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 [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]

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Hansel Tansky
Despranòn γ Gamma
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Hansel Tansky

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MessageSujet: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeLun 30 Avr - 16:42

    Ca y est, c’est le moment de dévoiler l’un des plus mystérieux pans de notre histoire, un monde alternatif en 4500 - en 4501 ? - où la magie et la technologie tentent de cohabiter entre les doigts des hommes toujours plus jaloux : le projet Thanatos. Cet après-midi-là, Chance Downtown, moins fier chercheur en second au sein du mystérieux projet Thanatos, avait l’air encore plus groggy que la veille. Dès qu’il était rentré à Sérégon, à la frontière temporelle des deux journées, on l’avait tout de suite ramené aux laboratoires. Un autre des trop familiers attentats sur le Panthéon qui, plus qu’il n’ébranlait la solidité de l’institution, réveillait les vieux fantômes des sous-sols. Il apparut donc sur le palier de la porte dans la même blouse constellée de tâches colorées, d’épaisses poches mauves sous les yeux, les épaules tremblantes, et imbibé de café noir. Pour le coup, il n’avait pas plus d’allure que la loque humaine qui l’avait reçu hier, enfoncé dans le dédale du ghetto moduléen. Son regard avait exactement la même empreinte inchangée de nervosité, l’un de ses yeux sautant par à-coups dans son orbite. Magnifique, comme tous les jours.

    Résumons les derniers événements de notre sous-intrigue. Quelque part dans la zone Est de Modula, Downtown avait dépêché, à la demande du Despranon Gamma en personne, le mystérieux scientifique « Incandescence » ; qui avait fait parler de lui, il y a une dizaine d’années, dans un nombre innombrables d’affaires touchant à la recréation humaine - des affaires plus ou moins bien étouffées par le cercle des Six de l’époque. Des talents indéniables dans ce domaine qui, aujourd’hui, lui valait de souffrir du regard du projet Thanatos ; il aurait en effet mis au point une méthode permettant de crypter l’ADN pour les appareils de lecture. Pendant ce temps, sur le continent opposé, dans la « capitale mondiale » Sérégon, se trouvait Hansel Tansky - l’insoupçonnable Gamma, tellement il semblait peu influer sur la face ouverte du Gouvernement. Hansel et les autres festoyaient, c’était vite dit, la toute récente promotion d’Asch Raizer comme Oméga ; lorsque deux attaques sur les officiels se firent en parallèle. L’une dans ce même restaurant de spécialités de Shangyu sur la périphérie, l’autre dans l’enceinte du Panthéon. Mais, comme le disait si bien le Gamma, toujours d’une exceptionnelle humeur, on en a vu d’autres. Et ce n’est pas un groupe d’armés dégénérés qui allaient bousculer ses projets.

    Ce qui amena Downtown à faire sa première nuit blanche depuis des mois. Il avait encore les oreilles qui bourdonnaient quand la voiture le balada dans les rues de la banlieue de Sérégon, où se logeait - à l’œil - Incandescence. Il retrouva ses ombres de deux jours : les quatre soldats qui l’encadraient de leurs épaules massives comme un trésor, et le regard amer des deux autres restés près de la résidence comme des fantômes. Eux aussi avaient passé une belle nuit. Mais le chercheur en second ne s’attacha pas trop à eux. Le motto du projet Thanatos était écrit dans les têtes de leurs scientifiques à l’encre rouge. Toute personne extérieure ayant eu connaissance du projet doit être supprimé. Et il ne se figurait que trop bien le Gamma, dans son imperméable de cuir, la caractéristique manche vide se baladant dans le vent de leur Cour des Miracles ; préparer les plus petites têtes de la section à cette exécution sommaire.

    « Bonjour, Incandescence. J’espère que vous avez eu le temps de déjeuner. » Vague échange de politesses avec cet homme qui peinait à garder des accroches à la réalité - alors tenir une conversation, vous imaginez. « Vous ne m’en voudrez pas si nous nous arrêtons à un drive ou un truc comme ça. » Lui n’avait pas eu le temps de déjeuner, comme on s’en doute, seulement du café et les substituts alimentaires qui allaient habituellement aux estomacs fragiles et désaccoutumés des cobayes de la branche secondaire - pour lui, ça avait été un concentré de tomate pure.

    Comment un petit format de voiture comme celui-ci arrivait encore à caser les six armoires à glace de l’escadron de Protection - six généreuses donations du spectre Epsilon - et les deux scientifiques, dont l’un avait une carrure qui faisait la comparaison, est un autre secret. Le projet Thanatos devait être un emballage de mystère parfum synthétique. Downtown passa une grande partie du trajet à rappeler à Incandescence le planning de sa première journée de travail, dit le jour de l’exposition ; ponctuant son monologue de bâillements à peine dissimulés.

    « Vous serez vraisemblablement placé dans le laboratoire C, c’est-à-dire dans la branche-mère du projet. C’est la branche Créatrice, donc vous serez au plus près de l’individu Thanatos lui-même. Vous serez sous la supervision directe de M. Gattler, qui est lui-même sous ma supervision. Si vous avez des choses à dire, ce sera à lui ou à moi. » Préférentiellement pas à moi, se garda-t-il d’ajouter. Sa nervosité était peut-être accentuée par le fait des menaces antérieures d’Incandescence sur les deux perles de beauté à son entrejambe. La voiture s’arrêta en pétaradant sur le parking d’un drive, emplissant l’habitacle d’une odeur de baguettes chaudes.

    « Je pense que le Despranon Gamma vous fera déjà voir les locaux, mais en théorie, vous ne naviguerez pas d’un labo à un autre, sauf autorisation spéciale. »

    Pour ce qu’il y a dans les autres laboratoires. Le C était au cœur de l’organisation de ces souterrains d’époque - de l’époque où le Panthéon n’était pas investi par un Gouvernement qui, il y a 600 ans, avait bousculé les alliances entre les pays, et qu’il était le symbole de quelque prospère divinité. Sur un pan, on trouvait les autres officines, pour les branches secondaire et tertiaire ; où l’on faisait, dans le jargon, du patchwork humain. De l’autre, les sources d’énergie. Au-dessus, une cour affaissée enclavée dans le Panthéon, comme si le projet Thanatos se trouvait dans un second dessous. Et autour, les prédictibles barrières de l’institution, la caverne mi-close de Sérégon et derrière, évidemment, le continent. Downtown, qui connaissait déjà ces lieux pour ne pas se les voir présenter, s’interrompit un instant pour savourer le sandwich.

    « Je pense que vous vous entendrez bien avec le Gamma. C’est un enfant génial pour la communauté scientifique, et nous sommes chanceux de l’avoir à la place qu’il occupe actuellement. » Ce qui était vrai. On devait besoin de la remontée du projet Thanatos à Hansel qui, comme issu de la Division Scientifique, et peut-être plus personnellement concerné par les derniers événements impliquant la section-mystère, avait ramené leurs intérêts sur la table. Ces dernières années, sinon, la succession de Despranon ne l’avait pas permis. Tiens, le voilà justement, le Gamma, dans une singulière escorte : à l’entrée arrière du Panthéon, exactement dans le costume que Chance lui imaginait, et un sourire engageant figé sur son visage.

    « Avant que nous arrivions, vous avez des questions ? »


Dernière édition par Hansel Tansky le Lun 10 Déc - 14:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeMer 2 Mai - 13:38

"M'houais, le temps d'engloutir un caoua'..."
En effet, Incandescence n'en fait qu'à sa tête.Ce dernier s'est levé une heure après son réveil, déjà pourtant limite au niveau de l'heure. Il possédait encore sur lui une odeur de café des plus corsé pour tout bon odorat, légèrement caché par un petit parfum, le scientifique ayant été victime d'une brève coquetterie ledit matin dans sa salle de bain. Coquetterie cachée par ses vêtements contre indiquant tout raffinement et élégance huppée. Pour quelques regards digne de phlistins, il aurait un look "steampunk", même si lesdits vêtements étaient bien antérieurs à cela...

Légèrement oppressé par deux des six molosses armés, il put néanmoins s'offrir un peu d'espace dû à son accoutrement d'acier renforcé peu confortable de l'extérieur -Par ailleurs, il imagina la scène ridicule d'une seconde voiture dans laquelle il y aurait eu également six gardes et deux personnes dans le véhicule, et que les voitures auraient eu un accident mortel. Le lendemain dans le journal: "Collision entre deux voitures: 16 morts". Cette scène le fit doucement rigoler- . Il croisa les bras au début du trajet, puis, cinq secondes plus tard, les défit. Il ne savait pas quelle position adopter lorsqu'il était au milieu d'un siège. Il préférait, comme la plupart des enfants, être du coté "de la fenêtre", disons la gauche...(Ca c'est un petit détail personnel, sinon j'entends personne à cause de mon oreille IRL). Recroisant les bras, il écouta tranquillement Downtown tout en le regardant derrière ses lunettes aux auras luisantes. Le pauvre Chance. Incandescence avait extrêmement bien dormi, contrairement à son futur collègue et supérieur. Il allait revoir sa famille, ou au moins prendre de leur nouvelles et cela l'enchantait au plus haut point.

