me souviens, quand j'étais toute petite, je rêvais de m'occuper d'animaux, ou de devenir chanteuse. Ca n'a pas duré longtemps, autant vous le dire. Par contre... Je crois que ce qui me motive le plus à me lever tous les matins pour faire mon travail, c'est l'amour. Je sais, ça peut vous paraître très... "gnan gnan", mais je n'ai pas meilleur terme. J'aime profondément chacun de mes hommes, qu'il soit colonel, Commandant, ou qu'il vienne à peine d'intégrer l'armée. J'aime également chaque citoyen de cette terre, qu'il nous haïsse ou non. Je comprends les rebelles à vrai dire -pardonnez-moi cette hérésie. Pendant un temps j'ai même songé à les rejoindre. Mais j'ai compris une chose. Si le Gouvernement n'est pas parfait, si parfois ses actions indignent les gens, à tel point qu'ils veulent notre mort, alors c'est à nous, qui détenons le pouvoir, qu'il incombe de corriger ces erreurs, et d'éviter de les reproduire. De l'intérieur. Il y a des problème dans notre régime, comme il y en a toujours eu lorsqu'un régime politique devint un régime martial. C'est inévitable. Mais par amour pour les soldats qui sacrifient leur vie et pour nous Despranon et pour la population, je ne peux pas tolérer l'existence de rebelles violents. Songent-ils un instant que la plupart de nos soldats ont des familles, des femmes, des enfants ? Je sais très bien que lorsque j'abats un ennemi du Gouvernement, je détruis une famille. Pourquoi l'armée ? A défaut d'être d'une intelligence remarquable -je ne me leurre pas là-dessus, je ne serai jamais experte en sciences quantiques ou en physique des particules-, je possède la force physique, et je porte ces lunettes pour limiter un champ de vision tellement vaste et précis que je ne vois pas "normalement" sans ces lunettes. J'ai rejoint l'armée pour mettre ces capacités au service de l'institution en laquelle je crois sincèrement. Elle m'a déçue plusieurs fois, mais j'ai confiance en elle, et avec la confiance va le pardon. C'est ce que j'essaie d'enseigner à mes hommes depuis que j'en ai sous mes ordres. Je suis d'une dureté parfois choquante avec eux, mais ils savent tous que je m'arracherais le bras pour eux s'il le fallait, et si j'en avais assez. Notre relation est ainsi depuis des années, et ça ne changera pas. Je suis leur Reine, ils sont mes "fils" en quelque sorte... Nous arrivons."


Légèrement gênée d'avoir parlé à coeur ouvert pendant aussi longtemps -le dernier en date était son amant, et était mort peu de temps après-, elle fronça une nouvelle fois les sourcils et reprit contenance dès qu'elle sortit de la voiture. Quelques hommes vinrent les accueillir, elle et le Gamma, et se mirent immédiatement au garde-à-vous. Comme l'avait dit Alexandra, elle n'avait pas tout à fait le même comportement avec Hansel ou Asch qu'avec les soldats conventionnels. Son regard devint dur comme la pierre et tranchant comme une lame de rasoir, elle se fit plus rigide, et son ton beaucoup plus brutal.

"Repos, soldats. Allez me garer cette voiture. Avertissez le marmiton que le Gamma Despranon et moi-même dînerons dans ma chambre ce soir. Faites un repas correct, pas besoin de quelque chose d'opulent. Le Gamma mange principalement du sucre, pensez-y avant de faire une connerie. Je veux que le dîner soit prêt pour vingt heures tapantes, les retardataires goûteront à mes coups renforcés, compris ?"


Les soldats acquiescèrent vivement, ayant même oublié de se mettre au repos quand Alexandra s'était mise à leur parler, et pendant que l'un d'entre eux se glissait au volant de la voiture sous le regard brutal de l'Alpha, les autres se dépêchaient d'aller donner des instructions pour que les ordres d'Alexandra soient suivis à la lettre. Cette dernière se tourna vers le Gamma, un sourire fin aux lèvres, et le regard pétillant.

"Vous avez sûrement entendu, mais je vous attends à la porte de ma chambre à vingt heures tapantes, et il est très inconvenant d'arriver en retard quand vous êtes invités par une dame. En revanche, ne prenez pas la peine de vous habiller de façon différente d'ordinaire, ce n'est pas quelque chose qui me touche, de près ou de loin. Nous allons surtout discuter, j'imagine, et pas donner un gala. Sur ce je vous laisse, il faut que j'aille finir de régler quelques affaires, transmettre des instructions au Panthéon, et prendre une bonne douche pour me détendre. Vous devriez faire une sieste, vous. Allez, à plus tard, cher Gamma."


Elle lui sourit chaleureusement, et grimpa vivement les marches du bâtiment, de cette éternelle démarche fière, royale, déterminée, retrouvant son attitude brute et frigide. Drôle d'oiseau, cette Alpha.
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Hansel Tansky
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeSam 5 Jan - 8:53

    Hansel écouta les réponses d’Alexandra d’une oreille distraite - simplement parce que sa position était trop confortable pour qu’il en change. Il écoutait tout particulièrement ses promesses et ses inquiétudes ... Il avait du mal à s’imaginer cette femme forte déstabilisée sans le boulet invisible à son pied - non pas qu’il n’ait jamais été sous le joug de quelqu’un d’autre, oh non ! Le dernier n’avait d’ailleurs pas hésité à abuser de sa naïveté. Mais c’est vrai qu’à la Division Scientifique, on avait déjà plus de libertés, à défaut de ne pas parler d’un espace personnel, quand on travaillait dans le secret le plus total des personnes que vous serviez. Son propre passage en tant que Despranon s’était fait ... en douceur. Certes, il succédait à un autre accident - voyez pourquoi il pouvait craindre en silence d’être « le suivant » -, mais le Gamma précédent semblait presque avoir préparé sa propre succession. Bizarre. Il n’avait eu qu’à reprendre le fil, et lorsqu’il avait les siens à poursuivre, il était dans le bain - pile pour le retour miraculeux d’Oozora. Hourra ! Bref, il lui aurait bien répondu qu’elle n’était pas tout à fait seule, mais vu la séparation actuelle du cercle des Six, c’aurait été mentir ; il se contenta de hocher doucement la tête dans le fond de son repose-tête. A la mention du dernier dîner entre Despranon, il ne cacha pas un rictus.

