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 C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]

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Kylia Miyata

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MessageSujet: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeLun 14 Mai - 23:18

La nuit tombait à peine, enveloppant de sa brise fraiche la chaleur mécanique des rues qui s'animaient d'une nouvelle torpeur, celle de la population nocturne, moins nombreuse, qui s'éveille doucement pour épanouir avec langueur sa toile de lumières artificielles et colorées, son fourmillement insouciant et ses éclats de rire juvéniles. Kylia venait de finir sa vaisselle et regardait la rue du haut de son balcon, accoudée à la rambarde. Les disputes entre le gérant du stand de tir et sa femme avaient du bon. Dans ces périodes de creux conjugal, elle faisait l'ouverture de l'agence mais la fermeture lui était fort heureusement épargnée. Un souci de moins dans une journée déjà passablement remplie de dangers potentiels.

En fermant les yeux, elle entendait mieux les sons qui venaient de la foule. Beaucoup de voisins se plaignaient du tapage nocturne, comptaient faire signer une pétition contre la boite de nuit du coin de la rue, et même quand ils avaient essayé de la convaincre de se lancer avec eux dans leur vaine croisade elle avait refusé. Que sont deux heures de bruits étouffés dans une ville comme Modula ? A croire que l'être humain ne se complait que dans la plainte et le conflit. Pour la jeune femme, le plus important restait que son appartement soit à plus de vingt mètres au-dessus de cette petite rue pourtant passante. Du haut de ce perchoir, elle restait à l'abri des attaques incessantes et involontaires de la population et elle n'aurait laissé sa place pour rien au monde. De là-haut ils redevenaient les êtres humains innocents -pour la plupart- et inoffensifs qu'ils étaient quand elle était enfant. Ah, cette tendre époque où elle n'était pas encore une éponge émotionnelle sur deux pattes ! Elle soupira. Elle allait finir par faire ermite à force de se plaindre de la présence des autres. Ce n'était pourtant pas toujours un fardeau. A bien y réfléchir, c'était parfois un avantage malgré tous les inconvénients qu'elle pouvait y trouver. Pouvoir anticiper ce que veut un interlocuteur, pouvoir rassurer, éviter certaines personnes, aller vers d'autres... C'était en quelque sorte un cadeau pour sa vie sociale, un peu empoisonné, certes, mais tout de même d'utilité publique.

Un coup de museau contre sa jambe la fit sortir de ses pensées. La brune baissa les yeux vers son basset qui se leva tant bien que mal sur ses deux pattes arrières pour s'appuyer contre sa jambe. Il n'était plus tout jeune et il n'avait jamais été vraiment souple. Un sourire se dessina sur ses lèvres. On ne peut pas savoir à quel point ces petites bêtes peuvent prendre de la place dans une vie tant que l'on en a pas eu. Il redressa légèrement ses longues oreilles et émit le couinement du chien malheureux qui en rajoute à sa situation déjà ô combien dramatiquement triste. Il couina de plus belle en sentant la main de la jeune femme gratter son dos puis cette dernière se décolla de la rambarde.


"Allez, mon gros, on va faire un tour ?" La proposition fut accueillie par un aboiement joyeux et tous deux se préparèrent à quitter l'appartement, Gabriel tournant en rond autour de Kylia qui enfilait ses chaussures tant bien mal, malgré les coups de museau qu'il lui donnait dans le bras pour qu'elle aille plus vite. Quand l'envie lui prenait de se dégourdir les pattes, il était tout fou.

Une fois dehors, la fraicheur du soir la saisit. L'atmosphère à la fois agréable et légèrement étouffante des débuts de soirée, quand la nuit n'a pas encore refroidit les façades ni le sol, oui, cette sensation de flottement lui plaisait. Elle avait presque l'impression que le monde autour d'elle n'existait plus pour un moment, qu'elle n'était plus qu'une personne ordinaire parmi les autres. C'était presque reposant. Se concentrer sur ses pensées en suivant le fil des petites pattes de Gabriel -ou l'inverse, peut-être, mais qu'importe?- qui parcourait la rue en trottinant. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était plus perdue ainsi dans le dédale de son esprit sans pouvoir pour autant en ressortir ne serait-ce qu'un centième d'idée qui lui était passée par la tête à l'instant. Le cerveau qui finit par faire une vidange tout seul comme une machine à laver détraquée. Une métaphore complètement stupide que son parrain avait sortie un jour où il avait trop bu et qui était restée depuis.

Alors qu'elle venait de buter sur ce vieux souvenir, quelque chose attira enfin son attention. Devant son chien marchait depuis un bon moment la même paire de chaussures. Elle fronça les sourcils. Qu'est-ce qui prenait à Gabriel de suivre un inconnu comme ça dans la rue ? Ce n'était pourtant pas l'odeur du cuir râpé qui l'attirait à ce point ? Discrètement et profitant qu'il y ait encore un peu de monde autour d'elle, elle appela son chien entre ses dents, puis une seconde fois plus fort, remerciant intérieurement son parrain d'avoir choisi un prénom humain pour son chien. Rien à faire. Il lui jeta un regard mais continua à trotter derrière l'individu qui marchait d'un pas tranquille mais assuré. Quelle sale bête ! (Le chien, pas le monsieur !).

Elle ne pouvait pas non plus attraper son chien par le collier, il était trop près de l'homme pour qu'elle ne puisse intervenir sans le heurter et royalement passer pour une imbécile. Mais s'il se rendait compte qu'elle marchait derrière lui, il allait prendre peur, voire pire s'imaginer elle ne savait trop quoi. Elle soupira. Comment un chien aussi pressé de rentrer chez lui d'ordinaire pouvait suivre un inconnu de la sorte et s'éloigner autant de sa rue ? Peut-être bien qu'il connaissait cet homme... Après tout, oui, ça pouvait se tenir. Restait maintenant à savoir si elle l'avait déjà vu. A priori, si Gabriel le connaissait au point de le coller ainsi, c'est qu'elle l'avait déjà croisé. Pourtant, elle ne se souvenait ni de sa stature, ni de sa présence. A moins que ce ne soit quelqu'un que son parrain ne lui ait jamais présenté ? Ou dont elle ne se souvenait plus ? … Ce chien était décidément une plaie, quand il s'y mettait !
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Faust McRay

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MessageSujet: Re: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeMar 15 Mai - 0:43

Modula. En un mot : bruyante. Une ville où les gens allaient et venaient sans se soucier d'un entourage quelconque... Tous ces gens pressés, tous ces quartiers plus ou moins inondés d'une lumière froide et électrique lors d'un soleil couchant... D'ailleurs c'était le cas. Faust n'était pas pressé car, là où il allait, le temps avait rarement d'importance. Il longea quelques murs pour éviter des regroupements pénibles de gens parfois habillé richement, ou dans d'autre cas pas beaucoup! Enfin bon. Quoi qu'il en était, le blond n'était pas plus heureux d'être là, mais il était temps de quitter l'abri familier qu'était son comptoir pour passer un instant dans le marché noir.

Il avait voyagé toute la journée, laissé Eden avec Jack, sachant qu'il ne serait parti pas plus de deux jours. Il était inquiet pour la gamine, et pour cause... Il avait reçu deux lettres. Une venant de Djan, un petit brigand intelligent qu'il avait rencontré lors d'une mission bien payée. Le garçon lui avait proposé de lui faire une épée spécialement pour lui... Pourquoi pas après tout, Faust n'était pas étranger à l'art de la lame. Bien sûr maintenant on pourrait croire que cela lui était inutile, ayant cessé le mercenariat... Hélas non, car la seconde lettre avait été claire et anonyme : "Ta vie est en danger."

Oui bon, n'importe qui aurait pu lui mettre ça dans la boîte aux lettres pour lui faire peur, comme ces gamins du quartier à qui il refusait de servir de l'alcool, étant tous trop jeunes. Mais l'écriture elle-même lui rappelait quelque chose... Hélas ces souvenirs étaient trop peu nombreux et vagues; s'il avait vu cette écriture après l'incident, il en aurait vu les contours, ses yeux ne fonctionnant plus très bien à ce moment-là... Alors qui lui avait envoyé? Il ne savait pas, mais ne comptait prendre aucun risque. Il détestait laisser Eden derrière, car si on venait le chercher au bar, ils y trouveraient Jack et la petite... Ce qui était tout aussi mauvais que si cela avait été Faust... Grondant intérieurement il se mit à marcher vers le marché noir.

Il savait que derrière lui de Dvi Galseau le suivait, mais Sven étant de nature curieuse, la tête irait probablement traîner Tyrion et le reste du corps pour regarder dans quelques recoins... L'oiseau à deux têtes était néanmoins intelligent, et saurait très bien retrouver l'aura de Faust.

Un vent plutôt chaud s'éleva, le faisant grimacer quelque peu. Cette ville était trop grandes, et le regroupement de tant d'individu rendait le lieu plutôt bruyant et pénible. Heureusement qu'à cette heure-ci les gens se préparaient à sortir, ou ne sortaient pas du tout. L'heure des gens louches, comme le dirait Jack. Enfin, pas si louche que ça, il n'était pas si tard en fin de compte. Avec l'impression de ses pensaient tournaient en rond dans sa tête, Faust laissa ses pieds le guider en avant, les mains dans les poches, la tête légèrement courbée. Forcément il repensait à tout et n'importe quoi en revenant dans cette ville; elle avait tout de même été le berceau de sa rébellion. A l'époque il aurait pu rejoindre les vrais Rebelles, mais n'ayant eu que l'argent et la gloire en tête, il se moquait des organisations qui faisaient face au Gouvernement, lui y avait fait face tout seul, et l'avait plutôt regretté. Donc oui, un retour à la vie banale, à dormir dans un lit chaud et rassurant, se dire qu'on n'a pas d'autres soucis que de passer un autre lendemain.

Bref, il était plutôt nostalgique... Mais lorsqu'il sentit le Dvi Galseau flotter autour de lui de façon nerveuse, il ferma toutes images de son passé et se concentra. En effet si l'oiseau ne l'avait pas fait remarqué, il ne se serait pas aperçu des pas qui le suivaient. Eh merde. Un agent du Gouvernement l'aurait donc suivit jusqu'ici? Mais cela faisait des années qu'il n'était pas revenu! Ou savaient-ils tout de ses activités? Son poing se mit à trembler discrètement avec la montée d'adrénaline soudaine. Non, ça ne pouvait pas être un gars du Gouvernement... Alors qui? L'image alors d'un assassin traversa son esprit. La lettre avait bien dit qu'il était en danger, et si c'était cet homme? Qui l'avait suivit jusqu'à ce qu'il soit en posture de faiblesse? Maintenant tendu au possible, ses épaules tout sauf souples, il commença à prendre une allure plus rapide... N'osant pas se retourner de peur de croiser le regard vide d'un meurtrier; les pas le suivirent aussi vite.

Bordel bordel bordel. Se dit-il.

Une arme. Il lui fallait quelque chose pour se défendre? Mais si il avait un flingue, il aurait le temps de réagir beaucoup plus vite, et le tuer serait chose impossible si c'était le cas. Qui connaissait-il ici qui pourrait l'aider? Euh, honnêtement? Après 14 ans...? Faust n'avait gardé aucun contact, et coupé tous liens avec les trafiquants qui bossaient ici... Sauf pour Djan, et encore, ils s'étaient rencontré un peu plus tard... Du coup pas moyen de compter sur quelqu'un d'autre. Bon bah...

C'est alors que le Dvi Galseau se posa sur son épaule et se mit à frotter ses deux têtes sur ses cheveux. Signification du geste? A ce qu'il ressentait au travers de l'oiseau, il essayait de l'aider à se calmer... Aurait-il juste été parano pour rien? Essayant de se détendre, il décida que quitte à avoir l'air con, autant faire un tour entier du patelin, et voir si la personne arrêterait de le suivre... Ce qui fut relativement inutile car d'un instant à l'autre il capta quelque chose qui était là depuis un moment; une autre aura animale? Il n'y avait pas pensé, ne faisant pas attention au côté passif de son pouvoir... Il était un aimant à animaux, alors ça paraissait logique... Il ralenti donc petit à petit, Sven et Tyrion émanant une aura rassurante. Une fois suffisamment calme, il se retourna pour voir à ses pieds... Eh bien... Un chien. Forcément derrière celui-ci il y avait des jambes... Bah oui dans la logique des choses valait mieux pas qu'il y ait des seins... Enfin bref. Sur ces jambes il y avait un pantalon large, et pour le reste tout était plus ou moins ample. Mais, ne ce souciant que très peu de ces détails, se pencha doucement pour caresser la tête du basset avec une voix rassurante : "Eh bien petit... On essaie de suivre des étrangers dans toute la ville? Et la maîtresse alors dans tout ça?"

Oui, c'était niait, et il avait probablement l'air d'un vieux con, mais il était encore sous l'effet de l'adrénaline, et avait du mal à émettre une aura amicale que l'animal pourrait percevoir. Se redressant quelque peu, il continua à caresser le chien derrière les oreilles, puis sur la tête... A en voir l'animal, il était plutôt content... Faust n'était pas un aimant à animaux pour rien.

"Désolé pour votre chien, je dois encore sentir un peu la nourriture..."
Quelle raison bidon. En même temps que pouvait-il dire "oui alors bon, c'est mon pouvoir d'attirer les animaux comme les papillons de nuit aux lampes." Ouais, après les papillons brûlent.

"Vous auriez dû me demander de m'arrêter, je ne mords pas." Quand je suis pas sous pression, à penser que vous allez me tuer.

"Euh sinon..." Dit-il rapidement. "Vous... Voulez peut-être que je vous raccompagne?"
Sous les yeux de la jeune femme il perdit le fil de sa pensée et réfléchit à la phrase qu'il venait d'émettre. Mal interprétée, ça pouvait vraiment mal tourner. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit il leva les mains en reddition avant d'ajouter, avec un embarras visible

"Oubliez ce que j'ai dit, bonne soirée, nuit et tout ce qui va avec."

Pour tout dire, Faust arrivait à cacher ses émotions, mais devant une fille, c'était jamais vraiment pareil. Il se retourna donc, les oreilles rouges. Le Dvi Galseau s'envola un instant à cause du mouvement, puis se posa à nouveau sur son épaule.

Eh merde eh merde eh merde.

Il avait eu l'air bien con tiens... Bon, revenant aux choses sérieuses, il fonça en direction de l'atelier de Djan, sachant que n'importe qui aurait pu le voir y rentrer... Super quand on a prévu de rester méga discret.
Essayant de se calmer à son entrée, il vit le bordel qu'était l'atelier; des bouts de ferraille partout, des tuyaux, des armes par-ci par-là... Ouais si des gars du Gouvernement passaient ici, Djan serait VRAIMENT dans la merde. Soupirant intérieurement devant cette mise en danger potentiel de sa personne, il avança jusqu'au fond de la salle, où il entendait quelqu'un bidouiller. Bon, il n'allait pas faire peur au pauvre gars qui était déjà, dans ses souvenirs, plutôt craintif, et donc appela clairement : "Djan?"

Il y eu un léger brouhaha, puis une tête poussiéreuse apparue. Damned! Le gamin avait grandi! Un air de joie apparut dans les yeux de Djan. Il avait grandi, et une telle barbe! Vraisemblablement, ce type ne devait pas beaucoup sortir.
"Faust mon vieux! Ca fait des années! Je me demandais si t'avais reçu la lettre! Ah viens là grand gaillard."
Il lui fit une accolade, chose dont Faust n'avait pas exactement l'habitude, mais c'était pas trop mal.

"Alors McRay, tu es venue la chercher?"
Le blond se contenta de hocher la tête alors que Sven et Tyrion regardaient autour d'eux; il émanait du corps une telle aura de confiance qu'il savait qu'il ne pouvait être en danger ici. Djan lui demanda d'attendre deux secondes et il courut à l'arrière boutique. Faust attendit quelques instants, regardant légèrement par la fenêtre du magasin... Oh, un carreau cassé... A ce détail s'ajouta un frisson désagréable; n'importe qui aurait pu entendre son nom, ainsi que leur altercation. Forcément un gars qui venait au marché noir pouvait seulement avoir des choses à cacher. A nouveau tendu, il décida d'attendre que Djan revienne, bien que les secondes parurent interminables. Lorsqu'il arriva enfin, il tenait dans ses bras un objet enroulé dans du tissu. Djan le lui tendit avec un sourire radieux. Il le prit un instant, puis regarda au-dessus de son épaule, avant de murmurer : "Tu veux bien qu'on aille dans l'arrière boutique pour discuter? J'ai pas trop confiance là."
Djan sourit en disant que ça ne lui posait aucun problème, ajoutant par la même occasion que cela ne le surprenait pas non plus venant d'un vieux mercenaire... Bon bah si quelqu'un avait écouté, il saurait tout. Super! Grommelant intérieurement, ils arrièrent au fond, et, quand il considéra qu'ils étaient suffisamment à l'abri, ouvrit le cadeau... La beauté de l'épée lui sauta aux yeux. Une lame bien grise et allongée, stylisée de manière à avoir un côté tribal... (voir FT)

Faust n'en revenait pas. L'arme elle-même était longue et relativement légère, trop longue pour la porter sur la ceinture, mais bien assez pour la mettre sur le dos... La manière dont elle était faite était d'une rare finesse, et le travail impliqué flagrant!
"C'est... C'est vraiment toi qui as fait ça?"
Djan sourit, ne le prenant pas comme une offense.
"J'ai eu le temps de m'améliorer moi aussi. Bien sûr j'ai mis du temps à la faire... Mais elle est parfaite."
Faust hocha la tête, totalement d'accord; il y connaissait bien des choses en armes, là, c'était vraiment dans la finesse...
"Combien je te dois?" Demanda le blond soudainement.
Djan éclata de rire, et donna un coup dans le dos de Faust; ce qui irrita grandement le Dvi Galseau qui cria en protestation. Mais le jeune homme était lancé, il riait si fort que le blond eu peur qu'ils ne soient repérés.
"Mais mon vieux si tu savais... Une arme comme ça, ça se vend pas, ça s'échangerait à la limite..."
"Alors dis-moi ce que tu veux en échange."
Djan avait cessé, et toute forme de joie avait été drainée de son visage, comme si quelques secondes auparavant, tout n'avait été qu'illusion.
"Faust tu me fais honneur, mais j'y tiens."
"Non, moi aussi j'y tiens. Je ne peux accepter un tel cadeau sans avoir l'impression de te voler."