Pour tout ce que Downtown disait, faisant fi de sa nervosité à son égard -et prenant limite un malin plaisir à le regarder stresser par moments, il aimait voir sa présence "intimider" certaines personnes-, il acquiescait nonchalamment, à demi absent, tout en réglant ses lunettes d'une main. Un vrai gosse. Sa rune de protection vieillissait, et reprenait petit à petit ses habitudes encore plus irresponsables que normalement. Elle a été récemement mise à l'épreuve, du au recrutement presque musclé du scientifique. Il avait besoin de calme et surtout, d'un expert en runes magiques. Pour lui et pour le bien de son futur entourage.

"Le despranon Gamma, hm...D'après ce que tu me dis, il n'a pas l'air d'un mauvais gusse, en effet...Faut voir."

dit-il de sa voix rauque encore inutilisée depuis ce matin, ou à peine...

"Oui, j'aurai une question, et celle-la, je pense que tu as du là prévoir, t'es pas con, je pense... Comment vont ma femme et ma fille, et je veux les voir."

Il savait que ce "Gamma" avait prévu cela. Downtown aussi peut être. Il avait posé cette question -ou plutôt cette requête- avec la même intonation que lorsque son Luger servait à tenir en otage les parties génitales de son interlocuteur, l'arme et un grain de menace en moins.

Il attendit patiemment la réponse de Downtown, puis ouvrit à nouveau la bouche.

"Une autre question aussi. Ils font du bon café là-bas? Car bon, les machines à café ne m'ont jamais réussi... Et aussi, est-ce qu'il y a un catalyseur de magie? J'aurai un petit test à faire si possible"

Incandescence était très sérieux à ce sujet. S'il n'avait pas sa dose de caféine, il ne travaillerait pas correctement, et ne pas travailler correctement, pour lui, était la pire des humiliations après ne pas réussir ses idées scientifiques. Ceci dit, sans caféine, il ne travaille pas non plus...A plus d'une fois on l'a vu dormir sur sa table d'opération, un oreiller d'hôpital sous la tête et sa blouse usée en guise de couverture. Bref.

Pour le catalyseur de magie, il voulait simplement faire revivre Neros, son Aqlay adoré, et pour cela, il avait besoin d'y insuffler de la magie. Beaucoup de magie. En effet, Neros est le rare Aqlay qui, après avoir croisé la folie d'Incandescence il y a longtemps, se nourrit de ressources magiques afin de vivre. D'une certaine façon. Grosso modo, ce serait comme une pompe à éléments autour de lui, comme nous nous respirons l'air.

"Et une dernière chose surtout...." Il se ressaisit, coupant sa phrase. Il demandera cela au Despranon...



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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeMer 2 Mai - 16:05

    Une première question plutôt prévisible en effet, si Downtown n’avait pas eu la tête dans le gaz depuis une bonne douzaine d’heures. Il mit un temps à connecter les informations dans le chaos nerveux qu’il appelait en temps normal son cerveau, plongé dans l’amère contemplation du Panthéon qu’ils approchaient. La femme. Le port même de l’institution gouvernementale, de grands toits métalliques, posés à cheval sur des arcs gothiques. La fille. La silhouette inébranlable du Despranon Gamma, qui sentait d’ici la fraîcheur d’une sieste bien méritée, quelque part entre deux chaises. Il maugréa vaguement le nom, bâilla en expirant une odeur de café froid, se reprit.

    « Vous verrez ça avec le Gamma. » Voix sans empreinte, lasse et pleine d’une ignorance à peine dissimulée. Parce que c’était lui qui, pour commencer, avait suggéré - dispersant des indices précieux dans les dossiers électroniques de Mu - l’argument fallacieux de la famille couvée. Seule la seconde question d’Incandescence le tira ponctuellement de son brouillard, laissant échapper à Downtown un petit rire éraillé. Oui. L’image des vieilles machines à café dispersées sur les établis, couvertes de tâches indélébiles après des années de bons et loyaux services, lui vint en tête. La plaisanterie entre scientifiques, c’était que les scalpels et autres instruments de verre étaient bien moins indispensables que cet or amer en dosettes. De plus, tout le monde au Panthéon connaissait les habitudes du Gamma, pour rôder à midi dans les couloirs pour profiter d’une tasse au dosage particulier, deux sucres une cuillère de café, pas de crème.

    Sur le palier du large bâtiment - c’était vite dit, vu la taille démesurée de la porte arrière, conservée du temple -, Hansel Tansky venait justement de glisser dans la main d’un des soldats le gobelet à moitié vide, encore fumant. Un véritable cyborg titan, « confection artisanale » de la branche secondaire du projet Thanatos, qui assurait usuellement le transport des derniers cobayes - des soldats que la lanterne de la mort tenait déjà au silence -, et habituellement abruti par les drogues ; mais qui venait d’être propulsé, félicitations, au rang de porteur de boissons. Comme un réflexe, l’homme referma la paume de sa main, éclaboussant le bras de son uniforme de café chaud.

    « Des catalyseurs de magie ? Oui mais ... » Downtown aurait bien ressorti le discours habituel - seules sont autorisées les expérimentations dans le cadre du projet Thanatos à l’intérieur des murs du Gouvernement ; et si un besoin de matériel se fait sentir, la demande se fait au chercheur en chef, au chercheur en second ou au plus proche supérieur hiérarchique, cause toujours tu m’intéresses - mais se fit interrompre conjointement par Incandescence, pressé, et par le cahotement de la voiture sur le trottoir. La fenêtre droite s’ouvrit, dévoilant la silhouette d’Hansel à leur hauteur. Son unique bras valide appuyé à la portière, le regard vif derrière l’agressif reflet de ses lunettes. Le second assommé regarda un instant le Gamma comme si ça avait été un parfait inconnu. On n’aurait pas reconnu un Despranon, derrière la silhouette maigre et dégingandée de « l’ombre », prête à casser au moindre vent, si ce n’était pour l’insigne étoilée pendue à son col.

    « Downtown, ces messieurs vont m’accompagner, en attendant, vous voudrez bien ... Oh, bonjour ! » La voix légère, la figure souriante, passée l’imperfection de quelques rougeurs et des deux gros hublots posés sur son nez ; rien à voir avec l’air d’outre-tombe de l’interpellé Downtown, qui s’affairait distraitement à dégager de la mie de pain du dessus de ses molaires, l’air de ne pas écouter. « Incandescence, n’est-ce pas ? Sortez donc de la voiture, enfin, que nous fassions plus amples connaissances ! » Comme pour appuyer ses mots, il ouvrit grand la porte arrière, faisant presque perdre l’équilibre au soldat qui s’y était accoudé de l’intérieur.

    Les hommes sortirent un à un comme d’un des ces vieux taxis de clowns, l’un poussant le scientifique le long de la banquette, pressé de se délecter du presqu’acquis air pollué du centre de Sérégon. Ce mélange de sueur et de nourriture froide lui aurait presque fait oublier cet oxygène chargé en dioxygène de carbone et autres nitrobenzènes. Hansel déshabillait Incandescence du regard avec un enthousiasme non dissimulé. Un modèle exactement comme il s’y attendait, fidèle à ses promesses non formulées : grand et large, impropre, cette lueur d’intelligence dans le regard et dans les traits froncés. Peut-être un peu trop effrayant, trop rigide pour les goûts de l’instable Thanatos - un enfant, en corps - ; mais il sera facile de corriger ce défaut, de l’adapter. Autant commencer tout de suite. Sans aucune gêne, le Gamma s’approcha et sauta sur ses épaules pour les détendre. Heureusement, Downtown rappela leur présence, l’œil baladeur à présent complètement enfoncé dans son orbite, fuyant le soleil.

    « Despranon Gamma ? »

    « ... Ah ! Oui. Ces six messieurs vont m’accompagner, alors vous êtes prié de prendre les dispositions qui conviennent au laboratoire, avant que nous y descendions. »

    « Oui. » Et le voilà qui se défile, disparaissant derrière le portail. Hansel se doutait bien qu’il allait seulement se poser derrière son bureau, allumer la lentille lumineuse à l’entrebâillement, et faire d’un rideau de feuilles son linceul. Qu’il allait émerger d’un confus de songes dans deux jours, avec l’impression à l’encre des cahiers sur sa joue. Derrière lui, les deux soldats du projet Thanatos emportèrent dans leurs poignes de titan les six fantômes de l’escadron de Protection. Le Gamma les laissa les distancier de quelques pas, puis fit un geste du menton à Incandescence pour lui demander de le suivre. Et s’adonna à son activité favorite : pour travailler, même officieusement, dans les sous-sols du laboratoire C, il fallait s’animer au son de sa voix, une activité dans laquelle il excellait. Et vu le rideau de cheveux blonds qui le masquait, difficile d’espérer faire un jeu de regards.