    « L’attaque était en fait le moment le plus divertissant du repas, c’est pour dire ! »

    Et c’était peu dire. Le dîner informel en question s’était fait à l’intronisation de l’Oméga, et tous les Despranon - les Despranon présents, pas les fantômes comme Juri Blake dont il n’avait pas vu la plus fine trace de vernis de son passage - avaient été un peu récalcitrants. Là-dessus, c’était bien le seul point d’accord entre Hansel et Tarek : ce n’était pas le moment d’aller se faire une bouffe. Mais la nonchalance de feu l’Alpha, en précédent de l’incident d’Epic Jail, leur avait dressé un doigt métaphorique, et ils s’étaient retrouvés dans la distraction. Et il n’avait même pas pu finir son café. Mais ! La présente Alpha lui proposait un dîner intime, à l’opposé de ce que son prédécesseur avait parfois en mémoire.

    « Vous ne ressemblez pas du tout à Mugen » se contenta-t-il donc.

    Pas une critique ou un compliment, juste un fait, et la réalisation que l’ambiance allait peut-être énormément changer avec l’introduction de ce nouveau maillon. Ca devait être surtout un oui, d’accord, alors qu’elle s’arrêta à un feu. Son silence le força à tourner ses yeux vers elle pour la voir perdue dans ses pensées. Puis l’écouta raconter « son histoire », étonnamment détaillée. Ca le gênait un peu, de faire errer son regard dans le passé de quelqu’un d’autre - lui était davantage secret ; il pouvait parler des heures de son travail, mais mettre le doigt sur un souvenir d’enfance, sa madeleine de Proust ? Non. Et son sentiment de surprise se renforça quand elle parla d’une compréhension des rebelles. Il ne fallait pas oublier qu’il avait été le plus réticent - à tort, savait-il aujourd’hui, mais vous n’alliez pas le blâmer pour ça - à l’admission d’Asch Raizer à leurs rangs, parce qu’il était l’un des maillons forts de la plus grande organisation rebelle Densetsu connue du Gouvernement. Lui ne comprenait pas les rebelles, parce qu’il croyait sincèrement que ce qu’il faisait, seul, était pour le bien commun. C’est un concept comme un autre qu’on lui avait implanté, et la seule chose qui restait de l’espoir de son père d’en faire une armoire à glace de la Division Armée. Mais ses arguments ... touchaient étonnamment bien la cible ... Elle s’arrêta un peu brusquement, et le Gamma dans les nuages redescendit sur Terre, pour voir de sa fenêtre les bâtiments du centre-ville. Il n’ajouta rien en descendant de la voiture.

    Hansel se vit présenter à l’escorte, et à la nouvelle Alexandra promise, avec son ton dur qui n’attendait pas de réponse - mais qu’il ne pouvait pas prendre sérieusement, contrairement aux quatre hommes au garde-à-vous, pas après cette balade révélatrice. Ils se dispersèrent comme des robots sous son injonction. Et il craignait un peu ce qui allait lui sortir des cuisines privées du Quartier Général. Il serait - agréablement - surpris qu’il en ressorte autre chose qu’un cupcake encore dans son sac réfrigérant. Mais il n’énonça pas sa pensée, pas devant la mère-Reine, qui lui exposa le programme de l’après-midi et de la soirée. Sa chambre devait être au même niveau que les quartiers temporaires des autres Despranon, donc du sien, même s’il n’y avait mis que rarement les pieds - et jamais deux nuits de suite, plutôt camper dans une navette.

    « A ce soir, chère Alpha. »

    Il resta un moment au rez-de-chaussée, abordant la secrétaire étonnée de le retrouver - aussi étonné que pouvait être ce visage frigide -, puis rejoignit également sa chambre, où il ... Ne suivit pas la recommandation d’Alexandra. Même quand il avait vu sa capacité à donner l’ordre ; il ne pouvait pas se résoudre à perdre quelques heures du précis temps qu’il aurait eu pendant sa nuit à Sérégon. Même si le lit était extrêmement tentant. S’il avait des bras, il l’aurait enlacé. Il consulta donc certains dossiers prioritaires sur son padle, sur les budgets notamment - il ne consultait jamais de messages sur le projet-dont-on-ne-disait-pas-le-nom sur son padle personnel. S’arrêta un seul instant pour passer sur un autre onglet - une liste impressionnante de livres électroniques sur la fantasy lui apparut, et il abandonna sa résolution. Lorsque dix-neuf heures sonna, il s’offrit quand même le plaisir d’une douche froide sous laquelle il ne resta pas - pas comme tout personnage aurait dû le faire, à penser à sa rencontre insolite. Changea les bandes et les morceaux de gaze sur les plus épaisses plaies de son bras droit avec des mouvements habitués et, puisqu’on lui avait demandé de ne pas s’habiller différemment d’ordinaire ...

    A dix-neuf heures cinquante précisément, il hésita un peu à prendre la remarque « vingt heures tapantes » au pied de la lettre, se trouva ridicule, et frappa à la porte, dans un simple pantalon noir et ce pull rose avec le croco-cartoon qui lui faisait office de tenue civile. Surmonté de sa veste noire, parce qu’il ne fallait pas exagérer non plus, et que personne ne l’aurait reconnu sans sa broche. Il énonça tout haut :

    « J’espère que ce n’est pas inconvenant d’arriver en avance quand on est invité ? »
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeSam 5 Jan - 10:05

Les "quelques affaires" qu'Alexandra devait régler en rentrant avaient fini par prendre des allures d'apocalypse, vu l'état de la chambre. Des dossiers s'amoncelaient un peu partout, classés certes, mais selon une logique qu'une personne qui entrerait à l'improviste ne saurait pas comprendre. Et d'ailleurs, cet hypothétique visiteur aurait bien d'autres problèmes à gérer s'il avait l'audace d'entrer ici sans la permission de l'Alpha. Travaillant en tenue beaucoup plus confortable qu'au bureau -consistant essentiellement en un ensemble de sous-vêtements recouverts par une nuisette à peine plus opaque que du tulle-, elle naviguait littéralement entre les monceaux de papiers, jetant de temps à autres un oeil à son paddle, tout en surveillant l'horloge, pour éviter de mettre son invité mal à l'aise s'il venait à arriver.