Le jeune homme soupira en se grattant la nuque. Il avait l'air relativement gêné, et quelque chose semblait le travailler... Mais le blond n'était pas devenu un gars honnête et banal pour rien... Son sens de la justice avait quelque peu prit le dessus. Succombant au regard insistant de Faust, Djan grogna avec un sourire : "Tu veux m'aider? Alors reviens demain, même heure."
Il poussa alors son ami vers la sortie en enroulant l'épée dans le tissu. Une fois dans la boutique il alla chercher quelque chose, et fini par lui donner une lanière en cuir : "A mettre autour de ton torse pour porter l'épée, c'est moins encombrant. Aller file maintenant! Demain, même heure!"

Il poussa en quelques sortes le blond à l'extérieur. Ca... C'était une manière de faire. Demain? Faust pensa alors à la question; il n'avait nulle part où se loger, et peu d'argent... Oh bah, il y avait bien un vieux parc dans le coin où un banc serait un lit de fortune pour une nuit! Se traînant quelque peu avec l'épée sur le dos, il laissa l'oiseau à deux têtes lui voler autour, sans se soucier de son entourage.

[bon en soit je sais pas comment tu vas décider de la suite, mais si t'as des questions, MP ou skype \o/]
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Kylia Miyata

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MessageSujet: Re: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeMer 16 Mai - 22:44

Il avait accéléré mais ça ne l'aidait pas plus à réfléchir. Si elle avait déjà vu cet homme, c'était forcément avant qu'elle ne déménage définitivement de l'appartement de Kamiko. Ou bien quand elle était retournée dîner chez lui, mais cela semblait peu probable. La plupart du temps, ils avaient été seuls. Elle fit alors la liste de tous les hommes blonds d'environ cette taille qu'elle connaissait. Elle élimina directement son ami Karl. Beau,grand et blond certes, mais jamais en jean et de toute façon, elle aurait reconnu sa présence à force de le voir passer au stand de tir depuis toutes ces années. Steve ? Oui, cela pouvait correspondre. C'était un ami d'enfance de son père et de son parrain. Elle ne l'avait vu que deux fois dans sa vie, mais elle se souvenait de son visage sur certaines photos. Évidemment, il avait en moyenne vingt ans de moins sur ces dernières et il était impensable de le reconnaître de dos étant donné le peu qu'elle le connaissait. Mais alors, qui cela pouvait-il bien être pour que Gabriel le suive avec autant de confiance et de satisfaction ?

De plus en plus sur les nerfs en sentant l'homme être de plus en plus à cran, elle en venait à se demander si elle ne ferait pas mieux de s'arrêter pour voir si son chien le ferait et étrangement, elle sentit que c''était une excellente idée qu'il valait mieux mettre rapidement à exécution. Cet homme se dirigeait visiblement vers des quartiers assez mal fréquentés, ce qui pourrait devenir un réel coupe-gorge pour elle une fois à l'intérieur. Son parrain lui avait assez souvent répété qu'on ne suivait jamais quelqu'un à découvert pour qu'elle tombe dans le piège et se fasse coincer comme une anguille. Mais alors qu'elle allait tenter quelque chose, elle vit l'homme s'arrêter et se tourner vers elle.

Le premier réflexe de Kylia fut d'entamer un mouvement de recul, mais elle préféra ne pas bouger. Il paraissait calme, elle pourrait sans doute anticiper une mauvaise action de sa part. Mais au vu de son comportement avec son chien, elle osa penser qu'il ne tenterait rien à son encontre. Le temps qu'il parle au basset, elle en profita pour le détailler discrètement. Il était un peu plus jeune que ce qu'elle s'était imaginée en cherchant dans la liste de ses connaissances. Tout à fait ordinaire dans ses expressions, il avait des traits agréables et réguliers, mais cela ne le rendait pas pour autant exceptionnel. Si elle l'avait croisé dans la rue, la jeune femme ne l'aurait sans doute pas remarqué. Et pourtant, elle avait l'étrange impression de l'avoir déjà vu quelque part. C'était sans doute le fait d'avoir cherché son identité dans ses connaissances... En tous les cas, il avait l'air d'un brave homme. Quelque chose de rassurant émanait de sa personne, au-delà bien sûr de ce que Kylia pouvait ressentir de lui. Elle lui avait fait peur, enfin, en quelque sorte.

Il se redressa alors légèrement et le doute s'effaça. Elle connaissait ce regard, elle avait déjà vu ce visage quelque part. Plus jeune, plus dur, mais elle l'avait vu, elle en était sûre. La surprise l'empêcha de répondre à la première phrase qu'il lui avait adressée. Sa voix ne lui disait rien, mais elle n'était pas sûre d'avoir un souvenir bien précis de la rencontre avec cet homme, si bien sûr elle l'avait déjà vu. Il semblait en tous les cas aussi gêné qu'elle de la situation. Il y avait de quoi.
Elle allait tenter une réponse, mais son gentil reproche la fit se sentir plus honteuse qu'elle ne l'aurait pensé. Elle se sentait comme une enfant prise en faute et pourtant, en tant qu'adulte elle aurait pu se montrer plus habile. Mais maintenant que c'était fait.

"Excusez-moi, je n'ai pas osé." murmura-t-elle, un peu perdue entre ce qu'elle devait faire et ce que son cerveau lui commandait de faire.

Et puis le pseudo-charme de cette rencontre pathétique s'effondra. La raccompagner ? Mais pour qui il se prenait ? Ce n'était pas parce qu'on était ensorceleur de chien qu'on l'était pour les propriétaires de chiens ! A moins qu'il ne veuille la faire dégager de là, histoire qu'elle ne sache pas où il allait... Non, c'était même pire. Sans savoir si elle devait trouver cette gaffe d'adolescent amusante ou inquiétante pour son statut d'homme mûr, elle se contenta simplement de balbutier un "A vous aussi" et de le voir disparaître comme un voleur. Son soudain coup de stress, malgré ses oreilles aussi rogues que des pivoines, témoins incontestables de sa gêne, bref, cette soudaine remontée d'adrénaline dont il devait à peine avoir eu conscience la titilla elle au creux de ses propres reins et elle se dit qu'il y avait quelque chose de louche dans cette histoire. Il se précipitait bien en direction du marché noir et elle sentait une angoisse diffuse s'éloigner en même temps que lui. Il avait donc quelque chose à se reprocher ?

Enfin, un déclic se fit dans son esprit. Son visage, elle l'avait bien vu en photo. C'était à ses débuts comme assistante de son parrain. Elle n'avait pas parlé avec les clients, elle n'avait même pas pu les voir. C'était par pure précaution, lui avait dit Kamiko à l'époque. Ces gens-là étaient dangereux. Il les avait d'ailleurs rapidement fait sortir en leur disant qu'il était hors de question, qu'il ne se lancerait pas dans une telle chasse à l'homme. C'était bien six ans en arrière. Elle s'en souvenait parfaitement, dès lors. Kamiko lui avait dit d'entrer dans son bureau et de détruire tous les pièces de l'enveloppe qu'on venait de lui apporter.
"Je refuse de livrer un presque mort à des charognards, fût-il le pire des salauds." Il ne lui avait rien dit quand elle avait commencé à parcourir les quelques documents. Il ne lui avait rien dit non plus quand elle avait contemplé la photo pour lui dire en tout sincérité que cet homme ne paraissait pas être ce que les autres prétendaient. Elle se rappelait parfaitement cette photographie. Les cheveux blonds presque blancs en désordre de bataille, le regard franc et assuré, les plis de son sourire au coin des lèvres. Le genre agaçant sans le vouloir, défiant et plein de vie. Rien à voir avec la grande carcasse pataude qu'elle venait de croiser. Et pourtant, c'était bien la même personne. "Les hommes ne sont jamais ce qu'ils paraissent, Kylia. Tu le sais pourtant mieux que quiconque."

Oui, je le sais, maintenant. Mais je ne sais pas vraiment quoi penser sur ce coup. Et comme on ne laisse jamais une question sans réponse et que l'on ne réfléchit pas toujours à ce que l'on fait, elle fit ce que sa curiosité la poussait à faire. Gabriel avait bien suivi cet homme durant de longues minutes, il pouvait bien le retrouver. Prenant son courage à deux mains pour s'empêcher de réfléchir à ce qu'elle était en train de faire, elle s'accroupit devant son chien et lui gratta la tête.
"Tu peux retrouver le monsieur, Gabriel ? Tu sais, celui qui vient de partir ? On va le revoir ?" Si tu savais comme je suis en train de t'arnaquer, mon pauvre... Elle en avait presque du remords, mais elle savait qu'il comprendrait plus ou moins ce qu'elle voulait dire et qu'il pourrait lui être très utile, comme il l'était dans ses plus jeunes années à Kamiko. L'empathique défit cependant sa ceinture et la passa dans le collier du basset pour qu'il ne s'échappe plus de la même manière. Ce n'était pas aussi efficace ni confortable qu'une laisse, mais il n'en avait d'ordinaire jamais besoin, alors à quoi bon en prendre une ?

Ils arrivèrent tous deux bientôt en vue de ce qui semblait être un atelier. Elle put le voir debout encore proche de l'entrée quand elle arriva. Elle avait fait vite, presque tractée par son chien qu'elle dut retenir avant qu'il n'essaie d'entrer à son tour. Le tenant à deux bras et fermant son museau à deux mains, elle s'accroupit contre le mur sous une fenêtre dont un carreau était brisé. Elle l'avait repérée en même temps que l'inconnu. Elle espérait juste qu'il ne l'avait pas vue approcher, même si elle avait littéralement rampé contre la paroi. Elle eut à peine le temps de capter un nom avant que des pas ne s'éloignent vers ce qui devait être une autre pièce. McRay. Oui, ça ressemblait bien le nom qu'elle avait à l'époque lu sur la fiche de fortune qu'on lui avait demandé de détruire. Cependant, elle n'en était pas exactement sûre, elle pouvait encore se tromper. Bien qu'elle se doutait bien qu'il ne venait pas au marché noir de Modula pour acheter son kilo de pommes de terre hebdomadaire -encore que, rien n'était prouvé !


"Tu veux bien qu'on aille dans l'arrière boutique pour discuter? J'ai pas trop confiance là." Eh merde ! S'ils quittaient la pièce, elle ne les entendraient plus. Elle se surprit un instant à penser qu'elle était folle d'agir ainsi, que c'était le meilleur moyen pour s'attirer des ennuis, mais maintenant qu'elle y était, pouvait-elle vraiment reculer sans le regretter ? Elle conserva le silence et attendit que les pas se soient éloignés. Puis attendit encore trois secondes et tenta une œillade par-dessus le rebord de la fenêtre. Ils avaient quitté cette partie de ce qui avait tout l'air d'un atelier de fabricant d'armes. Kylia n'y connaissait pas grand chose dans la fabrication elle-même, mais ce type ne devait pas venir chercher des petites cuillères.
En tous les cas, cela correspondait bien au personnage de ses souvenirs. Si c'était bien entendu lui qui se trouvait dans cet atelier en ce moment précis...

De nouveau, les pas se firent entendre et elle se planqua à nouveau avec une maladresse seulement rattrapée par une souplesse qui ne lui faisait fort heureusement pas encore défaut. Demain, même heure ? Ça sentait le mauvais coup à plein nez mais elle sentait aussi que ce n'était pas son affaire. Du moins, pas pour ce jour-là. Elle voulait d'abord savoir s'il était parti avec une arme et s'il comptait s'en servir dans la soirée avant de se lancer tête baissée dans des plans imprudents. Comme si suivre un inconnu louche et potentiellement mercenaire en retraite anticipée n'était pas déjà suffisamment imprudent comme ça.

Une fois qu'elle fut assurée qu'il avait bel et bien quitté les lieux, elle se leva lentement et laissa à nouveau son chien libre de ses mouvements. Le pauvre émit un léger grognement d'indignation mais retrouva bien vite sa joie habituelle. Il se remit alors en quête de satisfaire sa maitresse qui le suivit dans les ruelles, ne perdant pas de vue l'individu qui portait à présent une grande épée dans son dos. Bien entendu, la foule n'y trouvait là rien d'inquiétant. On ne vient pas au marché noir pour surveiller les autres, on y vient pour faire ce qu'on a à faire sans déranger ni être dérangé. La ceinture toujours fermement enroulée autour de sa main, elle baissa un instant les yeux pour vérifier que son chien ne se faisait pas écraser dans la foule. Il avait l'air de plutôt bien s'en sortir. Mieux qu'elle, en tous les cas. Le trop plein de gens commençaient à lui donner un sérieux mal de tête et des sueurs froides. Il y avait vraiment de sacrés tordus quand on trainait dans certains quartiers. Heureusement, ils n'étaient pas si nombreux.

L'empathique releva ses yeux violets et porta son regard sur l'endroit où aurait dû se tenir la silhouette de celui qu'elle suivait dix secondes plus tôt. Il était pourtant là, elle en était sûre, elle ne l'avait pas rêvé ! Avait-il tourné ? Elle jeta un coup d’œil à droite, puis à gauche. Non, aucune issue, aucune rue et pas de porte non plus. Il était forcément là, quelque part...
Puis la solution arriva. Cruelle. Cruellement stupide. Les cheveux dressés sur sa nuque et les muscles de son dos crispés au maximum, elle sentait son aura pourtant rassurante un quart d'heure plus tôt envahir son champ d'action et surtout le menacer. Elle avait parié sur le mauvais cheval. Le papillon s'était brûlé les ailes. Angoissée au possible et n'osant même pas espérer se tromper sur l'identité de l'homme arrêté à deux pas dans son dos, elle chercha quoi dire pour sa défense avant qu'il ne l'accuse de quoi que ce soit. Il fallait quelque chose de crédi...


"C'est pas moi, c'est mon chien !"

Trop tard !
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Faust McRay

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MessageSujet: Re: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeJeu 17 Mai - 0:57

Il avait quitté l'atelier depuis peu de temps, et se retrouvait déjà dans une foule. Misère, lui qui voulait être discret... Mais bon, dans le marché noir il passait inaperçu, et les gens armés n'étaient pas chose rare. Encore fallait-il savoir qu'il était maintenant armé. Le Dvi Galseau semblait mécontent d'une telle proximité avec la foule, et se contenta de s'envoler au-dessus des autres. Néanmoins méfiant, il étendit la zone de réception de son pouvoir, essayant de capter des auras animales pouvant signaler un danger et puis... Il retrouva l'aura âgée mais vivace du basset... Oh non. Elle le suivait donc? Ou ce chien appartenait-il à quelqu'un d'autre? Maudissant la faiblesse de son pouvoir, et surtout son inefficacité sur les humains, il décida d'un bref plan d'action. Il n'était pas le plus grand dans cette foule, il y avait encore carrément moyen qu'il puisse s'échapper... Mais du moins... Pourquoi, si tel était bien le cas, le suivait-elle? L'idée ne lui était jamais vraiment venu, mais cette femme pouvait toujours être un assassin aussi... La seule chose pouvant prouver le contraire était son regard... Mis à part l'air méprisant lorsqu'il lui avait proposé de la raccompagner... Mais ça n'importe qui de sain aurait répondu ça. Et ces yeux... Ils n'étaient pas pleins d'une envie de tuer ou quoi que ce soit. Cette fille avait eu l'air parfaitement innocente, et sa présence presque involontaire! Et puis après tout, c'était bien le chien qui l'avait suivit, après, si elle s'en était rendue compte ou pas cela n'avait aucune importance, à condition qu'elle ne soit qu'une civile... Bien sûr il en revenait constamment à l'éternelle question : qui était-elle?

Décidant de se calmer un peu, il expira en étirant un peu ses épaules; ce qui n'était pas si évident avec tant de gens autour de lui, mais profita néanmoins de l'occasion pour regarder derrière lui... Il prit un moment avant de la trouver. Oui avant il n'avait pas spécialement fait attention, mais cette fille était vachement discrète une fois entourée d'autres gens... Pratique en soit, surtout quand on traînait dans des quartiers malfamés (hein madame :p). Ce qu'il lu sur le visage de la jeune femme lui fit alors réfléchir... Elle n'était pas très à l'aise entourée de ces gens qui allaient et venaient, et Faust n'avait pas raté les quelques échanges de drogues ou d'armes qui se faisaient autour d’eux en passant, discrets, mais à l'oeil entraîné, relativement visible... Forcément entouré par une foule comme celle-là... Respirant profondément, il décida déjà de se débarrasser du chien qui suivait son aura, et pour cela, rendre cette dernière désagréable. Forcément il n'y avait pas 20 manières d'y procéder, de plus il était bien avantagé par la foule de gens, quelques drogués, des dealeurs, ou simplement des gens un peu à côté de la plaque... Cela ne surprit alors personne de l'entendre murmurer sauvagement : "Si tu continues à me parler de cette façon je jure que je vais mettre une balle dans ma propre tempe, ça nous débarrasserait de deux misères, ton cerveau et le mien!"

Bien sûr cela n'avait aucun sens, mais les mots énervés au possible marmonnés par Faust rendaient son aura sombre et nauséeuse; le basset n'aurait jamais comprit les mots, mais le message y était, et cela sembla suffire à ne pas se faire suivre. Naturellement il avait aussi fait légèrement fuir le Dvi Galseau, qui alla se poster sur un rebord en lâchant un cri mécontent.

Désolé vous deux, mais c'est pour la bonne cause. Pensa-t-il.

Il ne fallait pas qu'il perde de temps et en quelques secondes s'était faufilé dans la foule qui marchait dans le sens inverse, et s'arrêta quelques instants, tourné vers un mur, non loin de l'accroupi. Les gens passèrent à côté de lui sans s'en soucier, surtout quand il se mit à murmurer tout seul pour rester dans le personnage... Oui il avait prit exemple sur un schizophrène, et pour cause le contrebandier était un parfait sujet d’expérience. En général les gens ne s'intéressaient pas aux dégénérés. Sentant l'aura du chien continuer, il attendit avant de se relever quelques peu, et voir les cheveux noirs s'éloigner un peu. Bon, ça c'était fait, la nana l'avait définitivement perdu de vue! Maintenant ce n'était plus son problème. Bon... Il allait quand même dans la même direction... Décida donc de la suivre d'un peu plus loin. Faust fit donc en sorte que l'oiseau à deux têtes revienne, levant son bras dans la foule pour signaler à la créature de venir. Tyrion et Sven s'arrangèrent donc pour se poser sur lui, sous le regard de quelques gens un peu curieux; certains n'avaient sans doute jamais vu ces oiseaux, étant rares sur les marchés, mais trouvable néanmoins.