    « Je n’aime pas vraiment assister à ça, mais en l’absence de l’Epsilon - et le pauvre Downtown a l’air sur les nerfs, je ne sais pas s’il l’aurait supporté -, je n’ai pas vraiment le choix. C’est la politique de Thanatos. Enfin ! Quand ce sera fait, je vous ferais voir votre nouvelle place. Le chercheur en chef va sûrement vous mettre aux consoles. Selon mes suggestions. C’est un rôle parfait pour vos dons exceptionnels de généticien ! »

    Au moins, on reconnaissait le Gamma dans n’importe quel nuage de voix. Un inaltérable timbre chaud et envolé, un rythme cadencé, pressé, mais passionné. Distraitement, il sembla chercher son gobelet à sa droite ; ne trouvant que le pan de manche vide, interpella le titan, qui lui brandit son poing couvert, comme d’un gant, de sucre collant ; sourit à l’adresse d’Incandescence, l’air de vouloir partager la plaisanterie. Dans l’arsenal de nouveaux talents qui lui avait permis de prendre la place d’Aleniel l’an passé, Hansel savait transformer n’importe quelle occurrence exceptionnelle en routine.

    « Oh, je suis un piètre hôte. Vous voulez boire quelque chose ? »
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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeMer 2 Mai - 21:41

Tout bousculé qu'il était dans la voiture lorsqu'il sortit, il fut comme propulsé dehors, s'attendant limite à un "pop!" lors de sa libération de cette boîte de conserve. Il reprit son équilibre et épousseta sa blouse et d'un vif mouvement, la replaça correctement sur lui avec classe et élégance. Despranon Gamma. L'homme qui avait demandé sa venue. L'homme qui l'a retrouvé avec une aisance sans limite. L'homme qui l'a presque kidnappé...L'homme qui-Tiens, mais il sent le café? Ce détail, aussi idiot soit-il, rebuta Incandescence à lui vouer une haine sans nom. il était perplexe. Il mit ses lunettes sur son front, légèrement aveuglé par la lumière du jour, atténuée ensuite par l'ombre d'Hansel, posté devant lui. Il scruta le curieux personnage brièvement, ne voulant pas passer pour quelqu'un d'intrigué. "Bien habillé, le sciento'... Je devrai faire pareil un jour" se dit Incandescence. Ceci dit, il lui faudra chercher...Peu de vêtements lui plaisent autant que sa tenue de scientifique d'avant guerre médiévale fantastique. En passant, si Hansel a fouillé son dossier -ô combien détesté par le scientifique-, et s'il y a photo, il devrait être totalement reconnaissable. Il n'a pas changé après tout ce temps, pas une ride...Peut être un poil plus de musculature, à peine...Etrange, très étrange...

Il fut aussitôt agressé par la bonne humeur du despranon -d'ailleurs, ses mains pourront reconnaître un léger gilet pare balles sous le teeshirt et la blouse- , le scientifique s'étant habitué aux zombies qui l'ont accompagné tout le trajet jusqu'ici l'ont rendu plutôt solennel et calme sur le moment. Il tenta de doucement s'accoutumer aux faits et gestes d'Hansel Tansky. Etrange personnage, pensa-t-il. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu pareille personne...Cette...Présence, cette façon de vivre et de parler...Pendant 10 ans il a vécu seul dans une monotonie morne et mélancolique, dont les seuls plaisirs ont été les lettres de sa femme et les dessins de sa fille, puis des mots, comme toute petite fille devenant grande... Il se ressaisit, il se devait de chasser cette mélancolie qui recommencait à le ronger. Ne pas céder...Ne pas céder...

Suivant le flot de paroles qui intriguait fort le scientifique accompagné de ses fins cliquetis de métal à chaque pas.

Il se fit arracher un sourire par le cyborg massif tenant un gobelet de café, trouvant le contraste amusant. Lorsqu' Hansel lui proposa une boisson, sa réaction ne se fit pas attendre et répondit du tac au tac.

"Un caoua, aussi serré que le tour de taille de Courtney Gears (Reference inside, j'ai tenté de trouver un petit truc légèrement futuriste pour une éventuelle pop star alakon). C'est pas pour dire, mais j'ai l'impression , d'après l'odeur que je sens, que tu serais plutôt un fan du sucre au café, non?"

Il sourit à nouveau en regardant Hansel, ses tactiques d'approches amicales étaient un peu rouillées, et il le savait. Cela n'eut aucun effet sur sa prestance habituelle. Après tout, il aurait largement le temps d'apprendre à connaître son "patron". Il n'aimait pas ce mot la, il eut un léger rictus de dégout -à peine visible- lorsque cette idée lui vint à l'esprit. Pas grave. Il allait enfin avoir des nouvelles de sa famille tant attendue...Et peut être même revoir le doux visage elfique de sa bien aimée...Cela le rassura intérieurement et lui mit même du baume au coeur. Ceci dit, il ne devait pas oublier son travail...Ce qu'il s'empressa de rattraper par quelques questions.

"Ce "laboratoire C" dont m'a parlé camarade Downtown -il a un faible pour cette expression soviétique rétro-, comment est-il fourni? Par rapport au matériel, tout ça... Ca fait longtemps que je n'ai plus touché de fioles ni d'erlenmeyer, et donc j'suis pas trop au courant des nouveautés, s'il y en a eu. En plus, le gouvernement doit avoir des joujous dont je n'ai sans doute jamais appris l'existence, hm? J'aimerai aussi connaître les mesures de protection, murs, portes, vitrage éventuel...Et je suppose que tout est sous surveillance caméra?

Il ne voulait rien laisser au hasard. A ses débuts en tant que "généticien", 3 et 12 -des expériences biologiques bestiales- lui ont causé pas mal de fil à retordre. Il a été obligé de les abattre à l'époque, car "c'était eux ou moi, et j'avais pas que ça à foutre de me faire bouffer". De plus, sa paranoïa l'obligeait à demander cela. Il tient à être protégé de ses tests -surtout après la dispariton (sans nouvelles) de 321-, certes, mais pas d'être oppressé par ses collègues ou par un garde éventuel, scrutant ses faits et gestes. Il travaille uniquement pour lui. Que ce soit pour quelqu'un ou non. Incandescence est, et a toujours été du genre à suivre ses envies et ses idées, et ferait tout pour contourner n'importe quoi ou n'importe qui qui tenterait de l'en dissuader

Tandis que les grands esprits, Hansel et Incan', discutaient, il ressentit comme une vive flamme au niveau des abdominaux, ce qui eu l'effet visuel d'un coup de poing dans le ventre sans y être préparé. Sa rune se fragilisait, son "esprit fou" revenait, et, dans son subconscient, ce dernier avait pris comme une apparence physique et s'amusait à tourmenter son corps. Sa rune le brulait, comme si son "double" cherchait à la consumer.

Il se plia en deux sur le coup, stoppant sa marche cadencée nette, il laissa s'effondrer ses genoux à terre dans un bruit sourd et tint son ventre à deux mains. Il serra les dents dans un rictus de douleur, sachant pertinemment ce qu'il se passait.

Il marmonna un sublime et élégant "merde" entre ses dents, puis se releva doucement, sous le regard -je pense- intrigué du despranon. Il devra sans doute lui fournir des explications, fausses naturellement. Personne ne doit savoir cela.

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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeJeu 3 Mai - 7:26

    Lorsque son interlocuteur lui demanda un café serré - la boisson du scientifique par excellence, des millénaires d’expérience derrière elle, à noyer l’œsophage fatigué des blouses blanches -, Hansel renifla doucement le col de sa veste, déconcerté. Il sentait si fort le sucre ? Ca ne le choquait même plus, c’était plutôt le reste de la palette des odeurs qui l’irritait ; contraint à passer ses journées - et parfois ses nuits insomniaques, même s’il faisait du petit-déjeuner au petit restaurant un moment de culte - dans ce nuage parfum pomme d’amour. Et de répondre avec un sourire timide : « Ah, désolé si l’odeur vous incommode. » Le Gamma, mesdames et messieurs, ponctuant ses phrases de ce que l’Alpha définirait très certainement de politesse snobinarde. Il se ranima lorsqu’Incandescence aborda le cœur du sujet, le travail. Parce que, contrairement à ce que vous pouviez croire depuis le début, le projet Thanatos n’était pas qu’une continuelle soirée sirop-kawa.

    « Comme je vous l’ai dit, le chercheur en chef va sûrement vous mettre opérateur aux consoles. Vous avez déjà touché à une console ? Ce sont de grands cylindres » - Hansel essaya, non sans mésinterprétation, de mimer des doigts - « où l’on peut voir et garder statique le flux magique. C’est un engin pour les opérations de dissection qu’on partage avec la Section Magique. Downtown vous fera sûrement une démonstration. Ce n’est pas son travail, mais le chercheur en chef, qui devait vous chercher aujourd’hui, a eu un petit accident-- »

    Et alors qu’il continuait de sauter du coq à l’âne, décrivant avec moult détails comment une explosion de flux volatiles avait réussi à lui dévorer la moitié du figure, et comme un aimant géant, étouffant sous les attaques répétées d’imaginaires tentacules magiques, il s’était vu congédier ponctuellement, donnant à Downtown « sa chance » ; alors qu’il continuait de sauter du coq à l’âne, Incandescence en profita pour faire une crise. Mal de ventre, infection soudaine, panique, peu importe. Hansel le distança de quelques pas avant de s’arrêter net et de le regarder par-dessus son épaule. L’un de ses sourcils restait perplexe, l’autre se fronçait d’impatience. Le regard noir du Gamma ne fonctionnait que parce que cet homme, d’ordinaire insouciant, fil de fer, avait également le pouvoir de briser des vies en quelques instants par le seul son de sa voix.