19h15. Pause, du moins jusqu'au lendemain, où il faudrait rentrer à Sérégon. Mais là, elle avait environ un quart d'heure pour tout ranger, et une demie heure de plus pour se doucher et se préparer. Elle passait rarement plus d'une dizaine de minutes sous la douche, un quart d'heure pour les plus longue. Pas qu'elle n'aimât pas ça, mais parce qu'elle avait rarement le temps de s'y attarder. Cela faisait déjà quelques jours qu'elle avait été nommée Alpha, mais la quantité d'informations qu'un Despranòn se devait d'ingérer la laissait tout simplement pantoise. C'était à se demander comment les anciens comme le Gamma tenaient encore debout -quoi que cet air maladif venait peut-être de là ?- après avoir ingéré autant de données, et surtout, pendant aussi longtemps. Parmi les fonctionnaires, ils devaient être les seuls à ne pas avoir de vacances, se disait-elle, et les Commandants avaient le mérite d'être la majorité du temps sur le terrain avec leurs hommes, ce qui limitait nettement la quantité d'informations en engranger, et inversement, augmentait drastiquement celle que le Despranòn devait engloutir. Soupirant de lassitude après la lecture d'un dossier (qui venait de lui faire prévoir par mail encore deux ou trois voyages entre Sérégon et Islantis), elle ramassa tous ses papiers d'une seule et bonne brassée, et fourra le tout sans cérémonie dans la malette qui les contenait un peu plus tôt. A défaut de pouvoir l'aider maintenant, les secrétaires de ses quartiers au Panthéon feraient eles-mêmes le tri dans tout ça.

Elle fila sous la douche quand elle estima que la pièce avait une apparence acceptable, et appela par interphone une des femmes de chambre qui travaillaient là quand des Despranòn étaient présents -et même quand ils ne l'étaient pas, il fallait garder les locaux nickel- et lui intima de mettre le couvert, de passer quelques coups de balais et de bouger les fesses des marmitons en cuisine. Pas question qu'ils attendent le dîner pendant deux heures, à trop vouloir meubler une conversation, on finit par perdre les sujets d'importance de vue.

Accueillant avec un plaisir non dissimulé l'eau bouillante crachée par le pommeau de douche, elle ferma les yeux et se lava rapidement le corps, pour pouvoir passer au plus embêtant : la chevelure. Ses cheveux étant relativement ondulés quand ils étaient secs, on ne se doutait pas forcément de leur longueur réelle. Trempés comme maintenant, elle sentait la pointe de ses mèches décolorées effleurer ses mollets. Si la pensée du Gamma avait été énoncée à voix haute, Alexandra n'aurait pu que lui donner raison. C'était plus une traîne qu'une crinière, à une telle longueur.

19h45. Alexandra sortit de la salle de bain, enveloppée dans une serviette de bain, et se retira dans la pièce qui servait de chambre à coucher, pour se vêtir de façon un peu plus convenable. Pas que ce genre de vêtements (si on pouvait appeler la serviette qui lui arrivait même pas à mi-cuisse un vêtement) soit déplaisant, mais relativement mal avisé dans le cadre de relations professionnelles. Et ça n'était pas son genre de s'afficher comme ça.

19h50. On frappa à la porte, pile au moment où Alexandra sortait de la chambre, fin prête. La femme de ménage avait transmettre ses ordres en cuisine, et en prévision, avait fait monter un petit apéritif simple et léger, de quoi les faire patienter jusqu'aux vingt heures ordonnées par l'Alpha. Elle ouvrit donc au Gamma, qu'elle invita à rentrer d'un simple signe de tête. Elle était toujours l'Alpha, mais la raideur protocolaire de la journée s'était envolée, laissant place à une toute autre personne - physiquement.

Pour une fois -et ça n'arrivait pas souvent- elle portait une robe, assez courte, ce qui était parfaitement compréhensible vu la saison estivale sans pitié. Et ça ne l'empêchait pas de conserver la sobriété qui la caractérisait. Ses cheveux - secs, tout de même - étaient détachés, et laissés entièrement libres de tout mouvement. Elle avait troqué ses lunettes de limitation contre des lentilles tout à fait transparentes qui observaient le même principe, à savoir limiter son champ de vision, pour économiser son acuité visuelle. Pas de bijoux, ni d'accessoires. Simplement sa broche d'Alpha, accrochée à la bretelle droite de sa robe. Noire, soit dit en passant. Un noir mat, simple. La couleur n'attirait pas l'oeil du tout, tellement classique, mais la coupe en revanche... Sans manches, elle serrait de près la taille fine d'Alexandra, et s'évasait à partir de celle-ci en une superposisions de voile (opaques heureusement), qui descendaient avec douceur jusqu'à mi-cuisse. Les jambes et bras fins mais solides (cela se voyait au premier coup d'oeil, qu'elle n'avait pas des membres de danseuse étoile) étaient ainsi libres de tout mouvement, et profitaient du petit courant d'air autorisé par la fenêtre ouverte. Ses chaussures suivaient le modèle de ses bottes à talon qu'elle portait en règle générale, mais en moins haut, et avec peut-être moins d'acier. Pour un souci d'élégance. Elle adressa un sourire au Gamma, et lui désigna sa chaise. En soi, l'appartement dans sa globalité était très... spartiate, c'était surtout un local ou les Despranon pouvaient s'installer provisoirement pendant un voyage ou des affaires de plusieurs jours. Meublé avec simplicité, il était composé d'une salle de séjour -où Alexandra avait travaillé quelques instants plus tôt-, d'un WC/Salle de bain, d'une chambre indépendante et d'une cuisine servant aussi de salle à manger. Plus fonctionnel qu'opulent, ce qui convenait parfaitement à l'Alpha. La seule décoration un peu bizarre étaient les deux arbalètes noires, posées sur le seul canapé de la pièce. Les deux bébés de l'Alpha, dont elle prenait un soin immodéré.