Il allait tourner vers une autre intersection quand il sembla y avoir des bouchons non loin devant lui. En effet Faust ne l'avait pas remarqué, mais, comme beaucoup d'autres, un gros type avait suivit la brune... Et maintenant il semblerait qu'elle se soit retournée vers lui en disant relativement fort "c'est pas moi, c'est mon chien!"
Situation de merde. Le blond voulait rester incognito, mais ce gars n'avait pas l'air commode... Chauve, avec des tatouages remontant sur sa nuque et descendant jusqu'aux épaules... Il n'avait jamais vu ce type, mais pour traîner au marché noir, fallait pas penser que ce gars était un moine... Et à peine eut-elle le temps de réaliser l'erreur sur la personne qu'elle se faisait traîner en avant. Visiblement elle eut le bon réflexe de ne pas crier; cela n’aurait que fait réagir d’autres hommes de manière non voulue. Le basset allait réagir de suite quand Faust se mit à murmurer : "Du calme, ne bouge pas du calme, ne fais rien."
Son aura puait la demande d'attention, mais il ne vit pas suffisamment l'animal pour le confirmer... Se faufilant au travers de la foule qui stagnait en grognant devant lui, il écarta quelques gens en s'excusant, puis fonça droit vers le gros. Faust n'était pas un héro, ni quoi que ce soit de courageux, mais cette fille était sans doute là par sa faute, et quelque soit la raison de sa venue au marché noir, elle ne pouvait pas subir ce que ce gars pourrait lui préparer. Voyant qu'elle se débattait trop, le gars la souleva; parfaite occasion avant d'attirer trop d'attention... La foule elle-même tournait les têtes vers les deux, et certains viendraient sans doute s'ajouter au gros pour avoir leur part... Ces porcs.
Bouillant maintenant sous la vague d'adrénaline, Faust ne prit pas longtemps à agir, et d'une main agile attrapa le flingue du gars qui pendait à sa ceinture, et lui pointa sur la nuque. Forcément cela le refroidit, et, pas plus grand que le blond, ce dernier murmura dans son oreille : "Tourne à droite et pose la fille, maintenant."
Le gars le fit, ne semblant pas plus effrayé que cela. Voyant que le déplacement reprenait son cours, les gens passèrent à côté d'eux avec des regards à la fois méfiants et prudents; une fusillade ici pourrait très mal tourner, donc chacun se fixa sur ses propres affaires, comme toujours.
Le gros posa la fille sur ses pieds avant de se retourner aux trois quarts vers Faust. Eh merde, il connaissait ce type, un dealer, qui marchandait parfois au bordel... Du moins, lorsqu'il l'avait connu. Les yeux du gars devinrent froids et malicieux...
"Faust McRay... De retour parmi les morts..." Murmura-t-il.
Forcément Faust jeta un coup d'oeil à la fille qui à côté semblait trembler, mais il n'en n'était pas certain... Gardant son attention sur le gars, il essaya de se souvenir de son nom... Drow... Son surnom était Drow.
"Si ça c'est pas une surprise..." Continua-t-il sans crainte.
De suite Faust serra les dents et siffla d'un air menaçant, le flingue pointé étrangement vers les bijoux de famille du cher monsieur : "Tiens ta langue ou je l'arrache de ta gueule maintenant."
A cela Drow sourit.
"Toujours aussi vicieux à c'que j'vois... Pourtant on m'avait dit que ton accident avait rendu certaines choses difficiles..."
"Tu tiens vraiment à perdre une couille pour le savoir?"
Le gars se tut, puis d'un coup d'oeil à la dérobé vers la fille, sourit; il la tenait par le poignet pour l'empêcher de fuir.
"Et elle, c'est ta copine?"
Cette discussion n'irait vraiment nulle part, serrant les dents, Faust ne vit pas beaucoup d'options s'il voulait laisser ce gars en vie; et ce fait était évident pour plusieurs raisons : il avait dû monter dans les échelons relativement rapidement, ensuite se mettre un gars d'un gang à dos, ce n'était pas la chose à faire, surtout quand de fil en aiguille la vengeance devenait de plus en plus vicieuse, visant les proches et non la personne elle-même... Plus qu'une chose à faire : "Tu ne m'as jamais vu ici, d'accord? Si j'apprends que tu as parlé je ferais en sorte que tu ne puisse plus JAMAIS te servir de ton engin. C'est clair? Et tu sais que je pourrais te retrouver en un rien de temps."
Le gros sourit, une dent en or se montra par la même occasion : "Tu me connais, vieux con, j'dirais rien."
D'un regard froid il retira le flingue puis prit la nana par le poignet pour la traîner en avant. Il n'avait ni fait attention à son visage, ni si elle avait l'air mal en point, mais pour le moment il fallait qu'ils sortent de là. Le Dvi Galseau les survolaient et le chien restait prêt de la fille. Bon sang de bonsoir, en plus d'en savoir trop, elle avait quasiment champ libre pour aller tout raconter à des gars du gouvernement... Putain; il n'avait pas prévu de passer sa nuit à pourchasser des gamines et leur faire des leçons de morales... Si elle parlait, il était mort.
Ses oreilles étaient totalement bouchées face à l'énervement, et si elle avait parlé, il n'aurait jamais entendu... Et puis après il y avait l'affaire de Drow, ce gars était autant un danger sur pattes que la plupart des dealers qui traînaient dans le coin... Faust ne prit pas longtemps à décider d'une destination possible; le parc, pour commencer. C'était suffisamment loin du marché noir, et la fille serait obligée de parler. Il ne voulait pas lui faire de mal, juste suffisamment peur pour qu'elle ne dise rien... Bien que rien l'empêchait de déballer son sac devant les autorités. Des années passées à reprendre une vie normal et le voilà retrouvé à menacer et à avoir l'air d'un gros méchant. Quelle merde.
Néanmoins le chemin lui éclairci les idées, et petit à petit, la main de fer avec laquelle il tenait son poignet était adouci. Une fois près du parc, il éleva doucement la voix : "On va discuter cinq minutes et tu seras libre de partir..."
Elle n'avait rien à voir avec cette affaire, c'était juste impossible... Tout ce qu'elle devait vouloir faire c'était de rentrer chez elle se reposer, au lieu d'être prise en otage par un vieux mercenaire. Ils n'entrèrent pas directement dans le parc, mais Faust fit en sorte qu'ils soient à l'abri des regards, puis se tourna vers la fille.

"Bon... Je vais mettre les choses au clair pour toi." Il inspira grandement puis reprit, la tête déjà plus froide : "Ce que tu as pu voir ou entendre, je t'ordonnes de l'oublier. Mais si tu t'obstines à t'en souvenir suffisamment pour le raconter à qui que ce soit alors je vais devoir régler ça."
Après elle pouvait toujours dire qu'elle ne dirait rien, il n'y avait aucun moyen certain de le savoir, tout ce qu'il faisait c'était de prendre des risques inutiles... Une partie de son être lui hurlait de faire comme au bon vieux temps et tuer ceux susceptibles de parler, donc elle... Mais l'autre lui disait de ne pas lui faire quoi que ce soit, que ce n'était plus qui il était... Voyant que personne n'était autour, il leva le flingue vers elle. Son esprit était vide, et la seule chose qu'il pouvait ressentir était de la peur... Peur de perdre sa liberté, sa vie actuelle et tout ce qui allait avec... Mais aussi peur de perdre son humanité. S'il la tuait maintenant, il ne pourrait plus se considérer comme un humain. Alors que pouvait-il faire?

Il regarda dans les yeux pourpres de la jeune fille, puis son esprit divagua au-delà. Quelle expression elle avait, il n'était pas sûr, mais elle devait avoir peur, et ça c'était certain. A nouveau ses oreilles se bouchèrent, et il ne vit rien d'autre à part les yeux... Ces yeux innocents et doux, qui lui rappelèrent aussi tôt ceux d'Eden. Il se figea de son être entier, visualisant alors sa nièce devant lui, les yeux levés vers le révolver... La crainte qu'il y voyait... Faust baissa de suite le flingue, cherchant un appui sur le mur voisin, n'arrivant plus à respirer. Il ne savait plus... Il ne savait plus. Son esprit devint alors totalement embrouillé, sa tête tournant... Il posa la main avec le révolver contre son front avant de gueuler : "Disparais avant que je te butte !"
Il se redressa avant de tituber un peu plus loin vers le parc. Pourquoi allait-il si mal tout à coup ? Sans doute imaginer Eden devant un tel danger lui avait quelque peu débloqué la tête, mais quand même ! Ou était-ce le fait que c’était bien lui qui, dans cette image, avait menacé la petite ? Il ne prit pas longtemps avant de s’assoir sur un banc, afin d’éviter toute chute suite à un nouveau vertige. Avec la tête dans ses mains, le flingue toujours en place, il resta immobile, peut-être des minutes ou deux heures… Il n’en savait rien… Mais assez rapidement il commença à rêver éveillé, puis peut-être endormi, qui sait ?

[ou comment improviser à la Zeub une fin qu’on arrive pas à faire ! \o/ si tu veux que je change la fin, hésite pas à être exigente, parce que j’ai l’impression de lire de la merde en lettres quand je relis]
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Kylia Miyata

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MessageSujet: Re: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeJeu 17 Mai - 23:54

La menace invisible et impalpable pesait de plus en plus contre son dos jusqu'à lui donner presque le vertige. Elle sentait qu'elle avait commis l'erreur de suivre celui qu'il ne fallait pas, qu'il était bien plus dangereux qu'elle n'avait voulu le croire. Le manque d'expérience, sans doute. Peut-être qu'un jour, on finit par savoir quelles sont les causes désespérées et celles que l'on doit oublier de suite. Kamiko n'avait sans doute pas refusé cette affaire pour rien, elle aurait dû lui faire plus confiance. L'élève ne dépasserait en cela jamais le maitre.

Prête à affronter son regard, elle se tourna pour tomber sur une énorme carcasse qu'elle connaissait très bien -peut-être même trop pour ne pas avoir envie de prendre ses jambes à son cou. Drow. Le rat que l'on va consulter si on a besoin d'un bon renseignement. Pour le faire chanter sans avoir à sortir un seul sou, son parrain avait accumulé sur lui un dossier tellement consistant que même le meilleur avocat de tous les temps n'aurait rien pu faire. Épais comme deux annuaires, annotations dans les marges, photos diverses mais toujours irréfutables, carnet d'adresses... Non, Kamiko n'aurait eu aucun problème. Au contraire, il aurait été reçu comme un prince. Mais dans ces rues malfamées, personne ne la connaissait, elle. Il avait toujours été fait en sorte qu'elle soit trop discrète pour être repérée et retrouvée un jour par cette bande de tordus. Pour sûr, elle avait été bien protégée de ce milieu, même si n'en connaissait pas moins le plus infime de leurs vices. Ou du moins de ce loustic-là.

Elle n'eut pas le temps de répliquer quoique ce soit qu'il lui avait attrapé le bras, resserrant ses gros doigts courts comme un étau sur sa chair. Elle n'avait pas besoin de faire un effort d'imagination pour deviner ses intentions. Elle les sentait comme une aura suintante et visqueuse qui touchait presque sa peau. Si ressentir le désir d'un homme dans des conditions tout à fait saines et ordinaires pouvait avoir quelque chose de flatteur voire de magique dans certaines occasions, ce qui se dégageait de cet individu à l'instant n'avait rien de charmant ni de rassurant. Même sans être empathique, elle savait de toute façon très bien qu'il ne l'avait pas attrapée sans rien dire pour l'inviter à jouer aux cartes autour d'une tasse de thé servie dans de la porcelaine de Saxe le tout sous une ombrelle en dentelle de Calais. Et le pire, dans l'histoire, c'est que la seule chose à ne pas faire dans un endroit aussi sordide était de crier au violeur. C'était bien le meilleur moyen pour attirer tous les tordus et autres psychopathes du canton. Ah ! Le bouche à oreille ! Une véritable arme à double tranchant !

La loi du silence ne l'empêchait cependant pas d'essayer de se défaire de cette poigne de fer. Il ne valait mieux pas compter sur Gabriel pour attaquer, il était trop vieux et trop petit pour qu'il supporte un choc au cas où. Si elle s'en sortait, elle se promettait de prendre un chien de garde... ou de ne plus jamais mettre un pied dans ce foutu quartier. Elle avait beau se débattre, elle n'en faisait pas moins cependant qu'énerver son futur agresseur et manquer de se prendre les pieds dans les replis de son propre pantalon. Une future victime qui ne se débat pas n'est pas intéressante, de toute façon, c'est bien connu. Il relâcha sa prise une seconde et l'espoir qu'elle pourrait partir en courant lui monta au cœur... Mais ce furent ses pieds et non ses chances qui s'élevèrent dangereusement. Il ne lui laissait pas le choix. La panique fit un véritable bond dans sa poitrine et commença alors la perte totale de contrôle. Elle essayait de frapper des poings dans la chair flasque et étrangement compacte à la fois, comprenant bien sans vouloir cependant l'entendre qu'elle ne lui faisait absolument rien.

Et puis tout alla vite. Si vite qu'elle ne comprit pas très bien, ou alors elle était trop affolée pour suivre réellement. L'homme était de retour, bien là, dans son champ de vision. Il arborait cet air dur et déterminé qu'elle lui avait connu sur la photographie. C'était bien lui, mais avec dix ans de plus. Un instant, elle crut qu'il allait lui dire qu'elle était tombée dans le piège, qu'elle avait cru jouer à la plus maline mais qu'il l'avait vue et qu'il avait demandé de l'aide à un bon ami. Puis...

"Tourne à droite et pose la fille, maintenant."
Alors c'était bien vrai, elle ne rêvait pas ? Il était pour l'aider ? Pour la faire sortir de la mouise dans laquelle elle s'était mise toute seule ? Le temps lui avait semblé s'arrêter autour d'elle. Elle en oubliait même les présences alentours tant sa propre angoisse la prenait à la gorge. Les quelque secondes que laissa passer l'horrible individu avant d'exécuter cet ordre sans issue possible lui parurent s'étirer douloureusement, comme une corde sur laquelle on force jusqu'à ce qu'elle cède d'un coup. Un peu comme ses nerfs, en fait.

Ses pieds retrouvèrent le sol et elle put se rendre compte qu'elle tremblait. Oh, pas beaucoup, sans doute qu'un passant n'y aurait pas cru, mais elle sentait bien au plus profond d'elle-même que ses os faisaient une java frénétiquement discrète. Elle se sentait presque ridicule, pourtant, elle se doutait bien qu'il n'y avait pas de quoi. C'était étrange de se dire qu'il fallait attendre une pareille occasion pour qu'elle ressente plus ses propres émotions que celles des autres. Concentrée sur le fait de filer à l'anglaise le plus rapidement possible, elle essayait plus de se défaire de la poigne de fer qu'elle ne faisait attention aux propos tenus par les deux hommes. Ils se connaissaient et ne s'aimaient pas, c'était tout ce qu'elle avait bien saisi. Il haussa le ton, on la lâcha et de nouveau elle fut trainée comme une poupée de chiffons, Gabriel sur ses talons. Cette fois, l'aura était plus sèche, plus à cran mais pas hostile. Pas encore.

Sentant ses lèvres trembler et ses joues humides, elle tenta des excuses balbutiantes, mais il ne semblait pas y prêter attention. Il s'en fichait complètement qu'elle soit désolée. Pour lui, seul le résultat devait compter : elle l'avait suivi et elle aurait pu lui causer des problèmes, voire lui en causer à l'avenir. Un mercenaire à la retraite restait quelqu'un de dangereux. De très dangereux. Mais s'il avait vraiment voulu lui faire du mal, n'aurait-il pas laissé le dealer du marché noir et sa joyeuse bande de dégénérés faire le boulot à sa place ? Du travail simple et propre : on l'aurait sans doute retrouvée morte étranglée ou battue jusqu'au sang dans une ruelle sombre et il n'aurait pas eu une seule goutte d'hémoglobine à essuyer. Peut-être qu'elle avait bien eu raison quelques années plus tôt de parier sur le fait que ce n'était pas le simple assassin qu'on voulait bien prétendre. Pourtant, la voix de son parrain ne cessait de lui répéter qu'il ne faut jamais penser que les choses sont simples.

Le parc approchait sous l'éclairage artificiel. Tiens, il faisait déjà nuit... La douleur à son poignet s'atténua et elle se rappelait presque la manière un peu brute qu'avait son père de la faire avancer quand elle avait peur. Mais son père n'avait jamais tué personne. Son père n'avait jamais tenu une arme entre les mains. Dans pareille situation, elle se dit que sa seule chance aurait été de récupérer le revolver qu'il avait dans l'autre main. Il avait beau avoir une arme de bien plus grande envergure, au tir elle savait qu'elle pouvait rivaliser avec certains tireurs dits d'élite. A vrai dire, elle était tellement terrorisée qu'elle était incapable de dire ce qu'elle pourrait faire pour se sortir de la situation. L'option tuer lui semblait cependant trop éloignée, trop abstraite pour lui donner des sueurs froides. Être tuée était déjà un problème bien plus envisageable et surtout irrémédiable.

"On va discuter cinq minutes et tu seras libre de partir..."
Pouvez-vous seulement dire sérieusement à quelqu'un que vous allez le tuer si vous savez que vous allez le faire ?

Elle reconnut des réflexes de Kamiko dans sa manière de choisir le lieu. On ne pouvait les voir ni de l'allée ni de derrière les grilles. On ne la retrouverait sans doute pas avant la fin de journée suivante, quand deux adolescents ou autres tourtereaux viendraient par là en pensant être tranquilles.
Il lui demandait d'oublier, parlait durement, mais elle ne parvenait pas à l'écouter, trop occupée à oublier les battements douloureux de son propre cœur. Il essayait de l'intimider tandis qu'elle le suppliait du regard de partir vite. Elle qui avait toujours fait attention à l'âge où, insouciantes, les jeunes femmes se font avoir de mille manières différentes, allait se retrouver mêlée à une histoire qui n'était pas la sienne et dans laquelle même son parrain n'avait pas voulu mettre les pieds.

Il avait fini de parler. Le silence semblait tellement irréel qu'elle pensa un instant qu'il avait tiré et qu'elle était déjà morte. Elle le vit lever le bras vers elle, prêt à tirer. Il savait exécuter quelqu'un, ce n'était pas la peine de lui apprendre comment tenir une arme. Ne lui avait-il pas dit qu'elle serait libre de partir ? Un instant elle crut pouvoir le lui faire remarquer, puis comprit jusqu'où elle était allée dans son erreur. Elle aurait dû s'en douter. Il lui avait dit ça pour qu'elle le croie, pour qu'elle le suive sans faire d'histoire, pour qu'il la tue à l'abri des regards. Tout se cristallisait entre eux, comme si le temps avait décidé de s'arrêter là.
Vas-y, qu'est-ce que tu attends pour tirer, maintenant qu'on y est ?