    « Si vous êtes malade, vous ne mettez pas les pieds dans le laboratoire. » Sa façon de s’enquérir de son état de santé. Ca serait dommage, après tous les efforts déployés - sans parler des menaces, dont Downtown n’avait cessé de se plaindre à son retour ; c’était un bon chercheur, avec la voix qu’il fallait, mais un peu trop nerveux -, de le supprimer dans le tas. Fort heureusement, Incandescence se releva sans trop se plaindre, par rapport au vocabulaire trop familier de l’Alpha en tout cas, sans montrer d’autres signes de faiblesse. Hansel haussa un sourcil puis se détourna, continuant de parler comme si rien ne s’était passé.

    « Le laboratoire C est le plus sécurisé. Le plus en profondeur. Il demande pour y accéder une empreinte digitale, une empreinte magique, sans parler du salon arrière ! Deux mètres d’épaisseur d’un mur d’acier recouvert de matelassage. On ne pose du vitrail que quand on a vraiment besoin d’opérer avec les yeux. » Il releva ses lunettes. Hansel avait toujours eu une vue relativement mauvaise, ce qui ne s’était pas arrangé avec ses années d’expérimentation au ciel fermé. « C’est un matériau trop fragile, qu’on a dû faire remplacer il y a une trentaine d’années des plus importantes installations ... Ah, attention à la marche. » Le Gamma sursauta effectivement sur une marche, les menant vers le premier niveau inférieur.

    On trouvait au niveau du sous-sol une cour intérieure, sous l’aile ouest du Panthéon, entièrement bitumée, artificiellement éclairée par les lumières d’un plafond peint. On voyait encore aux pieds les maladroits tracés à la craie de quelque terrain d’entraînement des titans de la branche secondaire. Des installations précoces : des barrières de métal comme dans les marathons pour retenir les différents bancs humains. Et surtout, sur le mur grillagé, les explosions de couleurs rouge et blanche bien incrustées dans la terre. En avant, les mains pendues à la grille de sûreté, les six soldats de l’escadron de Protection s’échangeaient des regards incrédules sous le bras. Derrière eux, parqué, un groupe de tireurs de la section secrète. On n’aurait pas pu le croire, en observant leurs membres fins, leur visage tiré, que leur pendant psychique - leur âme, si vous voulez, mais préférons parler en termes techniques - avait foutu le camp il y a un bail, arrêtant toute impulsion censée. Et encore derrière, le public VIP : Hansel, Incandescence, et les deux armoires à glace. Dont l’une continuait à ouvrir et fermer machinalement le poing autour d’un gobelet invisible. Et le Gamma, comme pour se déculpabiliser :

    « Vous avez été dur à trouver, Incandescence. » Comme s’il lui faisait savoir que c’était sa faute si ces braves soldats, engagés par une volonté honnête de protéger l’institution qui leur avait permis de vivre dans le luxe sérégoneais, allaient tomber sous les balles alliées comme dans une bonne vieille guerre des quartiers. D’un autre côté, il n’était pas non plus le premier qu’il avait fallu, éloigné de la vie scientifique, dépêché. Et on offrirait à ces hommes la vie de Thanatos, celle des turbines, des codes et des mutations douteuses. Ce qu’on appelait avec humour du recyclage ; car il fallait un certain sens de l’humour - et beaucoup de caféine dans le sang - pour suivre les opérations dans ces branches plus nerveuses du projet. Hansel leva la main dans un sifflement d’air et l’abattit. Un son imperceptible, suivi d’une rafale de tirs. Explosion de couleurs rouge et blanche. Court silence de la part des membres habitués du Gouvernement, même si le Gamma ne cachait pas être mal à l’aise, jouant avec le pan de sa manche droite. Aucun des six spectres ne tressauta. Au fait, bienvenue Incandescence !

    Finalement, les colosses chargés de la récupération sortirent de leur maigre encadrement, dégageant les barrières de l’épaule. D’aussi loin qu’il y participait, le projet Thanatos formait comme un monde à part à l’intérieur même de l’institution - peut-être parce qu’il n’a pas toujours été un organe interne du Gouvernement, mais comme tout après quelques années dans le confus de la section, impossible de vérifier. Un monde à part à l’intérieur même de l’institution, donc, où les soldats entrent par la porte de derrière, considérés morts au combat, et finissent par abattre leurs amis pour les transformer à leur tour. Pour le bénéfice égoïste d’une seule créature, d’une idée ... Le Gamma se détourna vers le scientifique avec un sourire renouvelé.

    « Bon, on va le boire, ce café ? » Et s’éloignait déjà distraitement dans les étages inférieurs, encadré par les tireuses qui poussèrent également Incandescence vers l’avant, sans autre conviction que cette impulsion musculaire automatique, à l’entente de l’éloignement d’un des pères. Accueillis par une rangée de loupiotes multicolores, à l’illumination régulière et apaisante, en un sens. On se dépêche, là-derrière, le moment d’exposition est terminé !
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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeDim 6 Mai - 18:02

Il sursauta lorsque les ex-soldats furent abattus devant ses yeux. Il détourna la tête de ce spectacle macabre. Son double aimait le gore et le glauque, bien moins que lui même. Ce dernier le fit savoir en lui faisant de nouveau bruler sa rune, mais le scientifique resta debout avec douleur, serrant les dents et croisant les bras. Il suivit sans trop être bousculé le Despranon Gamma à travers les couloirs dont les dispersions d'auras multicolores l'amusa un instant. "Jolie déco', mais je préfère celle de chez moi." songea-t-il.

"Rassurez moi d'une chose, camarade Gamma..."

Son timbre de voix était plus sérieux, plus solennel et pourrait inciter à une légère inquiètude, mais loin de la étaient ses pensées. Il souhaitait connaître le despranon avant de directement le haïr.

"...Comment avez vous su pour ma femme et ma fille... Et comment vont-ils...?(à savoir, sa femme est déjà morte, mais je préférerai l'apprendre par µ)"

Il attendit une réponse, calmement, de la part du Despranon tandis qu'ils atteignaient la cafeteria (si c'est bien là où l'on va)

Arrivés à une table de ladite cafeteria, leur café en main -l'odeur du café d'Incandescence humait la caféine pure-, il enleva son luger de sa ceinture qui commencait à le gêner. Il le posa délicatement sur la table comme s'il était en verre, et, pour rassurer le despranon, lui assura que ce n'était pour personne.

"Rassurez vous, ce n'est en aucun cas pour l'utiliser, juste qu'il appuyait contre la chaise et je ne voulais pas l'abîmer, de plus il me gênait."

Geste normal du scientifique, il se mit à boire son concentré pur de caféine paisiblement, comme s'il buvait de l'eau chaude. "Hum...Pas mauvais. Mieux que chez moi, mais ça ne vaut pas le café de Felkan" pensa alors le scientifique. Felkan était un de ses amis qu'il n'a plus vu depuis bien des décennies... Bref. Il se défendait chaque moment nostalgique qui risquerait de le fragiliser. Il se devait d'être fort ici pour revoir Lisandre Et sa tendre petite fille qui devait sans doute avoir bien poussé...

Suivant sa phrase concernant l'arme, il enchaîna directement.

"J'aime beaucoup cette période de l'histoire comme les alentours de la deuxième guerre mondiale, en 1939- 1945, c'est le début du blues et du jazz, les "muscle car", le style vestimentaire, le charisme de ces armes antiques...J'ai l'un des rares modèles de Thompson MA21, renommée la M1A1 à chargeur camembert, plus connue sous le nom de "tommy gun". C'est une magnifique période de l'histoire vous savez. Les allemands avaient à l'époque révolutionné la science dans des tests parfois inutiles, comme, pour vous citer un exemple dans un livre... "Le juif se dissous bien dans l'acide" (true story), mais comme utile, ils ont découvert qu'en faisant une lobotomie complète sans anesthésie, le cerveau n'était pas inervé dans la boîte crânienne!(true story too)"

Tout ce charabia pour éviter de penser au trop plein de travail qui l'attendait, et surtout pour éviter tout afflux de stress qui lui occasionnerait la venue de son double (appelons le DarkIncan') et ainsi un massacre qu'il ne voutrait en aucun cas commettre. Il ressentait pour une fois la peur, et pas pour lui. Ces années de solitudes lui auraient appris la sagesse? Etrange... Il devait sans doute avoir peur pour sa famille, voulant éviter la moindre bourde, le moindre écart...Ce n'est pas l'Incandescence du passé, qui même avec sa rune se permettait tout ce qu'il voulait et s'amusait à créer chaque idée scientifique lui venant à l'esprit et dans une perfection sans pareil. Incandescence avait dorénavant une famille et se devait de faire attention. A ses fréquentations et à ce qu'il faisait. Il s'en fichait, techniquement, de laisser DarkIncan' se réveiller ici et de tout massacrer. Mais ils tenaient en quelque sorte sa famille en otage, et être "bien dressé" était, à contrecoeur, la condition pour un jour les revoir...