"Je ne vous blâmerai pas d'arriver en avance Mr Tansky, regardez, je suis prête avant aussi. Asseyons-nous, me semble que le dîner ne devrait pas tarder. D'ailleurs, j'ai fait monter un peu de euh... Muscat, voilà. De ce que je sais, c'est un vin terriblement sucré, j'imagine que ça devrait aller non ? Ah et je me demandais si pour l'apéritif je devais faire monter de pleins sacs de bonbons au lieu de petits-fours, mais je préfère éviter de faire croire à mes hommes que je garde des enfants dans ma chambre."

Elle eut un rire léger comme une brise de printemps, ses yeux pétillant avec toujours autant de force -un regard aussi perçant et intense est presque perturbant, si si- signifiant surtout qu'elle le taquinait légèrement. A vrai dire, l'apéritif était effectivement composé de deux parties bien distinctes : l'une salée, comme on pouvait s'y attendre, et l'autre composée d'une multitude de petite viennoiseries, allant du brownie au macaron, en passant par les pâtes de fruits et d'amande. Un étalage de couleur assez impressionnant. Et du muscat.

"Je sais que vous vous gavez de sucre, mais je ne sais pas à partir de quels aliments, et à part le café, qui est notre recharge d'énergie à tous au Panthéon, je ne sais pas ce que vous buvez, alors j'ai fait à l'instinct, 'voyez."
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeSam 5 Jan - 19:12

    On aurait pu croire, si le Gamma n’était pas censé avoir lu son dossier, et son pouvoir imprimé en lettres grasses, que l’Alpha avait des dons de transformiste. A chaque fois qu’elle disparaissait en elle-même, elle réapparaissait comme une autre personne - Hansel secoua la tête et ravala sa salive pour faire partir la légère rougeur qui rivalisait avec le pourpre de ses cernes. C’était un homme quand même, pas très solide et un peu romantique certes, et Alexandra était une femme avec ses formes. Mais elle l’invita rapidement à entrer avec politesse, et il s’abstint de lui faire remarquer. Beaucoup de remarques dont il s’abstenait. Il essayait d’avoir de la réserve avec les demoiselles, c’était dans ses gènes.

    « Je n’ai jamais goûté de muscat. Quand il s’agit de mes repas, j’ai de bonnes vieilles habitudes, ça m’évite des soucis. Mais si vous me voyez rendre mes tripes sur la moquette, vous aurez votre réponse. » Il rit de bon cœur à sa propre plaisanterie, pour la première de la journée peut-être. L’abus ne lui provoquait pas des réactions aussi extrêmes, seulement, les expériences lui avaient appris à être prudent et à arrêter d’expérimenter, tout simplement. Il jaugera à l’odeur du vin. Et il lui rendit un sourire à sa remarque - ça ne le dérangeait pas tant d’être considéré comme un enfant, nombreux seraient les enfants à qui il troquerait son régime contre une seule soirée à un buffet varié -- et elle avait vraiment fait un plateau de goûter d’anniversaire. Quelle aimable attention. Il n’était quand même pas si spécifique ! Son œil allait davantage aux couleurs, plus ternes mais plus naturelles, des petits fours. Il s’assit sagement sur la chaise qui lui était indiqué et joua avec sa manche, sans oser toucher à rien.

    « En fait, je ne dois surtout pas abuser des autres produits. C’est juste plus facile de faire le compte avec des bonbons, justement, qu’avec, disons, ce muscat. Avec ça, je ne suis pas très difficile. C’est un fardeau avec lequel je ne voudrais embarrasser personne. Autrement dit, je ne partagerai pas. » Il sourit, plus à lui-même qu’à Alexandra. « J’espère que ce n’était pas ça, les affaires urgentes dont nous devions nous occuper ? »

    Pas qu’il était pressé - aucune personne à qui a été offerte le plaisir sur un plateau d’argent ne le renierait, peu importe les responsabilités - ; et pour le montrer, il attrapa la bouteille de vin et l’ouvrit du pouce. Le fort parfum floral envahit la pièce, et Hansel fit une revue mentale des odeurs qu’il reconnaissait : du raisin rouge, de la fleur d’oranger, un nuage ? Il n’était pas un expert, mais c’était indéniablement un vin de qualité.

    « Je crois comprendre que vous n’êtes pas vous-même œnologue, mais vous remercierez celui ou celle qui vous l’a recommandé. Je vous en sers également ? »

    Il croyait presqu’entendre les vagues de vin lécher le rebord de son verre comme une falaise érodée, dans la lourdeur de l’atmosphère qu’il ressentait. Hansel, se détendre vraiment ? Vous avez perdu votre bon point, mon cher. Il s’était fait promettre des affaires urgentes à régler au cours de ce repas, et la pensée sous-jacente l’empêchait de prendre réellement ses aises. D’autant plus qu’on ne connait pas une personne en une journée. Alexandra avait sa sympathie, mais pas encore sa confiance. Il tenta une gorgée de ce fameux muscat, se prit pour un véritable œnologue en faisant jouer le liquide dans le fond de son verre, et le reposa. On sentait clairement l’arrière-goût sucré de cette boisson sélectionnée.

    Le Despranon jeta un coup d’œil dans la chambre. Oh, c’était la même que la sienne, à quelques détails près dû à l’emboîtement des chambres voisines - et ils avaient deux chambres de distance -, mais ce qui attira son regard, c’était les arbalètes noires « exposées » dans le coin, qui juraient, il fallait le dire, avec la neutralité du reste de la pièce. Il aurait pu se concentrer sur la collection de couleurs de l’apéritif qui lui était destiné, mais non, il fallait que ce soit les armes neutres qui aiguisent - sans mauvais jeu de mots - sa curiosité. Lui était davantage adepte de son rifle, comme dit précédemment, il était venu spécialement à Modula pour récupérer son arme de service ; à la limite avait-il gardé des bases d’escrime pour ne pas ressembler à un amateur avec une arme blanche. Mais l’arbalète ? Les armes de jet ? Son regard devait se durcir, car il se sentit obligé d’en faire mention, pour ne pas paraître simplement scrutateur.