Malgré sa peur, elle sentait autre chose lui saisir l'estomac. Cela restait de la crainte, mais pas du même type. C'était plus une angoisse, une angoisse qui n'était pas la sienne. Son cœur refit une embardée. De quoi avait-il peur, tout à coup ? Ses lèvres tremblèrent à nouveau, mais elle ne sut pas quoi dire. Il ne quittait pas son regard, comme si le simple fait d'avoir vu ses yeux lui avait rappelé qu'elle était humaine, au même tire que lui, et qu'il n'avait aucune droit de vie ou de mort sur son existence.
Il baissa son arme, de plus en plus désemparé, il se perdait lui-même, elle le sentait. Perdue dans le dédale des émotions qui la frappaient de plein fouet, elle fit un bond en l'entendant crier. Disparaître ? Ça oui, elle l'aurait bien voulu, mais cela ne semblait pas possible. Ses jambes ne voulaient pas répondre, du moins, pas tant qu'il serait là et armé. Finalement, ce fut lui qui disparut. Elle ne comprit pas pourquoi, mais peut-être qu'il n'avait vu aucune raison de lui faire de mal, en fin de compte...

Il se passa une longue minute avant qu'elle n'ose respirer à nouveau normalement. Il faisait froid maintenant que la tension était redescendue et elle se surprit à entendre ses propres sanglots dans la nuit. Son basset restait à ses côtés, collé à sa jambe sans bouger. Il avait dû sentir qu'ils étaient passé à côté d'un sacré épisode, et pourtant ils n'en étaient pas encore sortis. Elle sortit alors de l'endroit désert et son regard se posa au loin sur des lueurs qui ne lui disaient rien qui vaille. Et pourtant, c'étaient bien un gyrophare de police... Une intervention dans le marché noir, sans doute. Elle s'arrêta alors net et malgré les émotions passées, se mit à réfléchir à toute vitesse. Cet homme l'avait aidée et il avait été découvert. Même si par le passé il avait tué des innocents ou des gros poissons peu importe, en ce jour il s'était montré digne de respect. Son intérêt aurait été de la laisser mourir dans une ruelle sombre, et malgré les menaces, il lui avait laissé la chance de vivre encore. Elle se doutait bien que les agents ne venaient pas pour lui, mais combien de langues se dénoueraient pour rester tranquilles ?

Elle se remit en route, mais pas dans la même direction.
Kylia ne mit pas longtemps à le retrouver. Il était sur un banc, l'air abattu. Elle ne voulait pas en savoir plus. Elle allait simplement faire ce qu'il lui semblait juste pour ce soir-là. Se forçant à reprendre le dessus sur elle-même, elle se fit neutre, la plus neutre possible et une fois suffisamment près tenta de faire ce qui lui coutait d'ordinaire le plus : communiquer quelque chose. Il fallait qu'il se calme, qu'il se détende. Il était déjà en bonne voie, semblant sur le point de s'endormir. Un minuscule cran et il le serait complètement. Elle ne savait pas endormir une personne de A à Z, mais les pousser vers la quiétude du sommeil n'était pas ce qu'il y avait de plus compliqué une fois que l'on connaissait la méthode.
Mais alors, que faire ? Un homme de sa taille et de son poids ne serait pas évident à bouger seule et elle était trop loin de chez elle pour le bouger par les transports...

Et puis, elle les vit.
Un petit couple bien comme il faut qui se baladait main dans la main dans le silence le plus complet. Une occasion en or à ne pas manquer. Il fallait inventer quelque chose, et vite avant que d'autres ne viennent mettre leur nez dans l'histoire. Au plus elle s'éparpillerait et au moins ce serait crédible. D'un geste vif mais qu'elle espérait discret, elle prit l'arme de la main de l'ancien mercenaire et la passa à sa ceinture, sous son ample pull noir. Elle attendit qu'ils fassent encore quelques mètres avant de les interpeler, espérant pouvoir paraître crédible, mais entre ses cheveux défaits, ses yeux rouges et sa voix cassée, elle ne se faisait pas trop d'illusions sur sa crédibilité.

"S'il vous plait ! Est-ce que vous pourriez m'aider, je vous en prie ?! Mon compagnon s'est senti mal, je ne peux pas le bouger seule." Ne pas paraître trop affolée, ne pas mal parler, ne pas en dire trop. Et surtout, ne rien dire d'invraisemblable.
Elle fut soulagée de les voir accélérer le pas vers elle, les sourcils froncés puis de les voir poser des regards inquisiteurs sur le grand homme blond à moitié affalé sur le banc.

"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"
C'était le moment de mettre le peu de talent de comédienne qu'elle avait à profit. Elle commença par soupirer, se donnant un air assez tranquille, mais pas trop non plus. "Rien de grave. Il a un peu trop forcé, il ne prend jamais les médicaments que le médecin lui prescrit et il s'évanouit. Seulement ça ne m'arrange pas, je n'ai pas mon téléphone sur moi et nous sommes très loin de chez nous."
Le jeune homme sembla réfléchir un instant, puis finalement demanda d'un air assez sûr de lui : "Vous voulez qu'on appelle les secours ?"
On sentait bien dans ses mots qu'il se voulait rassurant, hors ce n'était vraiment pas la réponse qu'elle aurait préféré entendre.
"Oh non, surtout pas ! S'ils l'emmènent à l'hôpital, il va m'en vouloir. Il ne veut surtout pas en entendre parler."
Elle allait perdre sa seule chance, elle le sentait bien...

Et puis, le miracle se produisit. La jeune femme qui n'avait pour l'instant rien dit jeta un regard à son époux et haussa les épaules :
"On pourrait peut-être aller chercher la voiture, ça n'a pas l'air d'être si grave que ça. Où habitez-vous exactement ?"
Bingo !
"A une dizaine de minutes à pied de la Zone Est. Je pense qu'en voiture il ne faut pas plus d'un quart d'heure, et encore s'il y a de la circulation..."
Un léger sourire rassurant se dessina sur les lèvres de son interlocutrice. "Alors attendez-moi ici, je vais chercher la voiture. A nous deux, on doit pouvoir le soulever, votre bonhomme !"
Le soulagement se fit sentir. Oui, cette personne allait l'aider et elle lui en était vraiment reconnaissante. Certes, c'était sans doute par pitié devant sa mine défaite d'enfant perdue, mais c'était déjà bien de tomber sur des gens comme ça dans un tel quartier. Elle ne comptait pas lire dans les faits divers qu'un homme blond approchant la quarantaine s'était fait égorger sur un banc dans un parc de Modula en pleine nuit. Il y eut cependant des protestations, des débats de 'mais, chérie...' avant que l'assaut final ne donne le magique résultat du : "Bon, je vais chercher la voiture, attendez-moi là toutes les deux. J'en ai pour cinq minutes."
La brune le remercia d'un sourire puis son regard se reposa sur l'homme toujours endormi sur son banc. Il avait presque l'air inoffensif...
"Ne vous en faites pas, nous n'habitons pas loin, dans moins d'une demie-heure vous serez chez vous."
Kylia lui sourit, la remercia puis tenta d'engager la conversation en attendant le retour du mari. Elle devait avouer avoir peur que ce M. McRay ne se réveille avant qu'ils ne soient arrivés chez elle...

Moins d'une dizaine de minutes plus tard, ils étaient tous en voiture, l'empathique servant de copilote assise derrière le conducteur. Ils avaient allongé l'ancien mercenaire sur la banquette arrière -sous l'oeil vigilant d'une ombre aérienne mouvante-, la tête sur les genoux de la jeune femme brune. Assez gênée mais n'en montrant rien, elle évitait de regarder son visage pour ne pas se poser de question, se contentant de regarder par la fenêtre et répondre aux quelques questions qu'on lui posait vaguement.
Puis un léger grognement se fit entendre et la peur la saisit. S'il se réveillait, elle ne pourrait sans doute pas lui faire comprendre la situation de suite et ce serait une catastrophe. Alors tant pis, puisqu'il n'était pas réveillé... Elle baissa les yeux vers lui, posa sa main sur son front et caressa ses cheveux du pouce, se concentrant en réalité pour lui redonner cette impulsion calme qui l'avait aidé à s'endormir la première fois. Elle espérait que ce serait efficace et qu'elle n'aurait pas trop à recommencer l'opération. A force, elle allait finir par s'évanouir elle-même, ce qui n'était pas le but recherché.

"Ce n'est rien, mon ange, je suis là." murmura-t-elle en espérant gagner en crédibilité. Elle contempla ce visage légèrement marqué et soucieux, déjà mangé par une bonne couche de barbe claire. Qui était-il aujourd'hui et qui avait-il été ? Après tout, il était un être humain comme un autre, dont la vie ne valait pas toutes les fortunes du monde réunies. Il avait eu un père et une mère qui l'avaient attendu avant qu'ils n'ouvrent les yeux pour la première fois et il y avait sans doute eu d'autres personnes pour l'attendre. Peut-être même que quelqu'un l'attendait encore, ce soir-même...
"Il a bien de la chance de vous avoir ! Quelqu'un qui prend autant soin de lui... Et puis, vous êtes beaucoup plus jeune, ça doit être flatteur pour lui." lança le conducteur pour détendre l'atmosphère.
Tu parles...

Quand ils furent en bas de chez elle, l'homme s'offrit de l'aider à monter le danger public jusque sur son canapé. Elle remercia chaleureusement le couple, leur proposa de leur rembourser le carburant, ce qu'ils refusèrent. Moins d'une minute après avoir mis les pieds chez elle, ils étaient repartis et Kylia devait avouer que cela l'arrangeait pas mal. Gabriel alla directement en boitillant se coucher dans son panier, baillant à s'en décrocher la mâchoire.
"Comme tu dis !" s'exclama-t-elle en retirant ses chaussures. Elle se dirigea vers le salon tout en retirant l'arme de sa ceinture avant de la poser sur la table. La jeune femme jeta un coup d’œil vers son canapé où l'ancien mercenaire était installé sur le dos. "Et regarde-moi l'autre qui dort comme un enfant de chœur..."

Bon, eh bien il n'y avait plus qu'à terminer ce qu'elle avait commencé. Fatiguée malgré qu'il soit à peine dix heures du soir, elle s'activa pour ne plus penser à ce qui s'était passé et surtout pour ne pas réfléchir au fait qu'il y avait un assassin en train de dormir sur le canapé de son salon. Elle alla chercher une couverture dans son armoire, puis revint pour la poser sur le fauteuil. La grande épée qu'il avait trainée sur son dos au marché noir reposait dans un équilibre sûr sur deux chaises autour de la table du salon. Ne pouvant même pas dire pourquoi elle le faisait, elle s'approcha des pieds de l'homme et le plus délicatement possible le déchaussa, priant pour qu'il ne se réveille pas et lui décoche un coup de pied dans la mâchoire. Une fois que ce fut fait, elle se redressa et contempla son visage. Il semblait encore bien endormi. Tant mieux. Les chaussures partirent à côté des deux chaises occupées, puis elle revint à nouveau vers lui, mais cette fois pour lui ôter sa veste. Ce fut plus périlleux, plus difficile, mais elle parvint à le faire tout de même. Elle qui ne faisait jamais de gym, elle avait tout rattrapé en une soirée !
Kylia reprit la couverture et la déplia, s'approcha une dernière fois de lui et le couvrit entièrement, ne laissant que sa gorge et sa tête dépasser de l'étoffe pelucheuse. Alors, elle se permit de se laisser choir -enfin- dans son fauteuil, en face du canapé. Le surveiller ? Ce n'était pas là le problème, s'il comptait lui faire quelque chose, elle le sentirait avant qu'il ne s'exécute. Non, c'était simplement histoire de se reposer de cette soirée brève, mais intense. Elle avait un mal au crâne de tous les diables, et pourtant la flemme d'aller prendre un cachet. Alors elle laissa la pression redescendre, et ferma les yeux, pensant pouvoir s'assoupir un moment. Puis un bruit assez inquiétant lui fit tourner la tête vers la table du salon. Depuis quand la table faisait du bruit toute seul... Elle retint à peine un cri de surprise. Debout sur la table se tenait un étrange oiseau à deux têtes. D'où il sortait, ce truc ? Des tremblements se firent sentir sous sa poitrine et alors qu'elle pensait se mettre à rire, elle se surprit à s'entendre pleurer. C'était bien l'animal qui suivait l'homme depuis le début, comment n'avait-elle pas pu le voir ? Et voilà qu'elle ne pouvait plus s'arrêter de pleurer, comme une idiote ! Quelle foutue soirée...
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Faust McRay

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MessageSujet: Re: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeSam 19 Mai - 22:11

Comment s'était-il endormi ainsi...? Surplus d'émotions? Ou simple fatigue psychologique? Voire physique, qui sait? Mais du coup Faust se retrouva dans la gênante et pénible suite naturelle de quelques événements... D'abord le sommeil léger, puis le sommeil profond. Et avec ses habitudes dans le domaine, une fois endormi il était quasiment impossible de le réveiller... Et une fois dans la seconde phase, se trouva à rêver...
Si certains persistaient à dire que les rêves étaient les reflets du subconscient, alors cette dernière partie de la tête du pauvre mercenaire en avait de quoi s'en vouloir. Tout commença comme souvent, une journée banale au bar, à servir quelques clients aux visages effacés par la banalité des gens qui traînaient au comptoir. Dans ce cas, pourquoi avait-il la sensation d'être oublié? Il servait des gens, comme à son habitude, mais le vide à la place d'un possible visage le rendit soudainement nerveux, et tomba d'un coup en arrière. D'un instant à l'autre il se trouva dans le fauteuil roulant... Non, non, pas le fauteuil! Il se débattit, essayant de se soulever du siège... Mais ses bras cessèrent de bouger, et il ne put que rester immobile. Torturé par l'absence de gens autour de lui et par la folle nécessité de sortir du fauteuil, il étendit ses bras au maximum, et trouva alors un tissu sur lequel s'accrocher... Levant la tête pour voir qui c'était, il ne vit qu'une vague silhouette, étant donc à nouveau quasiment aveugle... Désespéré, il essaya de parler, mais n'entendit pas sa propre voix; il était donc à nouveau muet... Il s'agrippa à la personne comme si sa vie en dépendait. Il ne voulait pas être seul, pas abandonné... Mais l'individu auquel il s'était accroché repoussa soudainement sa main, et sembla s'éloigner de lui. Suite à cela tout devint totalement noir.
Il lui semblait rester éternellement ainsi, immobile, seul, froid. Puis, petit à petit, au loin, une lueur se mise à briller... L'espace autour de lui sembla se réchauffer quelque peu, et petit à petit une silhouette blanche apparue, devenant de plus en plus détaillée en s'approchant... C'était une petite fille, Eden? Oui, c'était bien elle. Seule dans l'obscurité, elle étendit le bras. Sa peau était si blanche, et pure... Faust regarda alors sa propre main, noire, dont laquelle émanait des ombres bel et bien vivantes... Mais la silhouette ne cessa d'étendre la main, et il prit alors peur que sa propre obscurité pourrait déteindre sur la petite... Hélas il n'eut pas le temps de s'éloigner qu'elle le tint... Soudainement l'atmosphère autour d'eux devint un étrange mélange d'obscurité et de clarté, et le blond se retrouva alors plus jeune, sa mère caressant doucement ses cheveux en lui disant des mots rassurants...
Cela faisait si longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi à l'aise... Une telle tranquillité... Mais tout changea à nouveau, et il senti le poids de l'arme entre ses mains... Ah oui, cette arme dont il se servait lorsqu'il devait protéger le contrebandier lors de ses déplacements. Puis le paysage s'éclaircit autour de lui, l'entrepôt... Cet entrepôt où il avait failli mourir. Il s'arrêta donc face à la porte, sachant pertinemment quel piège se cachait derrière les portes. Allait-il vraiment devoir revivre cette torture? Non. Se tournant, l'atmosphère autour de lui se refroidissant sous son humeur; le paysage lui-même devint plus sombre... Arriverait-il à fuir, comme il l'aurait toujours prévu? Non... Les portes du conteneur s'ouvrir, et des mains noires jaillirent pour l'attraper, le mener à l'intérieur; il avait beau se débattre, il ne pouvait strictement rien faire.
Il se retrouva donc assit dans ce siège, ce maudit siège dans lequel il avait subit les pires tortures... Et donc à nouveau on l'enchaîna, le brûla... Mais cette fois-ci ce n'était pas un homme de chair et d'os qui le blessait, mais une ombre, un démon sans corps ni visage... Une créature de sorcellerie, née de pure cruauté, et ne cherchant qu'à donner douleur et tourment. Et c'est exactement ce que la chose fit; commençant par tremper ses mains dans une sorte d'acide qui piquait sans fin les coupures qui s'y trouvaient, infiltrant les plaies comme du venin... Mais ce fut loin d'être le pire, car la simple goutte de poison dans chaque oeil suffit à le rendre fou, se débattant, mais ne criant jamais. Qu'est-ce qu'un homme mort peut bien avoir à perdre? Faust n'avait toujours vécu qu'avec vanité et fierté, et grâce à ces deux défauts il n'octroya pas un seul mot, pas un seul cri, pas un seul son. Il avait mal, certes, comme si l'on le baignait dans une mer d'acide... Malgré cela il ne voulait donner satisfaction à qui que ce soit. Personne n'entendrait jamais cette douleur sans limite, et cette envie de mourir par tous les moyens, pour ne plus avoir à subir douleur et torture...
On lui cassa la main, puis les doigts un par un, le crissement des os se brisant lui donnant envie de crier et vomir, mais il ne fit ni l'un ni l'autre... Et lorsqu'on lui perça les tympans, sa tête tomba d'elle-même en arrière, et il ne put s'empêcher de sourire...

Faust, t'es vraiment qu'un vieux con.

Cette simple pensée le fit se relever, tirant de toutes ses forces sur les chaînes jusqu'au saignement. Dressé de toute sa hauteur, il sentit des flammes grandir autour de lui. Aveugle et sourd, il se traîna, refusant de suffoquer dans les flammes qui semblaient l'entouré. Il avait déjà vécu l'enfer, alors qu'étaient quelques brûlures? Il se frappa contre les murs, ces murs déjà chauds sous la force des flammes, mais il finit par la trouver... La porte. Il la poussa et tomba tête la première sur le sol dur et froid... La fraicheur de l'atmosphère soudaine le soulagea; il avait donc survécu... Du moins, il était sorti... Mais rien ne vint le déranger, mis à part des sirènes semblant s'approcher... Avant même qu'elles ne soient là, il avait perdu connaissance.