Tout ce temps où Gamma put lui expliquer le pourquoi du comment etcetera, Incandescence se remit à jouer avec ses lunettes, comme l'allumant et l'éteignant, jouant avec la roulette à objectifs de son verre de lunettes gauche. Il analysait chaque parole, chaque mot que prononcait Hansel Tansky...C'est un homme malin, et il tient à bien connaître cet homme...Le premier contact est important, et il restait méfiant. Néanmoins il avait ressenti une certaine fierté lorsque ce dernier lui avait avoué l'avoir trouvé avec difficulté. Tant mieux. Si jamais, la prochaine fois, il fera mieux.
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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeLun 7 Mai - 10:48

    Ah, oui. Madame Incandescence, appelons-la ainsi. Hansel aurait pu l’oublier si le scientifique n’avait pas encore fait le rappel à sa nouvelle hiérarchie. Autant Downtown était prudent, presque paranoïaque, quand il s’agissait de la mémoire artificielle de Mu ; autant le Gamma laissait passer ce souvenir binaire de cette intelligence du Gouvernement au-dessus de sa tête. Alors qu’ils descendaient dans ce second sous-sol qui faisait les quartiers du projet Thanatos, il leva le regard par-dessus son épaule avec les lèvres muettes, mais le sourire qui disait : « On peut en parler plus tard, non ? » Il en avait peut-être toutes les apparences et tonalités, mais il n’était pas devenu Despranon grâce à une pochette-surprise.

    Ce qui tiendra lieu de cafétéria, c’était l’aménagement d’un local inutilisé depuis des années - Hansel avait été là, à porter symboliquement le coin d’une table tandis qu’ils déplaçaient les consoles d’une salle à l’autre, après l’accident. Les scientifiques qui en avaient fait leur lieu de pause, leur salle des professeurs, rajoutaient de mois en mois plus de chaises, de posters jaunis, et il fut même surpris de voir un plafonnier qui tournait, indifférent au monde d’en bas. Une ambiance relativement exotique. Il n’aimait pas trop ces engins, portant la pensée absurde qu’il pouvait se balancer, tomber à n’importe quel moment et couper une tête. Le Gamma dégagea deux tasses d’une vieille machine format de pub, et un sachet de sucre substitué qui fondit presqu’instantanément dans son propre café chaud. Pour la forme, car il n’était pas non plus complètement accro à cette amère odeur de caféine ; et peut-être laissé froid par l’imprégnation olfactive de son vêtement.

    Incandescence dégagea son Luger sous le regard circonspect du Gamma, qui se contentait d’humecter poliment les lèvres et d’écouter d’une oreille distraite la leçon d’histoire du chercheur. Il n’était vraiment pas passionné par les armes - et il était déjà fier de savoir monter et démonter les disques de son rifle quoique dépassé, et charger un revolver, même s’il se reposait sur sa voix. Quant aux démonstrations scientifiques, Hansel avait eu la chance de naître dans une époque où les générations précédentes avaient tout démontré, où les seules limites relevaient de l’imagination. Un opérateur vint poliment les interrompre - décidément, ces jeunes mains du projet Thanatos avaient dû être choisies pour leurs capacités à sortir leur patron de ses grands moments de solitude.

    « Despranon Gamma, nous sommes prêts. »

    « Ah, déjà ? » Il se leva et se glissa derrière le scientifique, mimant le dépit. « J’aurais aimé montrer à Incandescence comment fonctionne une console, dans la pratique. » Le jeune homme se contenta de hausser les épaules d’un air las et de les précéder. Impossible, dans cette obscurité relative, de savoir s’il était seulement indifférent ou s’il avait été lui aussi abruti par le manque de sommeil.

    « Ca peut se faire. On vous en ouvre une. »

    « Parfait ! » Le visage du Gamma s’était illuminé. A l’adresse d’Incandescence : « Nous n’avons pas le droit de vous laisser aux opérations aujourd’hui, mais vous allez pouvoir voir en quoi consiste votre travail sur un modèle. Maintenant, allons voir le salon arrière. Emportez votre tasse. »

    Et les deux scientifiques se glissèrent dans les différentes pièces qui constituaient le laboratoire. De véritables salons en proportion, en effet, où s’alignaient les consoles, les tables illuminées, les capsules de confinement, les armoires de produits. Et Hansel, de son unique bras valide, désignait les simples opérateurs, les architectes penchés sur les planches tactiles, les mécaniciens aux rails pendus et les robots qui y glissaient paisiblement, leur membre unique portant le matériel moins fragile. Peu d’hommes et de femmes, mais chacun était un petit rouage dans l’immense horloge - quitte à abuser des métaphores - du projet Thanatos.

    Le « salon arrière », comme Hansel l’avait nommé précédemment dans une ébauche de conversation, était comme une pièce dans la pièce. Un repli de métal dans le fond du laboratoire, avec deux étages pour une seule large entrée cylindrique. On ne le voyait pas de leur position - où ça ressemblait, si ça n’avait pas été pour l’armada de consoles à proximité, à l’erreur d’un architecte légèrement piqué -, mais il y avait encore derrière ce salon un renfoncement plus près du plafond, avec un autre rideau de fils de cuivre, et un large miroir semi-réfléchissant, où les opérateurs ... faisaient semblant de surveiller les opérations de « voix ». Objectivement. Ils s’échangeaient des adresses, parlaient du dernier salon des sciences qui s’était tenu quelque part à Shangyu, et buvaient du café crémeux. Et émergeant de la toile de câbles ...

    « Downtown ! »

    On ne l’aurait pas reconnu avec l’accoutrement grossier qui devait être le lot de toutes les « voix » du laboratoire C, mais c’était bien Downtown, une certaine fraîcheur retrouvée, et la large empreinte de vêtement le long de sa joue indiquant sur quel bras il avait dû s’endormir. Il avait troqué la blouse contre la combinaison de latex qui enfermait le moindre carré de peau imparfaite, et son visage fermé était couvert par les lunettes MGT sans phares et le large module vocal qui lui emprisonnait les mâchoires. Un port parfait, les épaules relâchées et le menton relevé. Il inspectait sa tenue, le sens tactile troublé par les gants épais, consciencieusement, ou pour éviter le regard assassin d’Incandescence. Bref : une tenue de plongeur dans ces sous-sols sérégoneais.

    « Avant que nous montions. » Hansel se détourna vers le jeune débauché. Son visage arborait cet infaillible sourire crispé, mais la variation de certains de ses traits ne mentaient pas : il jugeait plus qu’il n’était honnêtement curieux de cet étrange rouage d’esprit que possédait Incandescence. Une idée, ou une chose matérielle ? C’était vivant, ou inanimé ? Qu’est-ce qu’il y avait dans le salon arrière qui demande toute cette attention ?

    « Qu’est-ce que Thanatos, pour vous ? »
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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeJeu 10 Mai - 18:34

Attendant fébrilement une réponse d'Hansel pour sa douce et sa fille, il fut déçu lorsque, du regard, ce dernier lui avait intimé la demande de voir cela plus tard, se contenant de faire la Grande Scène du 2 afin d'obtenir sa réponse. Il mit au placard sa rengaine passagère inutile...

Lorsque fut le moment de bouger, il rangea son Luger et suivit son supérieur forcé, remettant ses lunettes sur ses yeux, jouant avec l'opacité des verres lumineux, distribuant à proximité une petite teinte azur... Quelques instants plus tard lorsque le jeune homme les interrompit, il le regarda d’un œil noir à travers ses lunettes, détestant se faire couper la parole…Bref. Il resta calme et soupira, se levant après cette courte pause. Saisissant son café, il en but une gorgée, de la buée allant sur ses verres un instant, puis disparurent lorsque la tasse fut retirée. Il suivit paisiblement Gamma d’un pas militaire, pensant qu’il devait sans doute changer le liquide des seringues après tout ce temps, au cas ou…

Oh tiens, le camarade Downtown… Derrière Hansel, donc à l’abri du regard du Gamma, il retira ses lunettes et offrit au scientifique en combinaison,un petit sursaut, Incandescence le regardant comme s’il allait le tuer avec ses yeux, mimant le geste d’avancer comme pour lui dire « j’vais t’péter la gueule », ce qu’Incan’ n’avait en aucun cas envie de le faire. Il eut un léger orgasme de sadisme, il sent qu’il va adorer tourmenter Downtown, le mettre en boîte… « Je vais me plaire, ici… » pensa-t-il, songeur.

Ecoutant à demi son supérieur forcé, il reçut une question ô combien fatidique de la part d’Hansel, qui le dérouta de son petit sommeil : Qu’est-ce que Thanatos pour vous ?

Il se contenta de répondre d’une voix calme, mais qui partait légèrement sur l’énervement (à peine, mais genre plus rapide).

« Un nom…Un travail, une idée, un code, un objectif, un passage… »

Il lâcha un soupir de dépit, légèrement irrité par les possibilités de réponses trop larges et tenant à avoir toujours la réponse parfaite, il fit le choix de ne pas réellement répondre. Il enchaîna par un retournement de question juste après.