    « Je vois que vos arbalètes sont dans un excellent état. » Sans blague. « Une autre préférence de votre part, ou de votre escadron ? Simple curiosité. Je n’ai jamais utilisé d’arbalète de mon existence. Le peu d’années dans l’armée que j’ai faites, je les ai fais le canon d’un fusil à la main. Et j’ai longtemps cru que ça fonctionnait pareil. Il s’agit toujours de projeter quelque chose dans la tête d’un ennemi, non ? »

    Hansel le pacifiste ? Non plus. C’est sûr qu’il était plus à l’aise quand il s’agissait de faire tourner le moulin à paroles - et ça fonctionnait, souvent, puisque les rebelles sont des gens comme vous et moi dans l’œil d’Alexandra, c’est qu’ils sont aussi curieux -, mais le frêle Gamma avait fait ses preuves contre le bras droit d’Oozora, Murci, dans un jeu de surprises dans lequel il excellait. C’était juste un scientifique humaniste, au moins entomologiste : il ne trouvait pas de raison de savoir à quelle vitesse allait un carreau d’arbalète, tant que ça passait à travers.

    « Désolé, je dois vous ennuyer avec mes questions. »

    Et parce qu’il ne laissait pas tant d’ouverture pour qu’elle lui pose des questions, mais qu’avait-il à dire ? Il était plus timide lorsqu’il s’agissait de parler de son travail, après s’être vu descendre bien des fois pour n’être qu’un chercheur sans bras et sans jambes pour servir ; sa vie personnelle, c’était le jardin suspendu - et métaphorique, d’après les cartes postales - de Babylon, et seul Rayne - souvenir amer - avait réussi à gratter la couche de vernis de la coquille. Et ses journées étaient pauvres en intérêt en soi. Le pire ? Cet homme-là détestait les silences. Cela ayant été dit, il enfourna dans sa bouche un macaron dans son plateau personnel. Observation du jour : la coquille croquante meringuée du macaron ne se mariait pas avec le fort raisin d’une seule gorgée de muscat.
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeVen 15 Mar - 11:45

Alexandra accepta avec plaisir le verre de vin qu'on lui offrait, et en but une légère gorgée. En apéritif, c'était un véritable régal. Mais elle n'était pas là pour discuter de ses préférences alimentaires, ou même de celle du Gamma, comme il le fit gentiment remarqué. Lui adressant un regard laconique, elle eut un bref sourire et secoua négativement la tête.

"Non, je vous rassure, vos préférences et besoin alimentaires ne sont pas un souci extrêmement important pour moi. Une fois ce dîner terminé, je dois même dire que je n'en aurai plus rien à faire, et il en sera le cas jusqu'à ce que j'entende que vous vous êtes retrouvé à l'hôpital parce que quelque chose vous est resté sur l'estomac."

Pendant qu'elle goûtait tranquillement quelques petits fours, sans réellement faire attention au goût qu'ils pouvaient avoir, mais surtout pour apaiser sa faim grandissante, elle écouta Hansel faire une remarque à propos de ses arbalètes, et écouta d'une oreille attentive le reste de son discours. N'avait-il pas eu de retour des créateurs des deux armes qui trônaient, en silence, sur le canapé du séjour ? Soit... Elle se ferait une joie de tout lui expliquer. Par ailleurs, quelques soldats arrivaient pour déposer divers plats sur la table à manger. De l'entrée aux fruits -carpaccio d'ananas, c'est tellement bon- au dessert copieux, on en avait pour tous les goûts. Après tout, ça n'était pas parce qu'un marmiton devait avant tout servir une grande quantité de personnes, que lors d'occasions particulières comme un dîner imprévu au sommet, ils étaient incapable des moindres originalité et savoir-faire pour rendre ce repas à la fois savoureux et opulent, si on pouvait dire.

"A vrai dire l'état de mes arbalètes vient surtout du fait que je ne les ai eues qu'il n'y a quelques jours... Pourquoi l'arme de jet ? Dans mes états de service, je n'ai été qu'à un seul poste, celui de tireur d'élite. Et parmi les six cent quatre vingt-trois cibles qui sont passé par le crible de mon viseur, aucune n'a survécu, je m'en suis assurée. Au corps à corps en revanche, ou à moyenne portée, je n'ai que mon pouvoir pour pouvoir me tirer d'affaire. Je n'ai pas la force d'un homme de mon âge et de mon expérience, et sans mes lunettes, je suis obligée de me concentrer sur ce que je regarde, pour ne pas trop en voir justement. Je perds du temps, je ne réagis pas assez vite, et voilà comment se mettre bêtement en danger. Les arbalètes sont parfaites pour compenser une partie de mes faiblesses. Surtout celles-ci, elles s'activent par signal neuro-électrique. Donc pas besoin d'enclencher manuellement les mécanismes. Je peux utiliser mon pouvoir pour augmenter l'intensité des vecteurs de mouvement, et rendre les projectiles aussi destructeurs qu'une balle de gros calibre. Et quand je n'ai plus de carreaux... Un pistolet a ses limites. Une fois qu'il n'a plus de munitions, il ne sert à rien à moins qu'on trouve un autre moyen d'utilisation. Certains iront utiliser leur pouvoir pour compenser la perte de projectiles. Je ne peux pas faire ça, et le vecteur qui est généré lors du mouvement du percuteur est trop faible pour que je m'en serve. Avec le câble de projection des arbalètes, je peux utiliser un vecteur suffisamment fort pour transformer un tir à vide en lame cinétique d'une masse d'environ deux cent cinquante kilogrammes à l'impact. Sur une portée de quinze à trente mètres maximum. Après, je ne peux plus contrôler l'énergie cinétique, c'est trop dangereux. Passé les trente mètres, ça provoque une "explosion", similaire au déploiement brutal d'un champ de force, tout est repoussé dans une certaine zone. Tout ça, je ne peux pas le faire avec un pistolet ou même un fusil. Et entre nous... je trouve ça plus seyant."