Un doux parfum le réveilla, une odeur simple et agréable... En vérité une odeur relativement féminine. Avant de se mettre à bouger, Faust s'assura qu'il était bel et bien éveillé... Il étira donc ses mains et ses pieds. Oui, il était vivant, et disons plutôt confortablement installé. Ne s'était-il pourtant pas endormi sur un banc? Ses souvenirs étaient flous... Et le rêve avait décidément fait en sorte qu'il n'ait rien suivit de la réalité... Il se redressa donc, n'ouvrant pas encore les yeux vu la douleur qu'ils lui procuraient... S'asseyant sur le bord du lit ou quoi que ce soit sur lequel il avait été allongé, il posa ses mains sur son visage. S'il ouvrait les yeux et voyait les barreaux d'une cellule, il serait dans la merde... Mais quelle cellule avait une banquette aussi confortable? Et à ce qu'il savait les couvertures n'avaient rien de tel... Un battement d'aile le rassura de suite, et il senti le Dvi Galseau se poser sur son épaule. Souriant, il leva la main par réflexe pour que les deux têtes viennent s'y frotter. Si l'oiseau était là alors il ne pouvait qu'être en sécurité, ou Tyrion et Sven lui auraient bien faut comprendre qu'il fallait vite partir.
Lorsque ses yeux cessèrent de picoter, il les ouvrit. En premier il vit un sol puis, levant le regard, eu l'aperçu d'un appartement relativement grand et spacieux. Ah. Il était chez qui au juste? Puis il vit une personne affalée dans un fauteuil voisin; il prit un moment avant de reconnaître la fille qui l'avait suivit. Ah... Il était donc... Chez elle? Suicidaire ou folle? Qu'était-elle si tel était bien le cas? Pour le moment elle semblait dormir, sa respiration régulière et profonde... Bon, c'était le moment ou jamais de fuir!
A peine s'était-il levé sur ses jambes à la recherche de ses chaussures, le basset se réveilla, et pour le saluer, laissa échapper un aboiement. Merde. Avec nulle part ou fuir ou aller, il se rassit en soupirant. A entendre les choses elle s'était réveillée... Mais Faust n'osa même pas regarder dans sa direction. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir dire maintenant? L'oiseau à deux têtes se frotta de manière encourageante aux cheveux du blonds, et il finit par lever les yeux. Oui elle était réveillée, et oui elle le regardait. Mais est-ce qu'elle avait ouvert la bouche? Non. Soit elle avait trop peur, soit elle attendait une quelconque explication de sa part... Visiblement elle n'était pas armée, sauf pour le flingue de Drow qui était à portée de main, sur la table. Quand à son épée, elle était posée sur deux chaises, relativement loin... Forcément Faust de son côté, n'avait rien, et c'était peut-être pour le mieux. Il soupira bruyamment et murmura : "Bon... J'aimerais comprendre pourquoi je suis ici, et pas au bureau du Gouvernement... Mais je suppose du même coup que l'explication n'a aucun sens et n'aboutira qu'à d'autres questions, alors je la mets de côté... Le fait que je n'y sois pas me fait comprendre que vous n'avez pas l'intention de me vendre à qui que ce soit, donc j'avais aucune raison... D'avoir envie de vous tuer! Bref!"
Ah quel fabuleux souvenir... Pointer un flingue volé sur une personne innocente... Quel abruti il avait été. Mais sur le coup ça avait été elle ou lui.
"Et pour cet incident je m'excuse, mais si vous aviez été dans ma position... Bref. J'ai besoin de savoir si ce que j'ai fait hier restera bien dans votre tête, et ne sortira pas de votre bouche. D'accord je suis pas en posture de parlementer, mais je dois savoir. Cela faisait des années que je n'étais pas revenu, tout ça n'est qu'une affaire de malchance."
Il avait envie de se lever, se lever et partir par la porte, sans même prendre cette épée qui lui avait attiré un max de soucis... Il aurait été mieux s'il était resté à Islantis, derrière son comptoir à servir des gens... Mais la seconde lettre...
"J'ai une bonne raison pour être allé au marché noir, je n'en parlerais pas. Je ne cherche ni soucis, ni embrouilles... Alors si vous le voulez bien, j'ai toujours une affaire à régler. Je peux rester quelques minutes pour papoter si vous voulez savoir des choses qui mettront au clair votre décision de ne pas parler à qui que ce soit... Eh puis je doute que vous vouliez de quelqu'un comme moi dans votre maison pour bien longtemps."
Il espérait franchement qu'elle le virerait de là, lui disant de disparaître et ne jamais revenir, comme la plupart des gens qu'il avait connu... Une fois qu'il aurait rendu le service à Djan, il partirait pour de bon de cette ville bruyante, et irait retrouver Eden, pour rester avec elle. Après tout il avait bien fait tout ça pour la petite.
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MessageSujet: Re: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeMar 22 Mai - 12:08

Elle se calma peu à peu, se sentant ridicule d'être aussi nerveuse. En même temps, ce n'est pas tous les jours que l'on héberge un ancien mercenaire sur son canapé, surtout après qu'il ait manqué de nous tuer. Elle réfléchit alors sur cette démarche insensée et qu'elle avait pourtant exécutée pour l'aider à se sortir d'un mauvais pas. Avait-elle un instant pensé aux conséquences ? La réponse était évidemment non. Si elle y avait réfléchi ne serait-ce qu'une minute, elle se serait rendue compte qu'une fois réveillé, il constituait un danger plus grand encore car dans un espace clos sans témoin. Elle savait pourtant bien que s'il lui avait voulu du mal, il l'aurait fait depuis longtemps. Il n'empêche que s'il venait à s'affoler à son réveil, il pouvait très bien décider arbitrairement de la tuer avant de filer à l'anglaise. Ce qui ne serait bien entendu pas dans ses intérêts...

Elle se repassa alors le film de la soirée dans sa tête, essayant de décortiquer chaque événement. Ce n'était pas chose facile. Elle avait toujours l'impression d'oublier quelque chose, et pourtant quand elle ne voyait jamais rien d'autre à rajouter. Kamiko lui aurait dit combien elle avait été folle et imprudente, mais plus encore il lui aurait formellement interdit de ramener cet homme chez elle. Et si quelqu'un l'avait vue ? Elle aurait des ennuis par la suite, et lui ne serait plus là pour potentiellement l'aider à se sortir d'une situation mal venue. Ce qu'il ne ferait pas, d'autant plus qu'il tenait sans aucun doute à sa discrétion la plus complète.
Mais elle en était sûre, personne ne les avait vus, en dehors des deux personnes qui les avaient raccompagnés ici. Des personnes bien comme il faut, le genre à ne pas vouloir d'ennuis qui n'essaieraient surtout pas de dénoncer qui que ce soit si ils apprenaient au journal télévisé que l'homme qui avait été allongé sur leur banquette arrière était capable de les égorger sans scrupule en pleine nuit pour les faire taire. Ce sont toujours les plus honnêtes qui se font avoir, c'est bien connu. Non, à part Drow, personne ne parlerait. Il suffisait d'un simple mot signé Kamiko -bien qu'elle l'écrirait elle-même- et il se tairait jusque dans la tombe. Du moins, espérait-elle qu'il serait toujours dans cette optique malgré les années et l'absence de son parrain en ville. Après tout, n'était-il pas réputé pour avoir des yeux partout ? Oui, ce serait sans doute la meilleure solution pour assurer sa propre survie. Si quelqu'un parlait, ça lui retomberait immanquablement dessus.

Tout en laissant son esprit divaguer, elle se sentit sombrer dans un profond sommeil. Il ne fallait pas, pas avec un assassin sur le canapé du salon, mais puisqu'il n'avait pas voulu la laisser mourir dans d'atroces souffrances, il ne l'avait pas laissée au milieu des pervers, un sursaut de bonne conscience qui pouvait ressurgir face à un visage endormi, n'est-ce pas ? Son père disait toujours que les hommes n'ont aucune compassion.
Ils n'en ont pas avant de rencontrer quelque chose, mais surtout quelqu'un qu'ils ont envie -besoin, même- de protéger par dessus tout. Quand je suis entré mécanicien à l'armée, je n'avais aucun scrupule à tirer sur quelqu'un s'il le fallait. Puis quand ta mère est arrivée dans ma vie, j'ai commencé à avoir peur de ce que je perdrais si un autre homme faisait la même chose pour moi. Alors j'ai refusé de porter mon arme même en mission et je me suis fait virer pour insubordination. Mon passage chez eux n'aura duré que deux ans ! Mais n'oublie pas que les hommes n'ont pas de compassion tant qu'ils ne sont pas capables de se mettre à la place de celui qui est de l'autre côté du flingue. Là où les femmes sont plus vicieuses, c'est qu'elles s'y mettent, à cette place, mais qu'elles font quand même le sale boulot sans sourciller.

Maintenant qu'elle y réfléchissait, elle se disait qu'il n'avait pas complètement tort. Mais c'étaient des vieux mots posés dans un coin de sa mémoire qui n'avaient sans doute plus sens à ce jour. Ou au contraire avait-il raison...
Ses pensées s'arrêtèrent sur cette question en suspens, incapables d'aboutir tandis que ses yeux se fermaient complètement et que son esprit s'échouait sur un bord d'inconscient lui-même trop fatigué pour se manifester. Les émotions humaines, quelle plaie ! Un jour, elle comprendrait comme cette foutue capacité fonctionnait et peut-être que ce jour-là, elle n'aurait plus de maux de tête avant de s'endormir et elle pourrait aller et venir même dans une foule un peu dense sans avoir l'impression d'aller à l'abattoir psychique. Son fléau et pourtant son arme en société. Elle avait toute sa vie pour disserter là-dessus, l'heure était pour l'instant au repos bien mérité de ses neurones.

Avait-elle assez dormi ou bien était-ce un réveil en sursaut mal venu, mais dans tous les cas elle fit un bond dans son fauteuil en entendant Gabriel aboyer. Il ne le faisait jamais. Jamais en pleine nuit, à moins qu'il ne se passe quelque chose. Et au vu du type de personne qui devait encore être dans la maison, cela ne lui disait rien qui vaille. Laissant échapper un léger soupir mécontent, elle se redressa dans son siège, sentant les muscles douloureux de son dos se réveiller plus difficilement qu'elle-même. C'était bien à ça que servaient les lits, normalement. Dormir confortablement... Une fois assise de sorte à pouvoir réagir rapidement en cas de besoin, elle se frotta les yeux et chercha à distinguer le problème malgré l'obscurité relative de son salon. La grande silhouette de Faust McRay lui faisait face, assis sur le canapé, plutôt embarrassé. Aurait-il eu une mauvaise pensée avant qu'elle ne se réveille ? Pourtant, en l'état, elle était bien plus en position de le descendre que l'inverse.
En silence, Kylia le dévisageait, l'évaluait un peu, aussi, mais elle n'ouvrit pas la bouche, préférant attendre de voir ce qu'il ferait, ce qu'il dirait. Elle ne bougerait pas, c'était certain. Au contraire, elle se doutait qu'il devait se penser comme un animal en cage, alors qu'il n'en était rien. Mais elle aurait sans doute le temps de le lui dire... Sans doute...

Ce fut lui qui le premier rompit le silence. Sa voix n'était qu'un murmure. Si elle n'avait pas écouté ses paroles, elle aurait pu lui trouver un timbre rassurant, un peu grave, sans agressivité... Il voulait savoir, il voulait comprendre.
Oui, je le voudrais aussi, si vous saviez, mais je ne suis pas sûre de pouvoir vous répondre. La jeune femme le laissa parler, aller jusqu'au bout de sa pensée, même si elle sentait comme oppressant sa propre poitrine son envie criante de sortir en courant et de retrouver l'extérieur. Quelques secondes après ses derniers mots planèrent, comme si c'était une simple discussion de fin de soirée sur la pluie et le beau temps, puis elle haussa les épaules d'un air nonchalant. Elle était trop fatiguée pour réfléchir à quoi inventer pour lui faire plaisir ; les nerfs trop usés pour encore encaisser sans rien dire à personne. Elle lui répondit cependant d'une voix calme et posée, comme s'ils parlaient de toute autre chose.

"Je me moque de savoir pourquoi vous étiez au marché noir. On a tous une raison d'y aller un jour ou l'autre, et qu'on s'y rende ou non ne fait pas la différence entre les gens biens et les salauds de bas étages." Elle rit légèrement, quoique de façon nerveuse. "Je me moque que vous menaciez à nouveau ou non, ça ne vous rendrait pas plus crédible à mes yeux. Je ne vois pas à qui je pourrai raconter qu'un ancien mercenaire devenu un honnête citoyen s'est rendu au marché noir récupérer quelque chose dont j'ignore en vérité totalement la nature, même si je le suppose. Entre nous, je n'ai pas envie de suivre de séances forcées de psychanalyse. On me prendrait pour une folle qui ne sait pas ce qu'elle dit. Et puis, je tiens trop à ma tranquillité."
Elle se leva lentement, puis effleura du bout des doigts le revolver volé au dealer. "Quant au fait que vous soyez ici, je pense pouvoir en partie vous répondre. J'avais parié sur vous, M. McRay. Vous ne savez pas qui je suis, mais je vous connaissais plus ou moins depuis... bien six ans,  maintenant. Je travaillais avec mon parrain, à l'époque. Il était détective privé, une tête brûlée sans précédent mais il a refusé de vous chercher pour des personnes qui sans doute voulaient votre mort. C'est moi qui ai détruit le dossier mais j'avais eu le droit de le lire avant pour comprendre pourquoi il refusait de vous retrouver. A l'époque je lui avais dit que vous n'aviez pas l'air du sale type qui était décrit sur le papier. Il m'a prise pour une idiote sans cervelle, mais je n'avais qu'à moitié tort." Elle se tourna alors vers lui et s'appuya contre la table, les bras croisés, un léger sourire aux lèvres. "Nous savons très bien tous les deux que votre intérêt aurait été de me laisser aux mains de Drow. Vous auriez été assuré qu'il m'aurait éliminée à votre place, comme il l'a déjà fait pour pas mal d'autres filles. Je vous ai suivi par bêtise, vous auriez dû me laisser mourir, mais même si vous m'avez menacée, vous ne l'avez pas fait. Je ne dis pas que vous êtes le meilleur des hommes, mais vous n'êtes pas le dernier des pourris. Et je sais que vous ne me ferez rien, ce n'est pas dans votre intérêt."
Elle soupira et se pinça l'arrête du nez. "Vous pouvez rester ici pour la nuit si vous voulez, ça m'est égal. On va dire que c'est un échange de bons procédés. Vous m'avez sauvée de tordus en tous genres du marché noir, je vous ai ramené ici pour éviter que la police ne vous ramasse sur votre banc comme ils l'auraient fait avec un SDF. Et puis... C'est ce qu'aurait voulu mon parrain. Il avait refusé de vous livrer à des tueurs sans scrupule, j'ai aussi refusé de le faire aujourd'hui, en quelque sorte..."
Puis, sans savoir pourquoi, elle sentit sa voix aller trop loin dans les aveux.
"Et dire que je vous avais suivi parce que je vous ai confondu avec quelqu'un d'autre. J'aurais dû vous le demander quand vous vous étiez arrêté, la première fois. J'avais reconnu votre visage, mais j'avais peur d'avoir raison. Je suis vraiment stupide, il est sans doute beaucoup plus vieux que vous. Et puis, si je l'avais suivi lui, il m'aurait reconnue..." Elle soupira puis passa sa main sur son visage. "Excusez-moi, je ne sais même pas je vous raconte ça. Vous avez sûrement d'autres choses à faire." Oui, peut-être que dans le fond, il valait mieux qu'il parte... Au point où elle en était, ça lui était bien égal.
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MessageSujet: Re: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeDim 27 Mai - 17:43