« Tu me demandes de faire une analyse psychologique sur moi ou c’est vraiment une question à prendre au premier degré ? »

Il se calma, tentant de rétablir un soupçon de paix, il ne devait pas céder aux émotions fortes, ni à quelque chose qui le perturberait trop…Mais il n’aimait pas cette question, réorientant alors cette dernière vers Hansel, un peu nerveusement, sans plus…Il devait se contrôler…

Silencieux, il entra alors avec Hansel dans la pièce étroite jonchée de matériaux à faire pâlir de jalousie tout scientifique échelonné dans le milieu. De même pour Incandescence, n’ayant vu pareil matériel que dans des revues, bien trop chères à entretenir et rares à obtenir…Ce qui n’était pas son problème, mais comme toute personne amassant une certaine fortune, il était devenu un peu radin concernant son argent… Il avait juste utilisé de l’argent pour sa petite maison dans la banlieue recluse du quartier Est, les meubles datant d’il y a si longtemps dans cette maison devaient avoir aujourd’hui une certaine valeur monétaire, ainsi que sentimentale pour Incandescence. De plus, sa cacher dans une maison du quartier Est et continuer d’exercer sa fonction de médecin scientifique, ce serait stupide…

Il regardait derrière ses lunettes aux verres illuminés le tableau de commandes que l’un des scientifiques manipulait, jetant parfois un léger regard vers Hansel…
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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeVen 11 Mai - 6:08

    Downtown écouta à peine, trop heureux de se glisser dans le cylindre et d’échapper à ce regard oppressant qui semblait le suivre. Hansel écouta la réponse d’Incandescence avec un regard éteint. Il ne faisait que lancer une suite de mots sans définition dans l’air - et que des concepts, en vérité ! Alors que le Gamma préférait toucher Thanatos du doigt, et se féliciter de ne pas sentir du vent mais un grain de peau. Un nom. Un code. Le scientifique semblait s’énerver tout seul à force de chercher le nom qui conviendrait ; il haussa son épaule valide avec nonchalance. « Vous avez tort. » Il se glissa paresseusement derrière le rideau de câbles et de films de poussière, le précédant à l’étage. « Je vais vous montrer ce qu’est Thanatos, pour vous, à présent. » Bienvenue dans le système, « camarade ».

    C’était une salle de contrôles étroite et mal illuminée, avec le miroir semi-réfléchissant devant le tableau de commandes. Les trois hommes qui bossaient là à cette heure, dont le retrouvé chercheur au stylo, calé dans sa chaise comme il l’aurait été à boire le thé, provoquant le grincement protestataire du dos du siège. Comme pour les préparer à un vieux film en trois dimensions, l’un des opérateurs tendit deux paires de MGT aux nouveaux arrivants, le vieux modèle aviateur qu’on récupérait sur les cyborgs. L’air de dire, mettez-les, sinon vous allez rater le spectacle. Port qui était assez amusant à voir chez Hansel, qui refusait de retirer ses lunettes de vue sans lesquelles il ne verrait que des tâches de couleur, galérant ainsi à glisser l’élastique par-dessus les branches de l’autre paire d’une seule main. On ne voyait pas encore derrière le miroir Downtown, qui s’était glissé à l’intérieur sans aise, dans son bel apparat de grenouille. Il n’y avait que lui qui ressortait sur le capitonnage blanc, dans son latex noir moulant, une ombre tout en relief. En attendant que les lumières s’éteignent, et que commence la séance.

    Enfin, on pouvait observer le salon arrière, la pièce en éponge, la cellule, peu importe. Au plafond, une jungle de câbles et de bras de métal prêts à être armés par les moins vicieux opérateurs, pendus comme de disgracieux tentacules sur la place du marché. Dans un coin comme dans une arène, le chercheur en second gardait une main prudente sur le mur capitonné, ne levant pas son regard. Tant mieux ; il n’avait pas besoin de sentir le module lui faire un rictus pour lui en faire savoir le ridicule. Hansel donna un léger coup de coude à Incandescence et lui pointa l’autre côté, chuchotant comme dans n’importe quelle salle de cinéma conventionnelle.

    « Vous les voyez ? »

    « Les », ce n’était sûrement pas Thanatos. Replié dans un coin en position fœtale, comme craignant de consommer trop d’air - oh, excusez-moi, c’est votre oxygène ? Une très jeune coquille humaine dans un maigre apparat de laboratoire - mais c’était mieux qu’Aoki, qu’on aurait laissé nu comme un ver, pour des raisons pratiques, car opérer est difficile avec de la toile sur les épaules - ; une très jeune coquille humaine donc, aux cheveux noirs et aux grands yeux verts endormis. Physiquement douze ans, peut-être quatorze, difficile à dire dans cette position. Ce n’était pas le plus intéressant, de toute façon. « Les », c’était les six imposants bras fantômes qui surgissaient de sa colonne vertébrale, sous une forte teinte violette due à la condensation magique. Six vecteurs : deux repliés sur ses genoux, les quatre autres inégalement reposés à même le sol, comme des membres endormis. Le Gamma y alla de son discret commentaire.

    « Si vous zoomez avec vos lunettes, vous verrez les flux qui articulent ses bras. »

    Organisés de la même façon que les tendons d’un muscle, pourrait-il ajouter. A cette hauteur, on entendit Downtown siffler. Quelqu’un qui connaissait le précis appareillage ne s’étonnerait pas de cette « voix » donnée ponctuellement au scientifique ; et cela parut plaire à Thanatos, car il leva légèrement le menton, comme un chien curieux relève la truffe, scrutant du regard l’homme-grenouille qui venait de pénétrer dans sa mare de coton. A travers les MGT, on pouvait parfaitement voir l’un des vecteurs se lever et s’étirer paresseusement au-dessus de lui, et le repli léger du mur capitonné dans son dos. Hansel, derrière le miroir, semblait faire une indiscrétion à l’opérateur à sa droite, qui lui répondit à haute voix - dans la catégorie des casseurs d’ambiance, il venait d’acquérir son bon point.

    « On espère laisser croître huit vecteurs actifs d’ici la fin de l’année. » Le Gamma hocha la tête, se racla la gorge et, cette fois, se pencha sur l’épaule d’Incandescence. Le scientifique lui jeta un regard entendu et s’étira sur son siège à pivot. Derrière l’extrême prudence des petites mains du projet, ils avaient tous le même air de fonctionnaire autour de l’horoscope du jour. « A ce rythme, on peut espérer qu’il aura atteint sa taille adulte dans trois ans. Dix-huit ou vingt vecteurs parfaitement articulés. A vue de nez. »

    « A vue de nez, » le singea Hansel. En bas, Downtown s’approchait à pas prudents, l’appelant de ce qui était des sifflements à cette hauteur, laissant se manifester la musculature magique de Thanatos. Deux des vecteurs s’animèrent pour cerner de leurs doigts figurés la combinaison moulante du chercheur en second. « A vue de nez, ne risque-t-on pas qu’ils se dégradent ? » L’autre haussa les épaules avec désinvolture. Le chercheur en second se laissa aborder par les bras fantômes, au sens tactile laissé engourdi, incapable de reconnaître autre chose que la texture du latex de synthèse bleu et noir.

    « On pourra toujours amputer les vecteurs trop dégradés. Il est là pour ça, non ? » Et de fusiller du regard, comme une étincelle dans l’obscurité, Incandescence derrière le Despranon. Il espérait tout de même faire passer au nouveau, malgré cette imposante carrure qui était la sienne, un bizutage dans les règles. Les potions magiques de ces chercheurs d’un nouveau genre ne servaient pas qu’à la décoration ... Il n’arracha pour l’heure qu’un sursaut étouffé au Gamma, chez qui la seule réminiscence de son entrée au projet Thanatos, sous le regard hautain du surdiplômé Paradhilore, provoquait le rire nerveux. Les mêmes épaules rentrées, mais d’une plus petite taille, qui se déplaçait toujours comme un crabe sur une poutre. D’ailleurs, il esquiva la question pour s’adresser à Incandescence :

    « Voilà ce qu’est Thanatos. »

    Clair, précis, concis.
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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeVen 25 Mai - 7:50

«Whoaw »

C’était en effet tout ce qu’il avait à dire, en apercevant ce petit bonhomme recroquevillé dans un coin de cette « salle de test ». Les vecteurs mortels entourant ce « Thanatos » faisaient naître en lui une multitude de questions en lui, il souhaitait tout savoir, tenir l’immense dossier –sans doute- que possédait l’expérience, dévorer les fichiers des yeux, retrouvant ce « punch » scientifique qu’il possédait avant, mais sous des formes bien plus endoctrinées par la folie. Il voulait tout savoir, tout de chez tout. Il réussit avec peine à cacher son excitation, bien qu’une sorte de filtre autour de lui présente le contraire.

« Intéressant, dis moi…Il sait causer, l’ami Thanatos ? J’aimerai bien aller tailler une bavette avec lui, histoire de m’amuser, et surtout de savoir comment il pense, j’aime pas ne pas savoir sur qui je bosse…Et puis bon, il m’a pas l’air foncièrement méchant, non ? »

Intéressant, le mot était bien choisi bien qu’un peu faible. Incan’ était nostalgique, pas de sa folie, mais de l’époque « normale » ou il travaillait, dans divers « camps », au black, ne demandant jamais pour qui il bosse, mais il savait chez qui il pouvait avoir des faveurs et demander du matériel onéreux. Des fioles par centaines, des produits illicites, créant et manipulant des substances aussi dangereuses que mortelles…Des acides, des drogues, tout était bon pour trouver des moyens détournés et plus efficaces de créer des médicaments ou des drogues à sa sauce, un vrai autodidacte.