Elle finit sa tirade en buvant une gorgée de muscat supplémentaire, et adressa un petit sourire au Gamma. Les armes étaient un de ses rares domaines de prédilection, de même que son pouvoir. Elle n'était pas physicienne, mais incollable en ce qui concernait les mouvements, leurs vecteurs, et l'énergie qui s'en dégageait. Energie qu'elle était capable, après bien des galères et beaucoup de travail, d'apprivoiser, d'intensifier, de modifier. Et en conséquence, elle aimait bien parler de ce genre de choses. Ca l'arrangeait parce que ça la concernait, mais pas de trop près comme peu avant leur arrivée, et parce que c'était en plus un domaine de discussion dans lequel elle pouvait discuter longtemps sans passer pour une idiote. Auraient-ils parlé d'entomologie ou de génétique, et elle aurait très vite montré les limites de son instruction dans ce domaine. Elle était entraînée à tuer, à commander et à rédiger des rapport. Elle avait subi une formation pour sa magie qui hors de contrôle pouvait s'avérer extrêmement problématique, mais en dehors de ça, tout le reste, elle l'avait appris sur le tas pour diversifier sa culture. Elle n'était pas bête, mais son instruction avait surtout était faite à l'école d'officier, qui depuis des centaines et des centaines d'années se fiait plus à la pratique qu'à la théorie (qui avait certes son importance) pour juger du potentiel des recrues.

Elle secoua légèrement la tête, et observa les mets disposés sur la table à leur attention. La meilleure description que l'on pourrait en faire est : il y avait de tout. Ne connaissant que les habitudes alimentaires d'Hansel, et certainement pas les particularités profondes de son régime -s'il y en avait-, elle préférait le laisser se servir à sa convenance, et de faire de même pour elle. Grosse mangeuse, elle se prit un steak d'au moins sept cents grammes, quelques légumes, deux oeufs, et quelques pommes de terre. Pour commencer. Elle leva cependant les yeux vers le Gamma, bien plus sérieuse. Elle lui avait proposé ce dîner pour plusieurs raisons, et aucune n'était légère. A part le fait qu'elle l'aimait bien et qu'ils pourraient (peut-être) mieux se connaître ainsi.


"Pour ce qui est de mes intentions par rapport à ce dîner... Elles sont multiples. Un de mes objectifs depuis ma nomination est de nous ressouder, Despranon. Pas que nous soyons divisés, mais une unité claire et consentie entre tous nous sera bien plus bénéfique. Ceux qui ont des griefs les uns envers les autres ne pourront pas forcément les oblitérer, mais au moins, travailler dans un esprit communautaire est à mon sens possible. Cependant... Entre la mort de l'Alpha qui a terriblement affecté l'Oméga -moralement uniquement, certes, mais ça finira par se ressentir dans ton travail-, et l'Omicron qui... qui je ne sais pas, n'est pas un homme très clair, sans mauvais jeu de mots, et n'est pas souvent au Panthéon. Ni même sur Varkë, son centre d'opérations. Je rajouterai également qu'après avoir disparu plus de deux ans, je n'ai trouvé aucun rapport de sa part. Bref, trop de questions sans réponses. Vous voulez bien m'aider à organiser ce... ce bordel, pardonnez le terme, et à faire la lumière sur certaines zones d'ombre ?"
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeJeu 21 Mar - 9:41

    Pendant qu’Alexandra dissertait sur ses arbalètes, Hansel l’écouta avec une attention polie - mais jouant avec le fond de muscat dans son verre et regrettant à moitié de l’avoir lancée involontairement sur la question. Oh, il ne doutait pas qu’il pouvait être tout aussi bavard dans ses domaines de prédilection ; mais en ce qui concernait les armes, c’était un novice. Pour lui, comme il lui avait fait signifier, tout ce qui finit dans la tête d’un rebelle est une force égale, arbalète ou fusil à pompe ou même bazooka. Mais il était content de cerner certains aspects de la personnalité de la juste-promue Despranon - une rigueur et une dureté qui seront de bonnes choses pour compenser à la fois la fragilité du Gouvernement laissée apparente au prétendu retrait de feu Mugen, et le manque sérieux d’effectif. Deux Despranon absents et, comme elle ne manquera pas de le remarquer plus tard, ce Tarek Ngaresh. A moitié perdu dans ce jugement mental, il faillit recracher la gorgée de vin quand elle s’arrêta sur le sex-appeal d’une femme à l’arbalète. Il s’en empêcha, heureusement, et avala un liquide qui s’était comme transformé en bille de verre dans sa gorge.

    Entretemps, les mets du repas arrivèrent. Et comme Alexandra se servit sans un commentaire, il fit de même, sans juger de la qualité des plats eux-mêmes - pour être honnête, il commençait à perdre certains goûts, et la vision d’une large entrecôte lui semblait sur une table aussi pertinente que celle d’une bouteille vide. Ce qui ne l’empêchait pas d’être gourmand : carpaccio d’ananas, tranches de melon et, dans un coin, une île flottante jalousée. Pendant que la nouvelle Alpha parlait, affaires sérieuses enfin ! Le Gamma mâchait tranquillement, les yeux levés sur elle, lui signifiant en silence que malgré tout, il l’écoutait. Un commentaire pertinent que celui de l’unité - ou l’absence d’unité, dans ce cas précis - des Six. La mémoire d’Hansel en tant que Despranon vaut ce qu’elle vaut, mais les choses semblaient toujours être dans un équilibre précaire autant de la table ovale. Mugen ne pouvait pas blairer Silantis et c’était réciproque - et c’était les deux têtes du commandement des armées, quand Oozora attaqua l’année précédente. Lui-même ne pouvait pas voir - viscéral - Ngaresh, les faits révélés par l’Alpha n’aidant en rien cette opinion. Disparition totale de l’Epsilon comme du Delta. Quant à Asch, les événements n’avaient pas vraiment permis son intégration en bonne et due forme - mais ce n’était pas sa faute, ce n’est pas lui qui avait tenu une arme sur la poitrine de Mugen ... Hansel prit une dernière gorgée de muscat pour avaler son melon, et eut une grimace.