Ah. Cette fille le connaissait plus ou moins. Ah. Super? Enfin, était-ce vraiment une bonne nouvelle? Visiblement oui parce qu'elle l'avait aidé, mais de là à livrer des mots pareils... Etait-ce le manque de sommeil qui la faisait parler autant, ou juste la présence de Faust la rendant peut-être nerveuse? Eh bien la seconde option ne semblait pas des plus plausibles; elle était à l'aise, souriante et calme... Et autant dire que son sourire était agréable à voir, mieux que la tête terrorisée et en pleurs surtout. Effaçant cette image de son esprit il se concentra sur ses mots. Son parrain était détective? Et on lui avait proposé de le retrouver pour un bon prix sans doute... A l'époque j'avais remué des couteaux dans pas mal de plaies après divers incidents. Du coup elle connaissait Drow aussi... Bon cette fille était sans doute bien mieux renseignée qu'il n'y paraissait.
Elle lui proposa alors de rester la nuit. Ah. Vraiment? Décidément elle n'avait ni peur de lui, ni l'intention de le vendre au Gouvernement : deux bonnes choses à savoir. Certes si elle avait eu peur de lui elle se serait peut-être enfuie avant de le suivre jusqu'au marché noir, mais bon... L'eau renversée ne retourne pas dans le bol, ce qui est fait est fait. Se grattant la barbe il l'écouta s'emporter quelques peu sur une justification du fait de l'avoir suivi... Ah alors elle l'avait prit pour quelqu'un d'autre? Ce n'était pas chose rare, Faust n'avait rien d'exceptionnel, et était même d'une banalité intense... De loin il pouvait ressembler à n'importe qui. Malgré le fait qu'il l'écoutait avec un certain calme, il évita de croiser son regard, ou même de la regarder. Pourquoi? Il s'en voulait plus ou moins pour plusieurs choses, et qu'elle ait eu assez pitié de lui pour le ramener chez elle était bien pénible... Ou était-ce vraiment de la pitié? Il n'en savait rien, et cela le gênait grandement. Certes on pouvait considérer ça comme du donnant-donnant, repayer une dette et tout le tralala... Cependant il n'en n'était pas exactement certain.
Rah il détestait trop réfléchir. Pendant ce temps-là elle s'était rectifiée, se demandant à haute voix pourquoi elle lui racontait cela... Faust n'était pas d'un naturel très doux, mais il savait être plus ou moins rassurant. Il soupira en se levant, et murmura : "Ca vous a juste travaillé jusque là, que vous le racontiez à moi ou à n'importe qui n'aurait pas fait grande différence... Et j'ai l'habitude d'écouter les gens raconter leurs problèmes."
Eh oui, quand on est barman on en voit des vertes, des pas mûres, et des pourries... Il repensa à tous ces jeunes cons qui venaient se soûler puis se plaindre de leur vie malheureuse et sans action... Faust avait vu suffisamment d'action pour lui durer pendant une centaine d'années... Heureusement il ne vivrait pas jusque là... D'ailleurs maintenant qu'il y pensait sa durée de vie pourrait se voir radicalement réduite si certes il y avait quelqu'un à ses trousses. Forcément cela le travailla quelque peu, se demandant ce qu'il pourrait bien faire... Mais revint rapidement à la réalité, et comprit qu'il était relativement de trop... Cette jeune femme avait besoin de sommeil et tranquillité, et la présence de Faust ne pourrait lui apporter ni l'un ni l'autre. Il se leva donc, le Dvi Galseau s'envolant momentanément, puis se reposa sur son épaule une fois debout. Le blond soupira en se frottant un instant les yeux, puis dit : "Je vais partir, je vous ai suffisamment gêné par ma présence."
Il ramassa l'épée sous les yeux de la jeune femme. Il n'avait pas envie de fuir comme un voleur, mais parfois il était nécessaire de laisser les choses ainsi. Il la remercia, puis passa la porte sans un autre mot.
Qu'allait-il faire maintenant? Le plus simple serait de retourner au Marché Noir, retrouver Djan et lui demander de l'héberger... Ca devrait pouvoir se faire. Une partie de son esprit se disait qu'il aurait mieux fait de rester avec la jeune femme, dont il ne connaissait même pas le nom, mais l'autre partie rétorquait se disant qu'il ne pouvait que lui apporter des ennuis, et qu'il était mieux qu'ils ne se revoient jamais. Une fois que cette affaire serait terminée et la dette repayée, il rentrerait, point final.
Ses pas le guidèrent doucement vers le Marché Noir. Il faisait nuit, personne ne semblait se balader... Trop tôt pour la sortie des boîtes... L'oiseau à deux têtes s'envola, surveillant son maître de haut.
Ah et le flingue? Ah bah oui tiens, il l'avait laissé chez elle... Bon bah... Elle aurait une arme entre les mains, tant qu'elle ne s'en servait pas de manière stupide, et de cela il en doutait; elle n'était pas bête tout de même... Avec l'épée sur le dos, il marcha en direction du Marché. Finalement ils n'avaient pas été si loin, et comme disaient des marchands, toutes les rues de cette ville menaient au marché noir. C'était une connaissance relativement commune, mais après quitte à y croire...
Faust était un homme prudent, et dès qu'il vit un regroupement, il se fondit dans l'ombre pour devenir invisible aux yeux humains... Certes dans ces heures tardives il y avait souvent quelques individus, mais là, c'était plus que louche! Ils étaient beaucoup trop nombreux! Les affaires seraient-elles plus évoluées qu'il ne le savait? Cela faisait bien des années qu'il n'était pas revenu, mais tout de même! Autant de clientèle? Il approcha doucement, évitant les regards indiscrets, et se fondit suffisamment dans des coins sombres pour approcher sans encombres l'atelier... Devant il y avait quelques hommes... Oh non... Des soldats. Cela ne pouvait dire qu'une chose pour Faust : le danger était plus proche qu'il ne le savait.
Le Gouvernement était donc là pour renifler un peu partout, et sans doute pour cause... Drow ferait tout pour sauver sa peau, et vendre les collègues était une chose très simple à faire... Le blond resta dans une ruelle étroite, la tête dans les mains. Bon sang, pourquoi avait-il fait tout cela? Il réfléchit, vidant son esprit. Aller, il était temps de reprendre la mentalité d'avant... Avant l'incident, comme aurait-il réagit?
Deux minutes lui suffirent, et il était à nouveau lui, Faust McRay, mercenaire réputé et craint... Et pour cause, il était bon, très bon, et par dessus tout, ne se faisait jamais attraper. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne se mettent à chercher le flingue de Drow, et dessus, trois séries d’empreintes... Il avait bien vu la jeune femme le toucher du bout des doigts... C'était amplement suffisent pour la technologie actuelle.
Ses muscles maintenant tendus, il sortit de la ruelle, le Dvi Galseau le survolant de plus loin, son aura sombre et maladive. Oui là maintenant il était le mercenaire, pas le civil sans histoires. Il courut, cherchant une solution dans sa tête. Tous les problèmes peuvent se résoudre, même les puzzles les plus complexes sont faisable tant qu'il ne manque aucune pièce... Et dans sa tête il y avait deux solutions très claires :
- Il pouvait fuir. Partir en direction d'Islantis, repartir incognito, oublier tout ce qu'il s'était passé dans cette fichue ville... Ou...
- Il aiderait la nana... Certes ils étaient quittes, mais le flingue était particulièrement problématique. Il pouvait toujours retourner prendre le flingue et la laisser tranquile... Mais Drow la connaissait peut-être aussi. Cet abruti avait une sacrée mémoire...
Grondant intérieurement, il retourna vers les quartiers plus clean de la ville, revenant sur ses pas. Il se souvenait bien du chemin, et s'y retrouva facilement. Autant dire qu'il était pressé, et arriva rapidement devant la porte. Bon, manière forte ou soft? Il était en mode mercenaire, il n'y avait pas de manière douce. Il défonça à moitié la porte, sa tête en train de calculer constamment par où passer et quoi faire... Visiblement l'entrée fracassante avait dû quelque peu réveiller la jeune femme, mais il ne prêta pas attention à elle, fonçant de suivre vers la table ou le flingue était encore posé. D'une manière vive mais discrète il se mit à parler, bien que ce ne soit pas loin d'un murmure...
"Le Gouvernement était dans l'atelier, ils savent que je suis là... Si Drow a parlé on est mort tous les deux, vu que visiblement vous devez être connue dans le marché noir, mademoiselle."
Oui en effet il ne connaissait pas son nom, mais était trop pressé pour y penser.
"Je vais me débarrasser du flingue et vais disparaître..."
Il avait très envie de dire "débrouillez-vous", mais le risque qu'elle parle. De suite son esprit calculateur s'estompa, et il se mit à douter. Il avait encore le flingue en main quand ce doute l'envahit... Il le regarda posé dans sa grande paume, et se dit qu'il y avait toujours plusieurs moyens de se sortir de situations comme cela...
S'il voulait aider la nana, il y avait deux solutions. De une, lui tirer dans la jambe, attendre que les flics viennent et qu'elle dise que Faust l'avait attaqué... Il était rare qu'ils ne croient pas à ce genre de choses, surtout venant d'une femme... Mais il y avait toujours le risque qu'elle parle. Sinon il pouvait toujours l'emmener avec lui.
Soudainement agacé et embrouillé par le doute, il frappa d'un coup fort sur la table en grognant. Il n'avait plus le temps d'être patient, c'était maintenant ou jamais. Se tournant donc vers la jeune femme, il ne put s'empêcher d'avoir un visage dur et froid, creusé par la peur de se faire attraper... Il ne voulait pas se retrouver en prison pour une connerie pareille. Remettant soudainement l'épée correctement sur son dos, il la fixa dans les yeux. Elle devait avoir peur, n'importe qui dans cette situation aurait peur... Mais c'était trop tard, il avait réfléchit suffisamment longtemps. Le plus simple aurait été de la forcer à venir, mais traîner un boulet pouvait toujours s'avérer dangereux dans ce genre de situation... Si elle venait d'elle même... Restait donc à la convaincre, vu que là elle était clouée sur place. Il essaya de ne pas avoir l'air tendu, mais masquer ses émotions serait inutile, l'adrénaline l'en empêchait.
"On a tous les deux les pieds dans la boue pour le moment. Soit vous risquez la prison, soit ils vous diront que si vous parlez ils vous libéreront... Je n'ai pas envie de prendre de risques maintenant que c'était sensé être fini... Tout ce que je veux, comme vous, c'est d'être tranquille. Mettez-vous à ma place!"
Il se retourna, la mâchoire serrée. Comment lui faire comprendre qu'elle devait venir, fuir aussi? Il ferma un instant les yeux puis murmura : "J'ai autant à perdre que vous dans cette situation... Et je vais vous dire franchement, pour moi la meilleure solution serait que nous quittions la ville, même si ce n'est que pour une semaine! Une semaine le temps de la trace refroidisse, après vous êtes libres. Je ne veux pas vous forcer, mais s'il le faut j'userais de la manière forte."
A cela il regarda le flingue. Il n'avait pas envie de s'en servir, mais là le temps pressait, il venait de défoncer une porte et les voisins préviendraient sans doutes les flics.
"C'est maintenant ou jamais. Je vous laisse deux minutes le temps de décider, et si c'est bon allez prendre quelques affaires."
Il prenait encore des risques. Il perdait du temps... Mais il avait besoin qu'elle vienne d'elle-même, si elle comprenait un minimum le danger... Il alla à la fenêtre pour regarder dehors et surveiller, le temps qu'elle se décide.
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Kylia Miyata

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MessageSujet: Re: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeDim 3 Juin - 23:14

Il ne semblait pas ravi de la situation. A quoi il s'attendait, elle ne le savait pas, mais sans doute aurait-il aimé qu'on lui dise de mettre les voiles pour ne pas avoir à le faire de lui-même. Non, c'était stupide. Un homme de son envergure, avec la vie qu'il avait mené, n'allait pas se faire tout petit devant la volonté d'une gamine qui pourrait peut-être être sa fille. Elle exagérait peut-être, il n'était sans doute pas assez vieux pour être réellement en capacité d'être son père. La jeune femme arrivait cependant à comprendre qu'il ne se sente pas à l'aise. Il était dans un appartement qu'il ne connaissait pas, en face d'une fille qui en savait un peu trop et qui ne semblait avoir aucun but précis ni quelque intérêt que ce soit à l'héberger et pourtant, il était bel et bien dans cette situation. Ce n'était pas quelqu'un habitué à parler fort et à se répandre en public. On sentait bien au contraire que c'était un homme discret et prudent, mais pourtant il émanait de lui une assurance et une maturité rassurantes. Peut-être habitué à parler à des enfants, qui sait ? Il n'en restait pas moins gêné d'être là et elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle était pour sa part tellement fatiguée qu'elle ne parvenait plus à savoir qui des deux ressentait quoi, mais dans le fond c'était plus reposant. La confusion et la fatigue avaient parfois du bon...
Elle ne bougea pas, ne dit plus rien. Elle ne réagit pas non plus quand il se leva et s'approcha pour récupérer ses chaussures et son arme. Cette manière de quitter les lieux en pleine nuit, dans la fatigue et un silence mal à l'aise, c'était étrangement le genre de situation entre deux personnes qui se connaissaient plus et qui venaient de se disputer violemment, ou qui avaient commis une erreur qui venait de rompre leur amitié ou de déterminer le fait qu'ils ne se verraient plus. Sauf qu'il n'y avait rien de tout cela entre cet homme et elle. Il demeurait un parfait inconnu, un parfait inconnu qui avait failli la tuer. Kylia acquiesça d'un léger signe de tête. Oui, il valait mieux qu'il parte tant qu'il n'était pas trop fatigué pour aller ailleurs.
La porte claqua, il disparut et le silence se fit.

Alors, la vie reprit son cours ordinaire. Ou presque. Elle se débarrasserait de l'arme le lendemain, elle pourrait la détruire au stand. Ce n'était pas un problème. Gabriel retourna à son panier, visiblement déçu. Tant pis, il s'en remettrait. La jeune femme prit la direction de sa chambre, se changea et alla se coucher, elle en avait bien besoin.

Elle dormait profondément quand de grands coups contre sa porte la firent sursauter. Elle fut d'un bond sur ses pieds, le cœur battant à tout rompre, la respiration saccadée. Qu'est-ce qu'il se passait, bon sang ? Sa porte s'ouvrit à la volée et ce fut simplement ce qu'elle comprit au moment où elle l'entendit rebondir contre le mur du couloir. La seule chose qui l'inquiétait plus que le fait qu'elle soit privée de porte pour quelques jours était bien la personne qui avait défoncé cette même chose. On peut bien espérer ce que l'on veut, dans ces cas-là on ne peut que prier pour que ce soit le moins pire qui vient de faire une entrée fracassante, même si l'on sait pertinemment que quelque soit le visage que l'on verra, ce ne sera jamais une bonne nouvelle. Mais celle-ci lui semblait bien faire partie des pires auxquelles elle pouvait penser. Encore que, à bien y réfléchir, il valait mieux que ce soit lui qui revienne.
Une sensation la prit alors à la gorge et à l'estomac. S'il s'approchait plus, il réussirait presque à lui filer une montée d'adrénaline, cette andouille ! Son cerveau se mit alors à fonctionner à vive allure, tout comme son cœur le faisait depuis qu'elle avait sauté au bas de son lit. A se remémorer les événements de cette foutue soirée, elle se disait bien qu'elle avait commis une grave erreur en voulant aider cet inconnu. Il y avait tout de même des fois où elle ne réfléchissait pas à tout, et ces fois-là, si rares fussent-elles, étaient décidément bien dangereuses.

Il se dirigea de suite dans le salon, comme s'il avait toujours vécu ici. Son aura n'était pas la même. Il était plus calme et pourtant bouillait de l'intérieur. Contrairement au premier contact qu'elle avait pu avoir avec lui, c'était comme si sa présence bondissait hors de lui pour contaminer tout ce qu'elle pouvait autour d'elle. Pourtant, il lui avait semblé plus discret, plus prudent... A moins que ce ne soit là la manifestation d'un esprit double, ce qui serait dans ce cas plutôt inquiétant. Non, il semblait trop stable pour être un dément, ce qui pouvait s'annoncer comme une bonne nouvelle... Ou quelque chose dans le genre. Elle se demandait cependant ce qui lui arrivait tout à coup pour revenir de façon aussi fracassante, et elle dut tendre l'oreille pour saisir la totalité de ce qu'il disait. C'était quoi cette manie de parler dans sa barbe ?
Kamiko aurait lancé son fameux :
"Bon, t'as fait une connerie, la prochaine fois, ne la refais plus... Maintenant tu cours !". Et il aurait eu parfaitement raison. Le Gouvernement, rien que ça ? Et ce n'était pas comme s'ils avaient un dossier complet sur elle quelque part dans leurs archives, bien entendu... Elle soupira. Le talent pour se mettre dans des situations compliquées de façon tout à fait stupide devrait être reconnu et rémunéré pour tous les dommages qu'il peut causer sur la vie quotidienne de ceux qui le détiennent... Heureusement qu'elle tombait toujours sur des gens pour apporter une solution correcte en temps voulu, même si cette fois elle se serait bien passée de sa présence chez elle.

Sans mot dire, le cœur battant à tout rompre, elle attendait qu'il s'en aille. A quoi bon répondre ? Il se faisait à lui seul les questions et les réponses. Mais quelque chose coinçait quelque part, elle le sentait bien. Il n'allait pas lui refaire une scène pour une histoire de silence ? Comme si elle allait crier sur tous les toits qu'un assassin avait dormi sur son canapé ! Encore un coup à finir dans la même cellule que lui. La meilleure solution pour être tranquille aurait été de lui tirer une balle dans la tête et dire aux autorités qu'il avait essayé de la cambrioler voire pire. La légitime défense, oui, ça pouvait marcher. Mais à quoi pensait-elle, bon sang ? Elle n'allait tout de même pas lui tirer dessus ! Encore moins avec son arme personnelle, c'était un coup à brosser le mur et le sol pendant trois jours...

Kylia fit un bond en entendant un grand coup résonner sur sa table de salle à manger.
Il était sur le point d'exploser intérieurement, ce n'était pas bon signe... Les signes de colère et de désemparement sont rarement de bonne augure, quoique l'on puisse en dire.
Il posa sur elle un regard assuré, dur et fermé. Elle sentait la peur émaner de lui, mais elle était bien incapable de définir la source de cette crainte. La jeune femme se doutait bien que tout avait un rapport avec la présence du gouvernement, mais comment être bien sûre qu'il n'y avait pas autre chose ? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, d'ailleurs ? Ce n'était en aucun cas son problème et elle ne voyait pas pourquoi elle devrait connaître la source de ses problèmes. De toute façon, ce n'était pas elle qui pourrait faire quelque chose pour l'aider. Elle se demandait bien ce qu'il attendait pour partir, comme il l'avait dit moins d'une minute plus tôt.
Alors que l'adrénaline commençait à devenir insoutenable -son stress mêlé au sien ne faisaient décidément pas un bon cocktail-, elle commença doucement à comprendre là où il voulait en venir. Quoiqu'il en dise, ça ressemblait quand même à une prise d'otages, certes originale, mais elle n'en restait pas moins un enlèvement avec remise en liberté sous conditions. Ou alors, pire, il allait lui tirer dessus, la battre, la frapper avec son épée... Bref, lui faire mal pour être sûr qu'elle se tairait et qu'on ne lui poserait pas de question. A moins que cette fois, il ne la tue pour de bon...
Elle sentit le cadre de la porte froid contre l'arrière de sa jambe dénudée. Elle avait déjà reculé jusqu'au couloir ? La peur est une formidable machine à actes incontrôlés. Partir ? Il voulait simplement lui demander de partir une semaine ? Si ce n'était que ça... Mais un malheur n'arrive jamais seul, ce "nous" ne laissait rien présager de bon. Il comptait donc bien partir avec elle ? Il devait décidément bien avoir peur qu'elle parle. Ou alors toute cette histoire allait chercher bien plus loin qu'elle n'osait l'imaginer.

Elle aussi regarda le flingue. Il était armé, elle ne pouvait pas faire autrement que lui dire "amen", et quelque chose lui soufflait à l'oreille qu'il valait mieux ne pas trop réfléchir avant de prendre une décision qu'il avait de toute façon prise avant elle. Après tout, elle trouverait bien une excuse pour partir en trombe de chez elle et s'absenter une semaine complète. Elle était trop sérieuse pour qu'on pense qu'elle puisse mentir. Ce serait au moins un avantage... Si tant est qu'on puisse trouver un avantage à cette situation, évidemment...
Il était maintenant de dos, près de la fenêtre, et malgré tout, elle sentait bien qu'elle n'avait pas le choix. Au plus elle attendrait au plus elle serait sûre qu'elle serait enlevée de force et trimballée n'importe où. Encore un coup à finir dans un lieu peu recommandable. Au moins, si elle le suivait sans rien dire, peut-être qu'elle pourrait l'influencer sur la destination, voire carrément choisir où elle partirait quitte à le laisser tout seul de son côté et à le planter à la gare. Elle verrait bien, elle aurait tout le temps d'y réfléchir avant d'arriver jusque là.

En silence, elle se rendit à sa chambre. Elle ne savait même pas pourquoi elle le faisait, pour quelle raison absurde elle décidait de lui obéir au lieu de lui tenir tête. Peut-être parce qu'elle savait que seule elle ferait une catastrophe de plus ? Sans doute, oui. Sans aucun doute, même. Et puis, il était armé et elle avait vu sur papier ce qu'il était capable de faire. Au vu de son changement soudain d'aura, elle ne comptait pas faire le test pour savoir s'il était capable de reprendre du service ou non. Et à bien y réfléchir, mieux valait un criminel qui avait tout intérêt à la laisser en vie que deux gars du gouvernement bien décidés à tirer quelque chose de leur interrogatoire. Même si le risque restait infime, mieux ne valait pas le prendre, on n'est jamais trop prudent.