Il avait par contre l’air bien ridicule, avec deux paires de lunettes sur le visage, ses propres lunettes « steampunk » sur son front et celles prêtées par le gamma. Il savait parfaitement de quoi il avait l’air, et s’en réjouissait même. Ca lui rappelait les histoires que lui racontait sa mère, qu’il racontait également à sa fille lorsqu’elle avait six ans, du « monstre sous le lit », il mettait deux paires de lunettes sur lui en imitant un « monstre », et ensemble chahutaient dans des rires sincères et libérés. Il lâcha un soupire, il maintenait difficilement ses sentiments nostalgiques, quel père refuserait de voir sa fille après 10 ans séparés… Bref.

Il croisa les bras sur sa poitrine, puis les défit aussitôt, il avait besoin de bouger ou bien de se poser à un endroit et de manger, ou encore de savoir avec qui d’autre il allait travailler…Cependant il n’était pas idiot, si cette branche du gouvernement était même secrète au sein de l’organisation, ou est-ce qu’il allait « travailler officiellement » ?

« Dis moi, Hansel, si même cet endroit est tenu secret, quelles raisons je vais devoir donner aux autres pour dire que je travaille au gouvernement ? J’pense pas que ce soit pour nettoyer le sol, hm. Oh, j’y pense, j’aurai un bureau ? Ou un endroit où être tranquille, enfin tu vois de quoi je parle. »

Tout ce qu’il voulait, c’était un endroit ou il pourrait faire ses conneries en toute impunité, écouter de la musique à fond, fumer des joins, tenter des expériences dangereuses pour son pur plaisir, en bref, un petit nid douillet. Oui, Incan’ était parfois un véritable enfant, et c’était ceci qui faisait une grande partie de son caractère. De voir la vie comme un grand « challenge accepted » et de faire tout ce qu’il voulait sachant qu’il pourrait regretter de ne pas l’avoir fait. Mâcher un oignon, par exemple. Autant il pouvait avoir vécu un temps qui pourrait paraître infini, autant il ne l’avait jamais fait, et ça lui torturait l’esprit lorsqu’il y pensait.

Il réajusta sa blouse sur lui dans un petit geste rapide, ses mains sur le col, puis les fourra dans ses poches pour jouer avec une balle de Barrett dans sa poche droite, qu’il gardait toujours sur lui. Un petit souvenir d’une amie qui avait bien failli le tuer avec cette balle, une vieille histoire de mercenariat…

« Bon…Il y a quoi d’autre à savoir ? »
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Hansel Tansky
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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeMer 27 Juin - 9:48

    Waouh. Hansel jeta au scientifique un regard distrait, se détachant un instant de l’incarnation de Thanatos qui, deux mètres en-dessous, étiraient deux de ces vecteurs autour des épaules masquées de Downtown avec curiosité ; l’air de dire, oui, c’était l’effet que ça a tendance à faire. Même si l’injonction d’Incandescence était évidemment marquée d’un enthousiasme particulier - que les autres chercheurs trempés, ou plutôt noyés, dans le projet Thanatos avaient oublié avec la routine des nuits sans sommeil.

    « Du baby talk, rien de plus. » Comme pour confirmer ces propos mal entendus, le chercheur en second glissa ses doigts gantés le long d’un vecteur. Un bref couinement à ce contact échappa au dit Thanatos, un frémissement des épaules - de la même façon que si Downtown s’était accroché à son membre bien visible -, et les bras fantômes retournèrent à l’examen prudent de la combinaison d’homme-grenouille. Le Despranon continua sur le ton de la conversation. « Il est trop jeune mentalement pour avoir un langage très élaboré pour le moment. Il n’est pas très bavard, de toute façon. »

    Il glissa une main imprudente sur le dossier de l’opérateur ; ce dernier soupira, déplaçant du doigt une rangée de lumières. Au plafond du salon arrière, les tentacules métalliques s’articulèrent lentement, dégageant les nœuds du rail qui encombraient leur passage. Sa voix de répondeur combla le blanc dans l’air.

    « La combinaison de Chance est une matière synthétique ultra-imperméable. Elle ne garde pas la chaleur ou l’empreinte au toucher, » - l’opérateur frotta deux doigts discrets sous son col, se rappelant d’un seul coup toutes les personnes qui avaient imprudemment laissé la force de leurs membres articulés sur sa peau - « et donc, ça endolorit ses sens - ceux de ses vecteurs, au moins. On peut opérer plus facilement sur les consoles quand il ne les bouge pas comme un épileptique. »

    « Même si ce n’est pas très esthétique. » fit Hansel, ignorant des pensées agitant Incandescence, qui se rappela à lui de sa voix. Thanatos ramenait l’un de ses bras fantômes près de lui, étirant les doigts pour chasser des fourmis de ses doigts imaginaires.

    « Officiellement, vous serez affilié à la Section Magique. La SEES. Chercheur en chef Seno Keiyll, si jamais. » Quant au bureau, le Despranon resta un instant muet, moins cherchant comme formuler sa réponse qu’une réminiscence qui se rappelait à lui. Le complexe de la Mécanique, encore sous le commandement de cette fureur rousse de Rayne Etwanaël, constamment dans ce mélange d’haleine de cheval, de jus d’orange ; de benzène et de pétrole artificiel. « Oui, vous aurez un bureau partagé avec votre superviseur, monsieur ... »

    « Gattler. » Le chercheur précédent était remonté dans la salle, émergeant d’un rai de lumière tamisée - entré dans le cinéma en milieu de séance, l’oreille sifflante. Incandescence devait reconnaître son nouveau supérieur direct, le regard bovin abruti par les toxines dans l’air ambiant, et la manche remontée jusqu’à l’épaule, le reste du bras grossièrement dévoré par le faux latex imperméable. « La console est prête. » Downtown avança davantage dans le salon arrière, reportant le vecteur derrière son épaule, ses pas laissant leur épaisse empreinte dans le rembourrage blanc.

    « Ah ! Parfait ! » Hansel se débarrassa promptement de la seconde paire de lunettes qui l’encadrait, gardant l’élastique fermement entre les doigts. S’il jetait un regard dans le salon arrière par-dessus ses verres de blaireau, bien qu’il ne pouvait plus voir les bras fantômes - ou plutôt, les flux magiques en tresse qui en faisaient office - ; il voyait encore distinctement le renfoncement du capitonnage, là où les vecteurs s’étiraient comme ils le pouvaient dans l’espace clos, et la main timide de Downtown serrer de l’air.

    « Monsieur Gattler ici présent va vous montrer comment fonctionne une opération sur console, histoire que vous ne soyez pas livré à vous-même. Vous portez encore vos MGT ? Vous voyez les deux longs vecteurs par terre ? » En faisant le compte, on trouvait encore le bras fantôme dans le dos du chercheur en second, tâtant entre les cellules apparentes du faux latex, trois qui se mouvaient paresseusement, comme pour chasser l’engourdissement ; et les deux derniers qui gisaient au sol, leurs doigts détendus et les paumes tournées vers le plafond, qui n’avaient pas bougé, on peut en faire la remarque, depuis le début de la séance. Downtown s’affairait à éviter ces tentacules morts sans perdre son équilibre précaire - autant essayer de marcher dans un château gonflable. Hansel passa derrière l’opérateur, dévoilant un plus large rai de lumière de l’étage inférieur.

    « Gattler. »

    « Ce sont ces vecteurs les plus jeunes. » La voix de Gattler était vierge d’inflexions, sinon d’irréguliers sursauts dans les aigus quand il poursuivait sa phrase en baillant - expiant une atypique haleine de caféine et de bonbons au citron vert - ; on aurait plutôt dit qu’il répétait une leçon apprise par cœur. « Les plus grands, aussi, mais Thanatos n’a pas encore de contrôle sur ceux-là. Vous verrez que les flux magiques sont ternes, par rapport aux autres. C’est sur un de ceux-là qu’on va travailler aujourd’hui. Si vous voulez bien me suivre. »

    Comme s’il y avait le choix ! Dans le salon arrière, l’opérateur était retourné à son tableau de commandes, articulant les semi-mécaniques vers le bord du rail. Avant que Gattler ne ferme la porte derrière lui, on entr’apercevait un vecteur dans son pourpre éclatant se glisser dans une main avec une timidité de mariée. En bas, Hansel réajusta discrètement ses lunettes sur son nez, couvertes de buée, les yeux encore mieux marqués par l’élastique maladroit des MGT qu’il portait jusqu’à maintenant par-dessus.