    « Pour la prochaine fois, je me contenterais d’eau. » Bref. « Je suppose que vous avez pris connaissance de la ... désertion de l’Epsilon et du Delta ? Je n’aime pas le terme de disparition, il est beaucoup trop clément dans ce cas précis. Emma Nolans et Marcus Vanek. Je ne les tiens pas responsables, mais il est vrai qu’en conséquence, nous devons assurer leurs affaires, et ça nous dépasse. Mais avec la mort de ... Shôryû Mugen - vous êtes l’Alpha à présent, tenez-vous y -, nous n’avons pas pu choisir de nouveaux candidats pour ces places. De plus, l’image publique du Gouvernement s’en ressent. Vous avez fait de votre mieux avec l’Oméga pour masquer le décès de Mugen, mais pour le reste, il n’y a aucun doute que les rebelles vont tenter de jouer ça en leur faveur. Quant à l’Omicron ... Je suis désolé de vous annoncer que je ne pourrais vous dire davantage que ce que vous savez déjà. Effectivement, il n’y aucun rapport concernant son absence, mais je me dois tout de même de rappeler qu’à l’époque de sa réadmission ... Elle nous a été presqu’imposée, en même temps que la nomination de Vanek. Avec le départ de Silantis et l’absence permanente de Blake. Vous m’excuserez si je faillis à me souvenir des noms exacts. Je n’ai jamais été en excellents termes avec l’Omicron, c’est peu de le dire, mais je le tolère parce qu’il assure le travail, et même davantage. Si son absence se fait trop remarquer ... »

    Il avala un morceau d’ananas, pensif. Depuis l’attaque d’Oozora, il y a près d’un an maintenant, le Gouvernement peinait à panser ses blessures. Trahisons internes ou fantômes, peu de constantes étaient restées au sein des Six - nominativement, Mugen et Tansky. Et encore, Hansel n’était que le remplaçant d’Eleniel, et jeté dans la cage aux lions au moment des faits ; et maintenant, Mugen était mort. Que Ngaresh se permette de mettre les voiles en cette période d’agitation agaçait passablement un Despranon Gamma déjà peu enclin à lui accorder sa totale confiance. Il ne pouvait le suspecter de rien, mais ce qu’il suggérait sans le dire, c’est de lui fermer au nez les portes du Panthéon, et plus en l’absence d’affinités.
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeVen 22 Mar - 14:25

Elle écouta attentivement le Gamma, tout en dégustant -dévorant serait le terme plus exact, même si elle ne manquait pas d'élégance même dans ce cas- son steak, et prit le temps relativement court de le terminer avant de lui répondre. Jusque là, elle était complètement d'accord avec lui. Pour résumer les choses de façon très simpliste, même en s'arrangeant pour garder une image relativement propre face aux citoyens de la terre, c'était le boxon le plus total au gouvernement. Despranon et commandants se retrouvaient avec des charges de travail qui n'étaient pas censées être les leurs, tout ça parce que certains manquaient à l'appel. D'autres partaient sans forcément prévenir, et sans donner de compte rendus de leurs activités. Donc fatalement, il était impossible de se coordonner correctement, et de cet état de fait en résultait une confusion très difficile à gérer. Elle en revint du coup à ce qu'elle pensait avant de quitter Sérégon, après sa nomination "officielle" avec l'Oméga. Certes les Despranon ne pouvaient se donner d'ordres entre eux, mais il n'empêchait qu'ils étaient là pour une bonne raison, assurer la pérennité du régime sur la durée et maintenir une vie correcte et sûre pour les citoyens. Si un certain nombre -même petit- d'entre eux se mettait à agir contre ces vocations là, tout risquait de se... barrer en sucette. Leurs compétences divergeaient, mais leurs buts devaient être globalement les mêmes peu importe le domaine dans lequel s'appliquaient lesdites compétences.

"Pour ce qui est du Delta et de l'Epsilon, j'avais proposé, du moins temporairement, d'envoyer des soldats de nos escadrons remplir le rôle d'officiers - les nommer Despranon serait hors de propos - pour pallier au manque d'effectif en attendant de trouver une solution viable sur la durée. Gérer plusieurs escadrons nous fait déjà défaut, je n'ose imaginer ce que ça serait en période de crise majeure. Nous ne pourrions tout simplement pas faire face, à mon avis."

Elle mangea rapidement ses légumes et ses oeufs, et fit passer le tout avec une grande gorgée de muscat. Elle n'était pas très branchée alcool, mais là à vrai dire elle ne risquait pas grand chose. Et elle avait besoin d'une quantité assez effarante de nourriture pour satisfaire ses besoins nutritionnels, à cause de son pouvoir, qui s'avérait assez incompatible avec son statut d'humaine. Son corps consommait énormément d'énergie, qui n'avait rien de magique pour le coup, ne serait-ce que pour contenir ladite magie. Tout en se resservant un steak, un peu plus petit cette fois, elle se dit qu'elle aurait quand même du mettre ses lunettes.

"Pour l'Omicron... Je vais partir pour Sérégon avec vous car je dois régler quelques affaires d'ordre administratif, mais ensuite je repars pour Varkë, il faut que je le retrouve, et je crois que je vais demander l'ouverture d'une enquête à son encontre. Vous trouverez peut-être ça idiot en tant que scientifique, mais j'ai l'intime conviction qu'il ne dit jamais toute la vérité, et qu'il ne part pas toujours pour ses centres de commandements quand il le dit. Forcément, en tant que Despranon il a tous les droits et personne ne vérifie, mais mon instinct me dit qu'un truc pas net se trame, et je veux corriger le tir avant que ça ne soit trop tard. Et pour ça j'aurai besoin d'aide."

D'autres raisons l'amenaient à avoir invité Hansel à dîner avec elle, et il s'agissait aussi des finances. Un aspect de la politique qu'Alexandra trouvait à vomir, mais malheureusement, tous devaient y prendre part. Dans ses rangs aussi bien que dans d'autres escadrons, elle avait pu remarquer le manque cruel de conviction de certains soldats, du à un manque de dureté dans les critères de recrutement. De facto, des personnes accédaient à des postes à responsabilité sans avoir la carure pour porter ce genre de fardeau, et n'avaient pas ce qu'il fallait. Les conséquences de cela pouvait être désastreuses.