Avec un soupire, elle attrapa un sac de sport vide et l'ouvrit pour y placer avec le plus d'ordre possible de quoi tenir une semaine. Un pantalon de rechange, trois hauts, et la lingerie suffisante... Autant dire que ce serait sans doute son arme qui prendrait le plus de place. Car oui, elle comptait bien partir armée. Le contraire aurait même été plutôt suicidaire. Elle ne le lui dirait cependant pas. Ce serait la surprise, au cas où il lui reprendrait l'envie de la menacer. Quand bien même elle ne saurait pas ce qu'elle en ferait si la situation venait à se reproduire. Attrapant un autre pantalon, elle le passa sur sa chemise de nuit qu'elle fit rentrer à l'intérieur comme elle l'aurait fait avec une chemise et passa un long gilet par-dessus. A quoi bon prendre plus que le strict nécessaire dans un cas aussi extrême ?
Quand elle revint dans le salon, les deux minutes venaient à peine d'être écoulée, ou alors elles étaient passées depuis peu. Il ne semblait pas plus apaisé, mais il lui faisait déjà nettement moins peur. Oui, elle se sentait déjà nettement plus capable de lui répondre s'il le fallait.
"C'est bon, on peut y aller."
Sans attendre qu'il ne la suive, elle alla chercher la laisse de son chien et le réveilla un peu pour qu'il puisse les suivre. Il était vieux et fatigué, mais il pourrait au moins marcher jusqu'à la gare la plus proche.

Alors qu'elle allait sortir de son appartement, les premiers ennuis commencèrent. L'une de ses voisines sortie en pyjama de chez elle furetait près de la porte sans doute dans le but de savoir ce qu'il se passait. Des fouineurs, il y en avait toujours, malheureusement...

"Kylia, tout va bien ? J'ai entendu un grand bruit... Et puis, votre porte ? Oh, vous n'étiez pas seule ?"
D'un geste vif, elle attrapa le bras de Faust. Autant agir le plus vite possible avant qu'il ne décide d'agir de lui-même. "Ce n'est rien, Sandra. Une bande de petits malins du stand qui ont essayé de forcer ma porte. Steve était avec moi, heureusement, c'est un ami de la famille. Rentrez chez vous, on ne sait jamais, s'ils reviennent... Pour ma part je vais m'absenter quelques jours, le temps qu'ils se calment. Allez, retournez vous coucher, ça vaut mieux." Elle était parvenue à le pousser vers l'ascenseur et à fermer tant bien que mal sa porte à clé malgré le fait évident qu'il faudrait la changer. Elle espérait que sa voisine dégagerait vite, elle n'était pas en état d'essayer de l'apaiser. Elle n'avait qu'une envie, retourner se coucher, et pourtant son cœur battait à tout rompre. Sans plus attendre, elle fit s'ouvrir les portes de l'élévateur et ne se permit de respirer qu'une fois à l'intérieur. Enfermée dans une boite de conserve avec un ancien tueur en série légalisé, oh oui ! Il y avait de quoi se permettre de soupirer de soulagement !

Elle laissa planer le silence une seconde, ou peut-être deux. Il leur restait encore vingt-huit étages à descendre. Elle avait le temps de lui dire l'essentiel.

"Au fait, je m'appelle Kylia. Vous l'aurez sans doute compris... Mais il y a quelque chose que je préfère que vous sachiez." Elle baissa les yeux. Même ses amis proches ne le savaient pas, alors pourquoi le lui dire ? "Je suis ce qu'on appelle empathique. Si vous êtes à proximité de moi, je ressentirai vos émotions presque à la même intensité. C'est un peu dur à croire, mais pour les secrets nous serons quittes... Enfin, ce qu'il faut surtout que vous sachiez c'est que je pourrai deviner vos intentions avant que vous ne tentiez un geste et que si vous avez une montée de stress quelconque, pour moi elle sera double : la vôtre et la mienne. Je vous laisse imaginer quels dégâts cela peut occasionner dans certaines situations ."
La porte s'ouvrit, elle sortit et dans le silence, elle marcha jusqu'à la gare qui se trouvait la plus près de chez elle, au côté de cet homme étrange et dangereux à qui elle avait presque confié sa vie sans trop s'en rendre compte.

Une fois dans le hall, elle se tourna vers lui tandis que Gabriel se laissait lourdement tomber sur le sol. Elle le dévisagea un instant, ne sachant pas si ce qu'elle avait à lui proposer était une bonne idée ou non. En chemin elle avait réfléchi. Aller à Islantis pouvait être une bonne idée, mais elle n'y connaissait personne et dans le fond ce serait se mettre plus encore en danger. Shangyu ? Si Kamiko apprenait ne serait-ce qu'un fragment de toute cette histoire, il les tuerait tous les deux : lui pour avoir approché sa filleule, elle pour avoir été aussi stupide. Alors il ne lui restait plus que Mala Muerte en tête. Depuis quelques mois déjà, elle avait appris qu'il lui restait bien une famille vivante, quelque part, et ce quelque part, c'était bien cette ville en plein milieu du désert. La famille de sa mère -ses grands-parents en l’occurrence- n'avait jamais su qu'elle existait jusqu'à ce que Kamiko s'en mêle. Son grand-père lui avait écrit, curieux de faire sa connaissance, et depuis elle avait appris à connaître une famille beaucoup plus vaste, composée de cousins et de cousines éloignés de sang et proches de cœur. Une véritable mafia qu'elle avait rencontrée d'abord avec beaucoup d'appréhension mais qui au final l'aiderait sans problème, même si elle devrait légèrement modifier la vérité si cet individu inquiétant venait avec elle. C'étaient des braves gens, elle ne voulait pas non plus les mettre en danger. Et pourtant, elle préférait choisir cette destination anonyme. Personne, pas même l'état civil n'avait été en mesure de retrouver cette famille alors qui pourrait le faire en une semaine sans connaître son identité ?
"Je ne sais pas où vous comptiez vous rendre, mais personnellement j'avais choisi Mala Muerte. Il me reste de la famille, là-bas. C'est une longue histoire mais je les ai retrouvés il y a peu de temps, et personne ne sait que j'ai des parents encore en vie quelque part. Si vous voulez, vous pouvez venir, ils sont très accueillants et très discrets, ils ne diraient rien si un inconnu venait. Vous comprendrez cependant que si on s'y rend, vous devrez leur mentir. Leur dire que vous êtes un ami de mon père ou un des miens, ou que sais-je encore ?... Mais ils ne comprendraient pas la situation telle qu'elle est, ça c'est sûr. Maintenant, si vous comptiez partir de votre côté, je ne vous retiens pas. A moins que vous n'ayez décidé d'une autre destination en chemin ?"
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Faust McRay

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MessageSujet: Re: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeVen 15 Juin - 22:48

Ce ne fut pas long avant qu'elle file dans sa chambre pour chercher des affaires. Bon, au moins il n'aurait pas besoin de la porter sur son dos. Ce fut elle la première à sortir par la porte (en miettes, il fallait l'avouer). Hélas une voisine du pallier semblait avoir été réveillée par le boucan... Pas des plus surprenant, mais toujours un problème. Cependant la jeune femme fut rapide et sortit une excuse relativement potable, attrapant soudainement le bras de l'ancien mercenaire, ce qui lui donna un frisson désagréable, mais essaya de paraître détendu. Elle finit donc par le pousser jusqu'à l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, elle soupira et énonça enfin son prénom. Kylia, joli, relativement banal; de nos jours on donnait toutes sortes de noms aux gens, juste histoire de faire original... Puis elle enchaîna sur... Eh bien... Ce qui semblait bien ressembler à un pouvoir... Ah? Donc elle pouvait ressentir toutes les émotions autour d'elle... Donc tout le long elle avait sû comment il se sentait. Super? Mais autant dire que la nouvelle le surprit quelque peu; ce pouvoir n'était pas bien différent du sien? Bon d'accord, lui ne pouvait que ressentir ce que sentaient les animaux, et surtout pouvait aussi leur transmettre ses propres émotions, pour que eux le comprennent. Autant ça l'aurait peut-être détendu qu'il parle du sien, il décida contre; après tout, il ne pouvait se dévoiler si facilement à n'importe qui, bien qu'elle avait été d'une grande aide.

Ils sortirent de l'ascenseur en vitesse, et Faust se força quelque peu à être calme, histoire que Kylia n'ait pas doublement de stress. Elle le guida à l'extérieur et ils marchèrent jusqu'à la gare. Le blond savait pertinemment qu'il prenait des risques en se baladant avec l'immense épée sur le dos, mais vu ce que les gens trimbalaient de nos jours... Le Dvi Galseau s'était posé sur la poignée de l'épée, confortablement perché en hauteur, il pourrait le prévenir en cas de problèmes... Mais déjà l'animal était tendu. Bien heureusement, à cette heure-là, peu de gens se baladent dans les rues, bien que la gare soit déjà agitée. Comme des fourmis, les gens autour d'eux marchaient, courraient, tout pour ne pas être en retard... Faust les observa avec un oeil incertain, lui qui n'avait jamais eu à se presser.
Kylia énonça alors son projet. Mala Muerte? Il connaissait quelques personnes là-bas, pas beaucoup desquels seraient bien contents de le voir en vie... Il avait bien fait en sorte de se faire passer pour mort avant de retourner à sa ville natale... Si des gens le retrouvaient...

Mais la jeune femme avait l'air certaine, et ayant de la famille là-bas, ce serait bien de ne pas devoir dormir à la belle étoile. Vraisemblablement, elle y avait pensé longuement; il l'avait sous-estimé, elle était beaucoup plus courageuse qu'il n'aurait pu prévoir.
Il allait ouvrir la bouche quand une patrouille de soldats avancèrent vers eux à pas lents. Ce n'était sans doute pas pour lui, mais s'ils étaient assez vieux ils pourraient le connaître. Dans un élan de panique il mit ses bras autour de Kylia, la serrant contre lui. Il détestait forcer une pauvre et innocente personne dans ce genre de situation, mais murmura vite : "Joue le jeu, des soldats pourraient me reconnaître..."

Et par la même occasion se demander ce qu'il portait de si grand sur son dos. Elle tremblait - ou était-ce lui? Il n'était pas sûr, mais essaya tant bien que mal de paraitre calme. Hélas elle devait bien sentir à quel point il avait peur; il n'avait jamais demandé à revenir et foutre la merde bon sang! Fermant les yeux et fronçant les sourcils et posa sa joue sur la tête de Kylia. Vu de l'extérieur on aurait pu dire quelqu'un qui s'empêchait de pleurer... Autant dire que c'était moche. Mais l'avantage avec la couverture que lui apportait la présence de la jeune femme, c'est que peu de gens observent longtemps un couple qui se dit au revoir... Souvent on est embarrassé, ou simplement on veut laisser un peu d'intimité et pudeur aux deux êtres. Du moins, c'était sa théorie.

La petite patrouille armée passa à côté; Faust n'osa pas ouvrir les yeux, son coeur battant dans ses tympans finissant par lui donner un mal de crâne. Il se détendit quelque peu une fois qu'ils étaient passés, et se détacha doucement de la jeune femme, embarrassé. Il allait s'excuser quand le Dvi Galseau lui envoya une onde paniquée, suivit d'un cri. De suite il se retourna pour voir que la patrouille s'approchait. C'était déjà foutu? Il n'était même pas encore monté dans le train que tout allait de travers...
"Monsieur s'il-vous-plaît, qu'est-ce que vous avez sur le dos?"
Par réflexe, Faust mit un visage souriant et calme, un masque d'argile qui pourrait si facilement se briser si la tension montait trop... Il pensa soudainement à Kylia qui, embarquée dans cette affaire, risquait plus gros encore.
"Un cadeau." Dit-il rapidement.
Mentir était l'un des points fort de Faust, mais là il était bien trop sous pression pour trouver une excuse correcte...
"Veuillez l'ouvrir."
"Mais certainement."
S'il avait refusé tout serait parti de travers... Là le seul plan qu'il avait, c'était que quand ils enlevaient le tissu, il chopperait l'épée au plus vite et lui trancherait la tête... Chose stupide, insensée et dangereuse, mais il ne pouvait pas prendre le risque... A moins que s'il ne se laissait embarquer... Il risquait gros, mais moins que s'il fuyait constamment. La montée d'adrénaline le prépara, et il prit une brève décision : si le soldat avait l'air surprit, il inventerait une excuse sortie de nulle-part, comme il savait si bien les faire. Si le soldat était énervé ou menaçant, il se rendrait sans grand ménage... A moins de prendre Kylia en hotage. Comme ça, déjà elle serait écartée de tous soupçons, et il aurait le temps de fuir. Mais pour combien de temps?

Calculant constamment, il enleva la lanière de cuir et laissa l'épée enroulée au sol. Le soldat s'accroupit pour l'ouvrir... La tension montait, l'adrénaline à son paroxysme, tapant nerveusement chacun leur tour les doigts sur le pouce de chaque main. Le soldat l'ouvrit entièrement et un soupir de surprise. Bon... Comment allait-il réagir maintenant? Il s'attendit à une question quand le soldat sortit un bout de papier plastifié et le regarda, les yeux larges. De suite il était debout, en salut militaire. Hein?
Un sourire vint alors aux lèvres de Faust. Djan avait pensé à tout.
"Pardon lieutenant! Je ne savais pas..."
"C'est pas grave petit, j'essayais de voyager incognito, mais la sécurité est bonne ici... Bon travail, je peux partir maintenant?"
Le soldat s'agita soudainement, lui rendant la carte. Dessus Faust vit clairement le travail précis et propre de Djan. Une fausse carte d'identité militaire. Le pauvre petit forgeron l'avait quand même fait passé pour un lieutenant... Et bien heureusement Faust savait mentir comme il respirait. L'épée fut à nouveau enroulée, et rendue. Le soldat salua, s'excusa auprès de Kylia un instant, puis partit rejoindra la patrouille qui l'attendait deux mètres plus loin.
Le blond se retourna Kylia, sa tête vide sous la lente descente d'adrénaline. Il n'arrivait plus à réfléchir, ses pensées embrouillées... Soupirant lourdement il se courba pour s'étirer nerveusement.
"Bon... Mala Muerte fera l'affaire. Allons acheter des billets."


Une fois dans le train, tout était silencieux. Kylia et son chien, Faust et son Dvi Galseau. Ils avaient survécu à tout ce qu'il fallait... Maintenant dans le compartiment privé, le blond s'affala dans le siège.
"J'ai cru que j'allais devoir faire quelque chose de vraiment stupide là-bas." Avoua-t-il, sa voix n'étant qu'un murmure.
Il ne s'était pas encore remis de l'altercation... En même temps, combien de chances avait-il eu de sortir indemne de cette situation.
"Heureusement que le Gouvernement est partout pour ce coup-là... Djan a bien fait en sorte que je sois Lieutenant d'une autre ville... Ils ne se poseraient jamais la question de si c'est vrai ou non."

Il regarda à nouveau la carte; on aurait vraiment dit une vraie... Mais dessus la photo de Faust était ancienne, et lui rappela de mauvais souvenirs. Il la rangea rapidement dans sa poche. Kylia était assise en face de lui. Il ne savait pas ce qu'elle avait ressenti lors du contrôle, mais la peur avait très certainement fait surface. Il allait dire quelque chose quand un homme ouvrit la porte du compartiment. S'attendant à ce que la personne parte après s'être rendue compte qu'il s'était trompé, il n'y porta pas grande attention. Mais c'est alors que...
"FAUST!"
De suite il avait toute l'attention de l'ancien mercenaire. Il suffit d'un regard pour comprendre qui était cet homme.
"Bon sang Gus! Qu'est-ce que tu fais là!"
Gus, un mercenaire lui aussi à l'époque rebelle de Faust. Il n'avait pas vraiment changé, son visage toujours abîmé par une immense cicatrice.

Voyant son intention de venir s'assoir avec eux, le blond s'assit à côté de Kylia, non pour la déranger, mais pour empêcher ce type de se mettre à coté d'elle. Autant dire qu'elle courrait plus de risques avec Gus qu'avec Faust. Ce type n'était pas malsain, mais il restait un homme suffisamment primaire pour faire des avances douteuses. L'homme vint volontiers s'assoir, son regard froid bien qu'il souriait.
"J'étais certain que c'était toi tout à l'heure dans la gare! Alors comment vas-tu depuis le temps? Ah bon sang ça fait du bien de te voir! On est pas beaucoup à avoir survécu à l'ancien temps! Bon sang qu'on formait une bonne équipe n'est-ce pas?"
Oui Gus n'avait pas changé, et il était toujours aussi bavard. Il était un homme assez imposant, une musculature développée et toutes les connaissances qu'il fallait pour tuer n'importe quel individu. Ajoutez à cela un caractère à deux faces... Un peu comme Faust il avait le don de se rendre très soudainement sérieux, et il lui était facile de bloquer toutes émotions pour devenir une machine à tuer... Mais sa seconde face était chaleureuse, amicale, et aimait particulièrement parler... Les choses n'avaient pas vraiment changé.
"Ah je me souviens du jour où je t'ai rencontré! Tu m'en as donné un sacré souvenir tiens!"
Il souleva la manche de sa chemise où une brûlure longeait le bras entièrement...
"Toi et ton lance-flammes, vous étiez une tuerie!"
Faust se racla la gorge, quelque peu embarrassé de la situation. La plupart de ces souvenirs il avait essayé de les refouler. Oui le blond avait longuement traîné un lance-flamme avec lui... Chose qui avait fait assez rapidement sa réputation. Mais bon, Kylia n'avait pas vraiment besoin de savoir...
"Et alors cette petite... C'est ta copine? Oui suis-je bête! T'as toujours eu l'oeil pour les jolies!"
Faust n'avait pas le temps d'en placer une, mais remarque, s'il pensait qu'elle était sa petite amie, elle courait moins de risques encore... Il lui faudrait lui expliquer quand même à la jeune femme...

"Ah mais mon cher Faust, où vas-tu comme ça? Si tu as bien pris le train, tu ne peux pas aller à trente endroits différents... Qu'est-ce qui t'emmène donc à Mala Muerte?"
"Des affaires. Mais je ne compte pas me faire savoir ma présence là-bas..."
"Je sais bien mon bon ami! Rien de plus simple que de se faire trancher la tête juste en énonçant ton nom! Le grand Faust McRay de nouveau sur le terrain!"

Le blond se posa un instant la question de l'intelligence de cet homme. Kylia, qu'il pensait être sa petite amie, était parfaitement témoin e ce qu'il disait là... N'importe qui de sain serait terrifié d'entendre cela! Pourquoi prendre le risque de le dire devant elle!
"Gus mon cher ami, gardons les histoires de guerres pour plus tard, la route et longue, nous avons tout le temps d'en parler."