    « Vous êtes ce qu’on appelle ici un opérateur. Vous allez principalement travailler sur cette console qu’on va vous présenter dans quelques minutes - lorsqu’on laissera sortir Thanatos du salon arrière, le temps de l’endormir et de ramasser ses bras, très encombrants il faut dire, on devrait trouver un moyen de les rétracter, rappelez-moi de faire un mémo là-dessus - ... S’il y a un problème avec la machine, adressez-vous plutôt à Gattler avant de crier au loup et d’appeler Downtown. Hiérarchiquement, c’est le chercheur en second, mais pour nous, c’est une ‘‘voix’’, donc il n’a pas les mêmes compétences pour vous aider. » Un sourire. « Et ça lui évitera de frôler l’arrêt cardiaque à votre vue. »

    L’opérateur supérieur en question les dépassa, un dédain à peine dissimulé, avec cette démarche de robot du fonctionnaire particulier pressé de rentrer chez soi - si on lui laissait sa nuit. Le Despranon savait qu’il les poussait sur la corde raide, et avec l’absence du chercheur en chef, la motivation n’était guère au rendez-vous - et la mauvaise humeur, dans ces contrées de fer et de toxines ambiantes, était bien la dernière chose à souhaiter - ; mais ce n’est pas comme s’ils avaient le temps et les moyens de bâiller aux corneilles. Et lui-même, malgré ce permanent sourire Colgate plaqué sur son visage, ressentait mieux que personne cette course contre la montre imaginaire - un des nombreux fantômes, moins littéral, d’Aoki -, en plus d’autres affaires au Panthéon ... Hansel ne masqua pas un soupir sans cause.

    « Bon. Puis-je encore satisfaire votre curiosité ? »
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MessageSujet: Re: [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé]   [Laboratoires] Le blues du laborantin (PV Incandescence) [Terminé] I_icon_minitimeLun 10 Déc - 14:49

Spoiler:

Il fallait quand même se demander, qui avait construit les laboratoires avec une architecture aussi ... bête, faut-il avouer ? Sans doute que les piliers du Panthéon lui-même, les autres laboratoires bien plus anciens et honnêtes dans lesquelles s’imbriquer, avaient empêché l’homme - ou la femme, la stupidité n’a pas de genre - de placer ces murs comme il le voulait. Le salon arrière se présentait à présent comme une tour à contourner pour accéder aux consoles, en lien étroit avec la Section Magique, parce que personne n’avait pensé à laisser de l’espace pour un escalier - la porte si, mais elle se serait ouverte sur le vide, et les scientifiques n’avaient pas trouvé de moyen de s’injecter un peu de lévitation spontanée. Bref. En passant par ce couloir, on arrivait à une dernière salle, très ordinaire dans ses plaques de métal, sa terne illumination, ses établis encombrés de machines diverses.

Et sur l’un de ces établis trônait la fameuse console. Au nom, on aurait pensé à un demi-cylindre de verre, compact et transportable par la poignée, qu’on pouvait aligner par dizaines dans de grands laboratoires d’étudiants - le gentil nom pour parler des amateurs sans volonté qui se tournaient vers la SEES, pauvre Seno ! Cette console-là ressemblait davantage à une bulle sans pôles, dont le verre avait été attaqué par la corrosion et les ongles invisibles, avec un point d’entrée par succion d’un seul côté ; vissée fermement sur la table de travail surélevée, deux gants très entamés pendant lamentablement dessous.

Gattler se glissa entre les deux hommes avec adresse et se dirigea vers la console. Il vérifia encore une fois l’ouverture - sa main gantée passa sans problème par l’ouverture, le poignet dévoré par les mâchoires de plastique. Quelqu’un qui connaissait précisément le fonctionnement de la machine savait qu’il fallait y faire passer le minimum d’air, qui pourrait déranger les manipulations, d’où cette entrée hermétique contrôlée. Quelqu’un qui n’y connaissait rien pourrait trouver qu’il se faisait coller par la ventouse d’un sein de pieuvre. C’est beau, la science, pas vrai ? En attendant, Hansel se mit aux explications.

« Gattler va glisse l’un des jeunes vecteurs par cette ouverture, puis le manipuler grâce aux deux autres entrées que vous voyez là » - il indiqua du menton le bas de l’établi. « On va pouvoir ainsi toucher les flux magiques et leurs diverses connexions. J’ai déjà dû vous faire remarquer que ça fonctionnait comme un muscle humain très immature, et pour l’instant, aucune de ces fameuses connexions ne sont assurées par Thanatos. En théorie » - sa voix s’envolait lorsqu’il partait dans ces spéculations, mais c’était le propre du scientifique, capable de rêver du possible - « on pourrait également modifier le code même de ces flux pour donner une autre forme au vecteur. »

« Ca nous faciliterait la vie s’il pouvait être intangible » grommela Gattler. Contrairement au plus timide Downtown, le manque de sommeil rendait ce spécimen encore plus irritable qu’à l’accoutumé.

« Ne nous avançons pas trop. Son corps est déjà forcé à créer plus de vecteurs - mais qu’importe » rajouta-t-il en se tournant enfin vers Incandescence, « ce n’est pas votre travail. Ah ! »

En parlant de Downtown ! Le voilà qui arrivait, toujours dans l’inconfort mais moins dans l’embarras de ce costume de grenouille qui lui tenait lieu de tenue de travail ; encadré par l’un des opérateurs et le bras mécanique qui se déplaçait au plafond, mue par une manette plus éloignée. S’il avait gardé ses lunettes, le scientifique arriviste pouvait distinguer les deux bras fantômes inanimés rattrapés par cette main de fer ; les quatre autres soigneusement enroulés autour du corps de Thanatos, bercé par les bras puissants du chercheur en second. C’était peut-être un petit gabarit seul, mais les vecteurs pesaient leur poids.

« Pour aujourd’hui, vous allez juste voir Gattler au travail. Demain, on vous expliquera plus en détail sur un modèle moins spécifique. » Lisez, jetable. Ledit scientifique attrapa de sa main gantée l’un des bras - l’absence de réaction inconsciente de son porteur en prouvait l’inactivité - et le glissa sans difficulté par l’ouverture - le même bruit de succion toutefois. Hansel s’avança, faisant suivre Incandescence, sur l’un des côtés de la console. De là, les doigts violacés faisaient face aux ombres. « N’hésitez pas à prendre une chaise. » Ou n’importe quel pièce sans nom qui pouvait faire office de chaise ; le Despranon, lui, resta debout, replaçant précautionneusement les lunettes MGT, sous les siennes cette fois.

Les mains bien physiques de Gattler passèrent dans les gants de la table, ressurgissant dans la coque de la console - bousculant le vecteur. Comme Hansel l’avait prédit, les autres restèrent en place autour de Thanatos, lové en lui-même, et dont l’inconscient trouvait son propre corps d’un fascinant ! Les humbles débuts d’un égo d’enfant. Les doigts tâtèrent au poignet - les flux prirent une coloration orange offensée, et un léger tremblement agita la main - mais ce n’était encore que la pression du scientifique supérieur qui le voulait. Touchant avec précaution ces nervures magiques comme s’il manipulait le dernier vase Ming. Passionnant. Du coup, le Despranon poursuivit la conversation dans un murmure. Vous n’y croyez pas, pas vrai, le Gamma capable de discrétion !

« Comme monsieur Arblen l’a fait remarquer tout à l’heure » - l’opérateur présent leva un instant des yeux inquisiteurs en entendant son nom - « on suppose que les vecteurs les plus âgés ou abusés finiront par se dégrader » - il se désintéressa. « Il faudra alors les amputer. D’expérience, la magie d’origine génétique comme la mienne ou la sienne se localise toujours à un certain endroit qu’il faudra savoir isoler, afin de permettre une réimplantation. Notez que ce ne sont que des théories pour l’instant. » Gattler continua de tâter au milieu des flux agressés, sous l’œil expert des deux autres, et d’Incandescence par extension. Circulez, il n’y a rien à voir. « Fascinant, n’est-ce pas ? L’expression de la magie n’est qu’une reproduction limitée d’un muscle humain - mais pourtant, Thanatos possède un sens du toucher aussi précis que le nôtre. Si vous lui pincez le poignet, il réagira. Non pas que vous devriez le faire. Ces manipulations plus personnelles sont réservées aux voix, comme Downtown ici présent. Vous pourriez quand même lui demander un ... droit de visite. » Le concerné ne releva pas. Vu qu’Incandescence avait menacé de lui tirer dans les bijoux de famille, l’occasion ne risquait pas de se présenter.

Non, mais vraiment, vous pouvez circuler. Il ne va rien arriver. C’est de la bonne vieille science ennuyeuse, de l’acabit de la dissection de cœur de bœuf. Gattler opérait sous les regards sérieux à petites poussées du doigt, Arblen faisait des rondes dans la salle pour ne pas se laisser engourdir ; et par moments, il sortait, revenait avec sa thermos pleine et servait timidement bouchon par bouchon - Hansel refusa poliment cet expresso pur et trop amer. L’Oméga adorerait. Enfin, le Despranon fit un signe de tête à Incandescence pour le congédier, lui donner les derniers détails de vive voix.

« Normalement, vous ne passerez pas non plus vos journées sur une console, mais considérez le reste des laboratoires à votre entière disposition pour vos projets personnels. Tant que vous ne faites rien exploser ou que personne ne se transforme en mutant ... » Ca n’était jamais arrivé, disait le sourire communicatif du Gamma, mais ne sait-on jamais. Une main valide se tendit poliment. « Soyez le bienvenu au projet Thanatos. » Et merci d’avoir vendu votre âme au Gouvernement, pensait-il encore. Votre contribution à la décadence globale est grandement appréciée.

« Est-ce que je vous appelle un taxi ? »
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