"Une autre demande à formuler, à vous particulièrement cette fois, c'est par rapport aux finances, dont vous dirigez le ministères si mes souvenirs sont bons. Nos installations étant pour ainsi dire optimales au niveau de l'enseignement et des formations militaires, j'aimerais savoir s'il ne serait pas possible de rediriger une partie du budget alloué au matériel pour l'injecter dans le personnel. Avoir des formations un peu plus dures nous ferait beaucoup de bien, car pas mal des soldats qui embarquent dans la vie militaire active manquent trop de conviction. Ca peut conduire à des désertions, des trahisons et j'en passe. Mettre l'accent sur... l'endoctrinement, pardonnez la force du terme, nous permettrait de nous assurer des rentrées d'effectif moins bancales.Qu'en pensez-vous "
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MessageSujet: Re: Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut]   Le moment où Hansel Tansky commence enfin un développement [Alex Nyx, qui d'autre veut] I_icon_minitimeJeu 28 Mar - 9:36

    Il ne lisait pas dans les pensées d’Alexandra, mais parfois, Hansel se disait qu’il vaudrait mieux une hiérarchie chez les Despranon. Implicitement, il y en avait une, et elle l’avait soulevée : l’Alpha était le maillon entre les autres têtes du cercle des Six, et par conséquent, avait une certaine autorité sur tous les autres - ce qui rendait sa position d’autant plus délicate dans les conflits d’intérêt qui les divisaient depuis Oozora, et peut-être même avant, il pouvait tout autant l’assurer. Pendant que la nouvellement nommée Alpha dissertait sur les solutions à l’absence pesante de Nolans et Vanek, Hansel jouait de la fourchette avec un autre cube d’ananas. Ce qui, chez lui, était un indicateur qu’il était d’autant plus attentif ; s’il s’en moquait, il la regarderait directement avec ce petit air suffisant qui ne faisait guère d’impression. Quand elle s’arrêta pour boire et manger à grandes bouffées envieuses, le Gamma replia brièvement la parole, comme s’il avait peur que sa voix n’interrompe également le fil de ses pensées.

    « C’est une bonne idée, mais pour la nomination, je laisse tout ça entre vos mains. Je crains qu’avec le reste des Despranon, nous n’ayons pas les mêmes jugements de valeur ; et je vous fais confiance pour nommer les meilleurs. » Après tout, n’étaient-ils pas comme ses fils ? Il se tut à nouveau, scellant sa bouche du cube d’ananas tant maltraité. Ah, l’Omicron ! Dont la présence avait été imposée au lendemain de la guerre comme un pansement - sur une jambe de bois, à en écouter le Gamma, qui voyait à présent plus qu’une seule place vacante dans le cercle. Il ne releva pas la remarque sur sa formation scientifique - en quoi cela entraverait-il son jugement, au juste ? Une vache reste une vache des deux côtés de la rivière, dit l’adage -, d’autant qu’il approuvait à grands cris mentaux la réflexion. Mais l’accuser, appelons un chat, un chat, de traîtrise ? Faire tomber les mêmes piliers qu’il a solidifiés ces derniers mois ?

    « Je ne peux pas savoir ce qui se trame, mais si je puis vous aider en quoi que ce soit dans cette enquête ... »

    Pause cube d’ananas.

    « ... par rapport aux finances, dont vous dirigez le ministère si mes souvenirs sont bons.
    - C’est exact » ne put-il s’empêcher de la ponctuer.

    C’était une petite fierté, d’avoir enfin obtenu ce ministère dans la grande réforme du Panthéon de ces derniers mois - sous la tutelle de l’Alpha Mugen justement. Sans doute qu’il en avait assez de le voir errer dans son bureau chaque semaine avec de nouvelles requêtes insatisfaites concernant la division Scientifique, dont il avait toujours eu la supervision spirituelle. Néanmoins, les budgets n’avaient pas vraiment bougé sous sa charge - franchement, il se contentait de mettre de la rustine là où les rentrées étaient insuffisantes. C’est peut-être la raison pour laquelle il n’avait pas remarqué le malaise dans la Division Militaire qu’Alexandra soulevait.

    « Si vous me permettez une question, avant de donner mon accord, qu’en est-il de l’effectif dans notre force armée ? Je pense que si les effectifs actuels sont suffisants, il faudrait au contraire durcir les droits d’entrée dans la Division Militaire. Ce n’est pas une question piège, et c’est peut-être un raisonnement trop simplifié venant d’un humble scientifique dans l’âme ; mais il me semble à vous entendre que la source du problème est dans le recrutement, non dans la formation elle-même. Néanmoins, considérez que vous avez mon feu vert. Il faudra nous entendre sur les chiffres exacts ... Je peux vous poser une question ? »

    Comme une pause dramatique, Hansel croqua dans le dernier cœur de fruit à la portée de sa fourchette. Il devait admettre que, avec une petite mite résidente qui entravait son système digestif, il n’avait de loin pas le même appétit qu’Alexandra, elle l’excusera. Sa main hésita au pied de verre de l’île flottante, seulement par gourmandise. Son ton n’indiquait aucune suspicion toutefois, seulement une bonne dose de curiosité analytique dont il ne manquait jamais.

    « Je n’ai pas manqué de remarquer que vous concentriez tous vos efforts à retrouver le Despranon Omicron, où qu’il soit - honnêtement, s’il pouvait glisser d’une aile de Varkë et tomber dans l’océan ! -. Mais vous qui prétendez avoir pour but d’unir les Despranon, vous semblez bien plus laxiste quant à l’absence de nos deux autres têtes, deux autres ministères d’une importance non négligeable. Est-ce que vous avez une obsession particulière avec l’Omicron, ou c’est un hasard ? »

    Et pour preuve de sa non-suspicion, il finit par planter son couteau au milieu d’une mare de caramel, comme si la question n’avait jamais été posée.
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