Il hocha la tête avec un sourire radieux. Il se mit alors à parler de choses plus légères, ce qu'il faisait maintenant; marchand itinérant. Il faisait le tour des grandes villes pour y trouver des spécialités et autres affaires, puis partait les vendre dans la ville suivante. Apparemment, plus loin dans le train, il y avait un groupe entier de gens qui l'aidaient sur les marchés... Et visiblement, les affaires marchaient bien. Gus parlait gaiement de tout ce qui pouvait le concerner, qu'il allait à Mala Muerte pour trouver des écailles de Skael... Faust lui avait fait remarquer que cela risquait d'être difficile, ces reptiles étaient difficiles à trouver... A cela il rit fort : "Tu pourrais toujours m'aider à en trouver tiens! Toi et ta capacité à..."
C'est alors que le Dvi Galseau descendit de l'étagère à sac et menaça de griffer Gus en lui sautant dessus. Immédiatement ce dernier ferma la bouche. Faust fut rapide pour envoyer suffisamment d'ondes positives à l'oiseau pour qu'il se calme et se perche sur le bras du blond.
"Excuse-moi Gus, Sven et Tyrion ne t'ont jamais vraiment apprécié..."
Il sourit mais ses yeux n'y étaient pas. L'oiseau à deux têtes était énervé, mais l'ancien mercenaire fit en sorte de le faire penser à autre chose. En faisant ça il réalisa que Kylia pouvait ressentir ces émotions... Soudainement la tension monta dans ses muscles mais il essaya de se restreindre. Elle n'avait pas besoin de savoir de quoi il était capable... A partir de ce moment-là, Gus mesura ses mots, et parla moins; pas plus mal, cela permis au barman de fermer un peu les yeux... Néanmoins avant cela...
"Gus, comment vas-tu à Mala Muerte...? Tu sais bien que les rails ne vont plus jusque là-bas..."
"J'ai une caravane qui m'attend dès la sortie du train! Vous pouvez venir si vous voulez! Ca sera mieux que d'acheter une voiture misérable au prix d'or!"
A cela Faust sourit; ce n'était pas plus mal qu'ils aient croisé le marchand, mais la coincidence le rendait parano dans un coin de son esprit... Combien de chancies y avait-il pour qu'il tombe dessus? Essayant de relativiser, il accepta volontiers, puis ferma les yeux. Traverser la moitié du continent allait s'avérer long et pénible... Mais qu'importe, les choses allaient enfin en leur faveur... Pour combien de temps encore?
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Kylia Miyata

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MessageSujet: Re: C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust]   C'est pas moi, c'est mon chien ! [Faust] I_icon_minitimeMer 20 Juin - 18:27

Elle attendait une réponse, se sentant de plus en plus fatiguée et oppressée. Il y avait trop de monde autour d'eux, et pourtant ce n'était pas une heure de grande affluence. Et ce n'était pas l'heure qui empêchait les gens de se presser, comme toujours. A croire que plus personne n'avait assez de temps pour venir en avance et attendre patiemment sur le quai. Mais peut-être qu'attendre n'était plus possible pour personne ? Le monde voulait toujours aller trop vite. Même quand il a parfois la vie devant lui. Chaque personne stressée qui passait à moins de deux pas d'elle lui collait des frissons comme d'effroi. C'était trop, beaucoup trop, surtout en fin de journée, sans avoir dormi. Ces quelques secondes d'attente parurent se transformer en cauchemar et quand elle en vit enfin la fin, ses lèvres s'ouvrant pour lui répondre, ce fut finalement un vent de panique qui l'entoura sans qu'elle ne pût y faire grand chose. Sans se débattre, elle comprit son murmure. S'il se faisait arrêter, elle à côté, elle était aussi foutue que lui. Peut-être même plus encore !
Alors elle posa sa tête contre lui, son cœur battant à tout rompre contre son oreille. Avec le sien qui tapait à ses tempes, on aurait pu croire qu'ils jouaient à celui qui exploserait en premier. La crainte l'étreignait et elle avait du mal à reprendre le dessus sur cette sensation envahissante et incarcératrice. Il fallait qu'elle essaie de le calmer, mais elle n 'y parviendrait pas, elle le savait. La fatigue, les maux de têtes, sa propre peur... Autant d'obstacles qu'elle ne pouvait pas surmonter car trop imposants une fois combinés. Elle se contenta de trembler dans ses bras, agrippée à sa veste comme s'il était un ami proche, un petit ami et qu'il partait pour longtemps, voire qu'elle n'était pas sûre de le revoir. D'extérieur, elle devait paraître très crédible, pitoyable, même. Si seulement les gens savaient... Elle sentait sa panique vriller son esprit, la sensation piquante de sa joue dans ses cheveux détachés... Sortie du contexte, cette étreinte aurait presque pu être une source de soulagement. Mais il était hors de question de se reposer maintenant. Peut-être une fois dans le train. Peut-être...

Le soulagement. Enfin. Il l'avait lâchée, elle n'était plus prisonnière, malgré l'étau qui enserrait sa tête, malgré son cœur qui battait toujours aussi fort. Il ne la touchait plus, elle était de nouveau libre de ses mouvements. Ils allaient pouvoir se mettre d'accord et s'en aller. Elle pourrait peut-être même dormir pendant le trajet, qui sait ?
Mais tous ces petits espoirs furent réduits à néant quand elle sentit un groupe de personnes approcher d'eux, tranquillement mais visiblement déterminées. La patrouille ! Bon sang de bon soir, quand il n'y en a plus, il y en a toujours un peu rab qui se cache quelque part... A croire qu'elle était maudite pour la soirée.
Plus parce qu'elle ne savait pas quoi faire que par réelle discipline, elle ne bougea pas, se contenta de regarder la scène en silence, se demandant à quel moment exactement ils sortiraient leurs armes et elle serait embarquée comme une fugitive direction le poste de police le plus proche. Elle sentait les muscles de ses bras bouger seuls sous la pression. Les nerfs, une bien mystérieuse machine. Le jeune homme chargé de l'inspection se redressa alors d'un coup et adressa un salut militaire à Faust. C'était une blague ?
Ce ne fut que lorsqu'elle entendit le mot "lieutenant" arriver dans la conversation qu'elle comprit ce qui venait de se passer. Il était forcément tombé sur de faux papiers. Ce n'était pas une coutume ni une pratique très courante, mais il était vrai que justifier le port d'une arme par une fausse carte militaire quand on a pas de permis de port d'arme est une solution tout à fait appréciable, bien que complètement illégale. Mais pour le coup, cela venait de les sauver tous les deux. Elle put même découvrir qu'il était bon acteur. C'était une bonne chose, au moins devant ses grands-parents ils ne feraient pas de gaffe, ou moins que prévu.
Elle répondit à peine au militaire, se contentant d'un sourire poli et essayant d'adopter un air doux, malgré sa furieuse envie de lui demander de foutre le camp. Le regard clair de Faust retomba dans le sien. Il était au moins autant fatigué qu'elle de tout ça. Lui non plus n'avait pas demandé toutes ces histoires.

En route pour Mala Muerte.
Au moins une bonne nouvelle dans tout ça, elle allait être en famille. Ce n'était certes pas comme si elle allait retrouver son père, sa mère et son parrain, mais cette armée de cousins accueillants et bienveillants constituaient une famille à laquelle elle tenait déjà plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Retrouver vos racines et vous ne pourrez plus vous en passer. Elle avait déjà prévenu sa grand-mère par message qu'elle arriverait avec une autre personne dans la journée du lendemain mais qu'elle ne s'affole surtout pas. Malgré le peu de temps depuis lequel elle la connaissait, elle avait déjà compris qu'au moindre signalement d'arrivée, c'était le branle-bas de combat dans toute la maison. Mieux valait qu'ils s'économisent tous, surtout dans une telle situation.
Elle venait à peine de poser son sac, de s'asseoir et d'envoyer le message que la voix de l'homme en face d'elle retentit, une nouvelle fois comme un vague murmure. Mais sans doute le silence ambiant lui permit de distinguer mieux ses mots. Ou alors elle avait pris le coup.
Elle aussi avait eu peur à la gare, mais elle ne lui en dit rien. Il devait le savoir. S'il ne l'avait pas sentie trembler comme une feuille, c'est que lui-même avait été victime de ses nerfs. Mais elle était rassurée de l'entendre parler pour dire ces petites choses-là. Il avait besoin d'évacuer du stress, quelque part, ce qui voulait bien dire qu'il avait des faiblesses, lui aussi. Et en cela, elle savait qu'elle pourrait dès lors lui faire entièrement confiance. Un être humain qui a des faiblesses reste un être humain. Sans savoir quoi lui répondre vraiment, elle lui adressa un sourire à travers un regard empli de fatigue.

Pensive, elle regardait par la fenêtre quand elle sentit la présence de Faust comme avancer d'un cran vers elle. C'était léger, très léger. En temps normal, elle l'aurait à peine sentie, mais sans doute la proximité de ses pieds et le fait qu'ils soient seuls et fatigués n'aidait pas. Il allait sans doute lui parler, ou alors en avait-il l'intention. Ou simplement faire quelque chose... Elle ne savait pas, mais elle ne voulait pas bouger. De toute façon, elle savait qu'il n'allait rien lui faire de mal.
La porte s'ouvrit alors. Elle manqua de sursauter, mais elle ne put y couper quand elle entendit une voix masculine remplir tout l'espace sans qu'elle ne puisse le prévoir. Si cet homme connaissait Faust, ils risquaient d'avoir de nouveaux ennuis... La jeune femme tourna la tête vers l'inconnu et vit un visage plutôt accueillant. Ils se connaissaient, ils étaient amis, ouf ! Un poids de moins pour cette soirée déjà trop chargée à son goût. Mais justement, peut-être qu'en étant deux amis de longue date, ils auraient moins de remords à se débarrasser d'une pauvre fille que personne ne connait dans le coin.
Kylia n'osa remercier son compagnon de route pour son initiative d'occuper la place à côté d'elle, mais elle n'en pensait pas moins. Entre un homme qui vous a épargnée une fois et un autre que vous n'avez jamais vu, il vaut mieux toujours des deux maux choisir celui que l'on connait le mieux. Il ne faudrait simplement pas que cet individu essaie d'avancer la main vers elle, car sans aucun doute que le vieux Gabriel n'attendrait pas trente ans pour lui donner un coup de dents. Heureusement, il se contenta de prendre place en face d'eux.
Elle prit rapidement le temps de l'analyser, et inquiétant fut le seul mot qu'elle parvint à en tirer. Et ce qu'il racontait n'était pas plus rassurant. Elle était donc assise à côté d'un ancien maniaque du lance-flammes... L'une des rares choses qui ne devaient pas avoir été précisées sur le dossier qu'elle avait détruit mais surtout l'une des rares choses qu'elle aurait préféré ne jamais savoir. Elle aurait aimé cependant savoir quand il s'arrêterait de parler, qu'elle puisse enfin dormir sans avoir l'air impolie. Elle pouvait toujours attendre...

Si elle était sur le point de s'endormir, le chapitre sur sa personne acheva de la réveiller complètement. Sa copine ? Mais il était complètement malade ! Est-ce qu'elle avait une tête à sortir avec un type pareil ? A bien y réfléchir, oui... Passons. Elle n'en resta pas moins dans son coin, se disant qu'après tout, avec l'étiquette "propriété privée" estampillée sur le front, elle serait enfin tranquille, surtout à côté d'un pareil phénomène. A croire que le danger public numéro un du coin serait sa seule chance de survie. Même si elle devait tout de même avouer qu'elle n'était pas rassurée de voyager avec plus taré encore qu'elle ne le pensait au départ. S'il voulait la tuer, il n'en ferait qu'une bouchée. Mais s'il avait voulu la tuer, il n'aurait pas attendu aussi longtemps.
La fatigue lui faisait décidément envisager n'importe quoi.

Et plus encore, lui faisait perdre le fil de la conversation. Tout bourdonnait dans sa tête comme si un essaim d'insectes s'était engouffré dans le compartiment. Son esprit lui disait de se concentrer, de retenir chaque bribe d'information qu'elle pouvait, mais le reste ne suivait pas. Elle se sentait sombrer doucement, lentement mais sûrement vers le sommeil...
Quand l'intervention soudaine de l'oiseau la fit sursauter. Kylia ne comprit strictement rien à la situation. Elle n'avait pas saisi un traitre mot de la conversation Elle comprit cependant qu'elle venait de manquer une occasion de ramasser une information en or et la tension qu'elle sentait dans la jambe à côté de la sienne ne pouvait que le confirmer. Tant pis, elle n'était plus à une horreur près. Tout ce qu'elle put apprécier -et c'est peu de le dire-, ce fut le silence quasi total qui régna à partir de ce moment-là entre eux. Fermer les yeux, dormir... Leurs voix ne furent que quelques vagues lointaines, elle allait enfin sombrer dans le sommeil...

Foutu téléphone de... Rouvrant les yeux avec difficulté, elle le sortit de sa poche et vit avec surprise que c'était bien là sa grand-mère qui tentait de l'appeler.

"Excusez-moi, je reviens tout de suite." murmura-t-elle tandis qu'elle se levait et enjambait les genoux de Faust. Elle passa au passage sa main sur sa joue, essayant d'utiliser au mieux sa capacité pour l'apaiser brièvement, lui faire comprendre qu'il n'avait aucune raison de s'inquiéter. Et puis, aux dernières nouvelles, ils étaient en couple, non ? Laissant la piqûre de sa barbe s'éloigner de sa paume, elle sentit la tête lui tourner et se retint de justesse à la porte du compartiment qu'elle ouvrit tandis qu'elle décrochait.
"Yaw ! Oui, ça va, no te preocupes." Et elle referma la porte derrière elle. Une fois dans le couloir du wagon, elle s'appuya contre la fenêtre et ne se concentra plus que sur ce qu'elle avait à dire et à entendre.
Sa grand-mère l'assomma d'un flot de paroles. Elle était un peu insomniaque sur les bords, ça Kylia s'en souvenait très bien pour l'avoir entendue marcher à toute heure de la nuit dans la maison. Elle avait donc vu le message de sa petite fille et l'avait de suite appelée pour savoir si tout allait bien. C'était l'occasion de lui dire qui était ce quelqu'un, du moins officiellement, et de régler tous les détails. Il valait mieux rester sur l'idée du petit ami. Ils paraitraient distants, ils seraient à peine crédibles, et cependant toujours plus crédibles que si elle essayait de le faire passer pour un ami homosexuel qui dormait on ne sait pourquoi chez elle pour une semaine... Non, un petit ami, c'était un bon compromis pour les rassurer. Et s'il n'était pas là quelques mois auparavant, c'est qu'elle n'avait pas encore l'intention de leur présenter, point. On fait ce que l'on peut avec ce que l'on a. Pas la peine non plus de leur céder un lit deux places, la chambre de sa mère et sa tante conviendrait très bien. Deux lits simples, ça ira très bien. Ses pieds dépasseraient, mais au cas où ça ne lui conviendrait pas, il pourrait toujours aller à l'hôtel. Pour la nourriture, qu'elle ne casse pas trop la tête. Oui, pour une semaine, mais il ne faut pas s'en faire. Non, ce n'était pas la peine que son cousin Joao vienne les chercher à la gare, ils se débrouilleraient. Qu'il fasse la grasse matinée pour son jour de congé ! Qu'elle n'alerte pas non plus toute la famille pour voir le potentiel petit-fils par alliance, ils seraient de toute façon très déçu moins d'un mois plus tard en apprenant une quelconque vacherie qui lui aura valu de quitter la maison à coups de pied aux fesses. On arrive toujours à justifier ce genre de choses, et ce ne serait de toute façon pas la première fois qu'une femme ferait acte de mauvaise foi dans pareille occasion.
Après une longue série de recommandations en tous genres et d'au revoir comme si le lendemain n'arriverait jamais, Kylia put enfin raccrocher. Elle ne pouvait pas en vouloir à sa grand-mère. Cette pauvre femme avait appris le même jour que sa fille cadette était morte et que derrière elle elle avait laissé une enfant de maintenant plus de vingt ans. Autant dire que malgré les nombreux petits-enfants et petits neveux qu'elle avait entre sa fille ainée et ses innombrables neveux, la seule trace vivante qu'il restait de cette fille ingrate partie en catimini pour les renier de A à Z devait lui sembler quelque chose de bien précieux. La peur de manquer de temps, sans doute. Le regret de ne pas la connaître, surtout.

Elle ouvrit de nouveau la porte du compartiment, adressant aux deux hommes un léger sourire. Sans rien leur dire d'abord, elle rangea son téléphone dans son sac, se mettant sur la pointe des pieds pour parvenir à refermer la poche extérieure, puis se rassit aux côtés de Faust. Bien, il était peut-être temps...

"Excusez-moi mais je suis vraiment fatiguée, je vais vous laisser un peu en tête à tête." Que ça leur convienne ou non, ils n'avaient pas le choix. Et puisqu'ils étaient censés être ensemble, il n'y avait pas de raison pour qu'elle se refuse un peu de confort et surtout un poste de surveillance de premier choix... Qui sait ce qu'il peut se passer pendant le sommeil d'une innocente entourée de deux anciens tueurs sanguinaires ?...
Sans cérémonie, elle s'allongea sur la banquette, les jambes repliées, la tête posée sur les genoux de l'ancien maniaque du lance-flammes. Dormir avec un contact physique était en général un calvaire pour elle. Surtout quand une telle vague de gêne émanait de la personne en question. Mais à la moindre intention déplacée ou meurtrière, elle le saurait instantanément. Si elle n'était pas trop endormie pour réagir, bien sûr... C'était quand même mal parti. Se forçant à ne pas lever des yeux de biche effrayée vers celui que l'on pouvait appeler tout de même son kidnappeur, Kylia laissa ses paupières tomber doucement, tout doucement.
Le chemin se fit peu à peu dans son esprit, tous ses muscles se relâchèrent les uns après les autres. Puis, le dos de sa main posé près de sa tête, contre la jambe de Faust, elle s'endormit complètement et pleinement...

Jusqu'à ce qu'on la réveille. Avec une certaine difficulté, elle ouvrit les yeux. Le soleil lui donna l'impression de littéralement la brûler. Pas de doute, elle était bien arrivée dans le désert... Lentement, elle se redressa en position assise et s'étira en faisant craquer sa nuque et ses épaules. Dormir, quelle belle invention ! Sans rien dire, la mine encore endormie, elle caressa la tête de son chien qui venait lui dire bonjour, puis attrapa son sac et suivit tout le monde à l'extérieur du train, veillant à bien rester dans les pas du grand assassin à la retraite qui lui servirait encore de compagnon de mésaventure pour une semaine, et elle espérait bien pas un jour de plus !
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Faust McRay

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